Honda Pilot 2011: Le compagnon idéal
Quatre mille kilomètres dans les Maritimes en six jours, et c’est toujours l’amour. L’amour avec le Honda Pilot, qui offre un confort, une polyvalence et une douceur de roulement qui font qu’on l’apprécie comme moyen de transport, mais aussi comme cinéma-maison, voire comme chambre à coucher…
De tous les utilitaires sur le marché, le Honda Pilot est peut-être celui qui, le plus, n’a l’air de rien : silhouette simple et carrée, style masculin très sage... Il a néanmoins le mérite de rapidement se laisser découvrir comme le compagnon idéal de tous les jours. Ses plus grandes qualités ? Ses très pratico-pratiques rangements et son habitabilité. En effet, le dégagement est généreux partout, même à la banquette du fond. Vrai que la 8e place exige du passager qu’il soit tout petit ou masochiste — ou les deux à la fois… — mais les 6e et 7e places en sont des vraies. La console centrale est monstre, les vide-poches se multiplient et on trouve toujours un trou pour caser quelque chose. Oh, et imaginez (enfin, pas trop quand même) : nous avons casé un matelas King au-dessus des deux banquettes rabattues ! C’est dire que le chargement est l’un des plus vastes du segment avec ses 2 463 litres derrière les sièges avant.
Attention à la pédale en long…
Autre vertu du Pilot : sa douce motorisation V6 de 3,5 litres. Les accélérations sont linéaires, la transmission travaille en transparence et sans s’en rendre compte, on dépasse allègrement les limites de vitesse. La consommation se fait alors, elle aussi, fort allègre… Mais si on sait se montrer raisonnable avec la pédale en long, on profite du mode « eco » qui désactive quelques cylindres et procure une bonne frugalité.
Certes, avec ses 250 chevaux, le Pilot n’a pas le dynamisme qu’on lui voudrait en dépassement et il faut patienter avant que la réponse anticipée ne se fasse sentir. On a beau « overdriver », la boîte automatique cinq rapports, un brin paresseuse, nous pousse à chercher un mode séquentiel qui n’existe pas. On aurait pris un 6e rapport, itou… Mais pour ça, il faut s’offrir le jumeau de luxe Acura MDX.
En dépit de sa taille, le Pilot se montre agile en stationnement, merci à un rayon de braquage sous les 12 mètres et, lorsqu’il en est équipé, à la caméra de recul. La direction est résistante – plus que pour la moyenne de la catégorie en fait, et on en ressent la gouvernance avec précision. Le freinage est facile à doser malgré un poids qui dépasse les deux tonnes métriques. Petit bémol quant à la suspension : un brin trop molle à l’arrière (des multibras), elle concède des rebonds indus sur les cahots et on aurait manifestement voulu plus de fermeté en attaque de virage. Au lieu de quoi, l’ensemble fait plutôt sentir ses limites d’utilitaire…
La contrepartie est une garde au sol qui se respecte — à 204 mm, ça passe plus souvent que ça casse — et, surtout, un confort inégalé sur les chemins défoncés. Il y a moyen de rejoindre le chalet perdu dans les bois sans renverser une goutte de son café Tim, à condition évidemment d’opter pour une version munie de la traction intégrale. Ce dernier système a le bonheur de manuellement se verrouiller 50-50.
L’« écoeurantite » ? Jamais.
À bord de n’importe quel autre véhicule, 4 000 kilomètres en six jours pourraient signifier maux de dos, courbatures et « écoeurantite aigüe ». Pas avec le Pilot : les sièges avant, très larges et ajustables en tous sens, sont de bon maintien et confortables, même après 12 heures. La position de conduite est plus élevée que la moyenne et la vision périphérique n’est pas handicapée par les grandes dimensions extérieures. On trouve rapidement sa position, merci à un volant inclinable et télescopique, mais aussi à un levier de transmission qui, verticalement accroché à la planche de bord, tombe sous la main. L’insonorisation est top, la finition impeccable et pas un « squick » ne trouble l’habitacle, même quand le véhicule s’offre une escapade en off-road.
Par contre, même après tout ce temps passé à bord à manipuler les commandes, il faut encore taponner pour trouver ses airs, par exemple pour afficher la température extérieure ou l’autonomie restante. Visuellement, le coup d’oeil intérieur impressionne avec tous ces pitons qui foisonnent, mais il faudrait rappeler à Honda que c’est un véhicule qu’on veut conduire, pas un avion, aussi « Pilot » soit-il. Un peu plus de user friendly serait apprécié, mais soulignons les excellents services rendus par le système de navigation, facile à comprendre et à utiliser.
La version essayée, Touring, équipée dans les 50 000 $, proposait le centre de divertissement. Du coup, notre Pilot se transformait, une fois le soir venu, en cinéma-maison avec un remarquable son Surround qui fait résonner les graves jusque dans les pneumatiques. La vitre arrière a le bonheur de s’élever indépendamment du hayon et c’est parfait pour la climatisation du véhicule qui, pour nous, se convertissait avec instantanéité d’un moyen de transport à une chambre à coucher — avec vue sur l’Atlantique, s’il vous plaît.
Quelques regrets, bien sûr : le démarrage sans clé et le toit panoramique ne sont toujours pas offerts. Il serait grand temps que ces petites gâteries honorent la liste d’équipements. Oh, et un dernier point : à quand une version hybride ?
Feu vert
Sièges très confortables
Véhicule très polyvalent
Très douce motorisation
Comportement routier tout
en confort
Un 10/10 pour les rangements
– grands et nombreux
Feu rouge
Puissance limite
À quand le démarrage sans clé?
Suspension arrière trop molle
Transmission sans
mode manuel
Commandes audio non
offertes sur toutes les versions