Fiat 500 2011: La nostalgie à l'italienne
En 1957, alors que l’Italie se remet, lentement et péniblement de la Seconde Guerre mondiale, Fiat dévoile une petite voiture qui redonnera aux Italiens les moyens de se déplacer. C’est la 500 (la Cinquecento, comme disent les Latins) qui, en plus de remettre le pays sur roues, donnera un sapré bon coup de main à l’économie nationale. Pour la petite histoire, mentionnons qu’une première 500, la Topolino, avait déjà été produite entre 1936 et 1955.
Grâce à son charme sensuel, la 500 1975 allait mettre des milliers, que dis-je des millions, d’amateurs dans sa petite poche. Encore aujourd’hui, cette 500 est l’objet d’un culte quasiment fanatique de plusieurs Italiens mais aussi de gens d’autres nationalités, Québécois compris.
La nostalgie fonctionne… et les designers le savent!
La toute nouvelle Fiat 500 (nouvelle pour nous, mais pas pour les Européens qui la conduisent depuis 2008) possède une silhouette qui s’inspire largement, et heureusement, de celle de la seconde génération. Entre les deux modèles cependant, aucune comparaison autre qu’esthétique n’est valable. Le moteur est passé à l’avant, les portes s’ouvrent désormais dans le bon sens, l’équipement est complet, alors que le tableau de bord de la « vraie » 500 était d’une désertique désolation.
Si la carrosserie rappelle l’ancienne version, l’habitacle, surtout le tableau de bord, en fait autant. Il s’avère certes bien plus complet mais le gros cadran juste devant le conducteur et la large plaque en plastique qui reprend la couleur de la carrosserie ramènent les nostalgiques à la belle époque.
Petite mécanique ira loin
Sous son capot avant, la nouvelle 500 cache un moteur pour le moins moderne. Le quatre cylindres 1,4 litre Multiair développe 101 chevaux et 98 livres-pied de couple. Le Multiair réfère au calage variable des soupapes actionné grâce à un système électrohydraulique dont je n’ai malheureusement pas compris toutes les subtilités. Ce système, qui contrôle directement le flux d’air indépendamment pour chaque cylindre, permet, avec un seul arbre à cames en tête, de posséder quatre soupapes par cylindre. Ceci a pour effet d’augmenter la puissance du moteur, son couple et, surtout, de faire diminuer les rejets de CO2. Chrysler (tout le monde sait que Chrysler fait maintenant partie de l’empire Fiat ) promet un 55 mpg (5,1 l/100 km) sur la route mais cette donnée me semble assez optimiste. Lors de nos essais, où nous roulions cependant sans ménagement aucun pour le pauvre moteur, nous avons enregistré une moyenne de 35 mpg (8,0 l/100 km), ce qui est beaucoup pour une si petite voiture. Au moins, ce moulin s’abreuve d’essence régulière.
Lors des premiers tours de roue, le manque de puissance à bas régime étonne. Par contre, il faut se rappeler qu’on a affaire à un très petit moteur de seulement 101 chevaux. Il faut alors être un peu plus indulgent. Au niveau des performances, on ne s’attendait pas à beaucoup… et c’est exactement ce que nous avons reçu! Même si la Fiat 500 est très légère avec ses 1 100 kilos, on ne peut pas parler d’accélérations très vives. Nous n’avons pas pu effectuer de tests d’accélération, toutefois, j’imagine qu’il sera difficile de faire le 0-100 km/h en moins de 10 secondes.
Deux transmissions sont proposées pour la 500, soit une manuelle à cinq rapports et une automatique à six. La première nous a davantage plu puisqu’il est plus facile d’utiliser une meilleure plage de puissance. Ainsi, il est possible, en conduite énergique dans une région montagneuse, de conserver les révolutions du moteur passablement élevées, c'est-à-dire aux alentours de 5 000 tr/min. Quant à l’automatique, elle nous a paru, sur au moins un exemplaire essayé, un peu brusque entre les passages en décélération. Autrement, son rendement est très correct. Son mode manuel est intéressant mais aucune version, même la Sport, ne possède de palettes derrière le volant. Dommage.
La direction est étonnamment vive et communicatrice et les suspensions, bien que possédant un peu trop de course sur les versions Pop et Lounge, procurent un grand confort et une tenue de route des plus inspirées. La livrée Sport réserve encore une plus grande surprise à ce niveau. Ses suspensions sont un peu plus fermes sans être inconfortables et ses pneus de 16 pouces, comparativement à 15 pour les deux autres versions, relèvent d’un cran la tenue de route. Sur le tableau de bord, un bouton « Sport » retarde les changements de rapports et agit sur la précision de la direction. Cependant, ce mode ne change pas radicalement le comportement de la voiture.
Tant d’espace, si peu de place
Agréable à conduire, la 500 s’avère aussi gentille à vivre. L’espace intérieur est franchement impressionnant pour une si petite voiture. Les sièges avant sont confortables bien que j’ai eu de la difficulté à trouver rapidement une bonne position de conduite. Je n’ai pas trouvé le volant très esthétique et, franchement, il détonne dans un environnement aussi stylisé. La visibilité vers l’avant est excellente mais vers l’arrière, c’est une autre paire de manches! Heureusement, le rétroviseur gauche est muni d’une partie convexe qui permet de voir les autres voitures qui, autrement, seraient dans l’angle mort. Le coffre est grand et les dossiers s’abaissent de façon 50/50. Cependant, une fois abaissés, ces dossiers sont loin de former un fond plat, ce qui porte ombrage à la capacité de chargement. Et les curieux qui fouinent sous le tapis du coffre seront surpris de constater qu’il n’y a pas de pneu de secours. Il est offert en option! Et lorsqu’il sera choisi, il prendra place sous la voiture, comme sur une camionnette! Sinon, un compresseur et une bonbonne de liquide gommant sont fournis.
Trop beau pour être vrai?
Depuis quelques années, les constructeurs présentent des versions à des prix défiant toute concurrence et, souvent, toute logique. Pour ce faire, ils proposent un modèle ultradénudé alors que la moindre option fait rapidement augmenter la facture. Je ne voudrais, en aucun cas, que vous croyiez que je parle ici de la Ford Fiesta… La Fiat 500 Pop, déjà bien équipée, débute à 15 995 $ tandis que la livrée la plus huppée, la Lounge, vaut 19 500 $. Ce qui, vous en conviendrez, demeure passablement plus réaliste que le prix demandé pour une Mini Cooper, la rivale directe, plus sportive par contre. Certes, les taux d’intérêt et le coût du transport et de la préparation et des options de la 500 ne sont pas encore connus mais il est permis de croire qu’il sera possible de posséder une Fiat 500, taxes incluses, pour 25 000 $
Elle est belle, sexy à souhait, compétente et abordable. Pour le moment, la réaction des gens face à la 500 semble très, très positive. Reste à savoir si les gens seront toujours entichés de la 500 dans quelques années. On se souvient que les ventes de la Volkswagen New Beetle, après un début fulgurant, avaient rapidement décliné. Idem pour la smart. La Mini, de son côté, suscite encore de l’intérêt, surtout à cause des nombreuses déclinaisons qui sont dévoilées à intervalles réguliers. Pour l’instant, nous savons que la version sportive de la 500, l’Abarth, arrivera dans un an tandis qu’un modèle cabriolet débutera avant l’été. La 500 sera disponible à partir de la mi-février chez les concessionnaires qui seront en mesure de la recevoir, tous n’étant pas prêts. Reste à savoir si la fiabilité s’est améliorée. Car depuis son lancement en 2008, la Fiat 500 ne s’est pas fait que des amis en Europe…
La 500 construite entre 1957 et 1975 est un objet de culte. Souhaitons-en autant à la nouvelle 500.
Feu vert
Voiture joliment tournée
Comportement routier enjoué
Confort surprenant
Habitacle vaste au vu des dimensions extérieures
Prix intéressant
Feu rouge
Consommation semble élevée (pour la catégorie)
Mode Sport peu convaincant
Visibilité arrière pauvre
Fiabilité à prouver