Ferrari California 2011: California dreaming…
Nommée ainsi en l’honneur de l’État américain qui représente le plus gros marché pour la marque au cheval cabré, la récente California évoque le modèle 250GT de la fin des années cinquante et la 365 du milieu des années soixante, toutes les deux ayant également été connues sous le nom de California. Elle se distingue aussi en étant la première Ferrari de l’histoire de la marque à adopter la configuration d’un moteur V8 logé à l’avant, la première à être dotée d’un toit rigide-rétractable et la dernière Ferrari stylée par Andrea Pininfarina avant son décès.
Le style est l’un des éléments polarisants de la California, et si la partie avant est généralement considérée comme étant très réussie, la partie arrière essuie son lot de critiques en raison de sa hauteur et de sa largeur, ce qui en fait l’équivalent automobile de la callipyge Beyoncé Knowles. Évidemment, ces formes rondes et galbées à l’arrière sont nécessaires à l’intégration du toit rigide-rétractable qui se range dans le coffre en 15 secondes, faisant alors passer l’espace de chargement de 340 à 240 litres. Vous aurez d’ores et déjà compris que la California vous obligera à voyager léger ou encore à loger certains bagages derrière les sièges avant où l’on retrouve soit l’équivalent de deux strapontins ou un plancher comprenant des sangles d’arrimage, selon la demande de l’acheteur. On remarque tout de même une trappe entre le coffre et les places arrière pour pouvoir loger des skis dans le coffre, ce qui surprend beaucoup sur une Ferrari et qui démontre l’intention du constructeur de vouloir faire de la California une voiture plus conviviale et pratique capable d’être utilisée tous les jours… pourvu que vous rouliez en Californie ou sous d’autres cieux tout aussi cléments.
L’habitacle de ce bolide est plus cossu et luxueux que celui de la F430 ce qui cadre avec sa vocation moins radicale. Mais le volant comporte toujours le mannetino permettant de calibrer le degré de sportivité de la voiture en altérant les paramètres de la gestion du moteur, de la boîte de vitesse et de l’intervention des systèmes de contrôle électronique de la stabilité, quoiqu’il n’offre que trois modes sur la California alors qu’il en propose cinq sur la F430.
Une nouvelle boîte à double embrayage
La California est animée par une version remaniée du moteur de la F430, il s’agit donc d’un V8 de 4,3 litres dont l’alésage a été augmenté alors que sa course a été réduite afin de livrer un peu plus de couple à bas régime. Ce moteur se démarque comme étant le premier de la marque à adopter l’injection directe de carburant, ce qui améliore légèrement le bilan au sujet des émissions de gaz à effet de serre. Malgré le fait que le moteur loge à l’avant, la répartition des masses demeure idéale puisqu’il est localisé derrière l’axe des roues avant, tout comme dans le cas de la 599 GTB Fiorano, et que la boîte de vitesse ainsi que le différentiel sont situés à l’arrière. Jumelée au V8, la présence d’une toute nouvelle boîte à double embrayage à sept rapports, développée par l’équipementier Getrag, représente une première pour Ferrari. Cette boîte est une pure merveille avec des changements de rapports en 65 millièmes de seconde en conduite sportive. Aussi, son comportement est plus souple et plus fluide en conduite normale que celle de la F430 lorsque le mode automatique est sélectionné. Une boîte manuelle conventionnelle à six vitesses est également au programme, mais il y a fort à parier que la très grande majorité des acheteurs choisira la boîte à double embrayage.
Moins radicale qu’une F430
Lancée à l’attaque en virage, la California fait preuve d’une très bonne tenue de route, malgré les calibrations plus souples de ses suspensions qui font en sorte que l’on ressent un petit effet de plongée vers l’avant lors des freinages intenses de même qu’un certain roulis en courbe qui demeure toutefois bien contrôlé. Ici, le poids plutôt élevé de la voiture est en cause puisqu’elle fait tout de même 1 735 kilos, ce qui est nettement plus que la F430 Spyder. Aussi, la direction est un peu engourdie, pour une Ferrari. Cependant, avec la sélection du mode le plus sportif au moyen du mannetino localisé au volant, la California peut même se permettre un comportement légèrement survireur en sortie de courbe, l’électronique autorisant alors une faible glissade bien contrôlée qui fera bien paraître même un conducteur inexpérimenté.
Avec le toit en place, le niveau de confort est excellent, et il faut vraiment atteindre des vitesses largement supérieures à la limite permise avant de percevoir le bruit du vent. Mais le véritable plaisir de conduire se manifeste lorsque la voiture est décapotée, ce qui permet d’apprécier au plus haut point la sonorité du V8, surtout au moment où celui-ci atteint sa limite de révolutions de 8 000 tours/ minute. De plus, il faut voir le ballet mécanique du toit qui se rétracte ou se remet en place.
Comme c’est toujours le cas avec les Ferrari, de longs délais sont à prévoir avant de pouvoir obtenir une California, la production étant souvent vendue un an, voire deux, à l’avance dans le cas de certains modèles. Cette production limitée est cependant un gage d’exclusivité qui ne manquera pas d’attirer les automobilistes fortunés qui aiment s’afficher au volant d’une véritable exotique, et pour qui le pouvoir d’attraction de la California est bel et bien réel.
Feu vert
Moteur performant
Exclusivité assurée
Style distinctif
Très bonne tenue de route
Feu rouge
Prix stratosphérique
Diffusion limitée
Visibilité problématique
Espace de chargement restreint