Ferrari 612 Scaglietti 2011: Un V12 pour quatre
Ferrari donne souvent des noms de lieux à ses voitures (Daytona, 360 Modena, etc.), mais à l’occasion elle donne le nom d’individus qui ont marqué l’histoire de la marque. Il en est ainsi avec la 612 Scaglietti, ainsi nommée en hommage à Sergio Scaglietti qui a conçu plusieurs des voitures sport de ce constructeur pendant les années cinquante et soixante. Quant au chiffre de 612, précisons que le chiffre 6 évoque la cylindrée du moteur (5 748 cc arrondi à 6,0) et que le 12, sa configuration à douze cylindres.
La marque de Maranello propose deux voitures de type Gran Turismo à sa clientèle fortunée et si la 599 GTB Fiorano n’offre que deux places à bord, la 612 Scaglietti en compte quatre en raison de sa configuration de type 2+2. Ce qui frappe au premier coup d’oeil, ce sont les lignes très prononcées qui partent sous la calandre pour remonter sur les phares et se prolonger sur les ailes avant jusqu’à l’arrière de la voiture. La 612 Scaglietti affiche également des flancs incurvés dont le design singulier remonte à la 375MM, un modèle exclusif commandé en 1954 par le réalisateur italien Roberto Rossellini qui en fit cadeau à l’actrice Ingrid Bergman. Même si les proportions de la 612 Scaglietti sont typiques de celle des voitures de cette catégorie et même si la voiture conserve une certaine élégance classique après plusieurs années, le design commence à dater quelque peu.
À l’avant, on se sent tout de suite à l’aise, car la voiture est plutôt large et le pare-brise est relativement éloigné. Dans cette voiture, on respire littéralement le cuir qui recouvre non seulement les sièges, mais plusieurs autres surfaces de l’habitacle. Le charme opère dès les premières minutes passées à son bord, même si prendre place à l’arrière s’avère laborieux, puisque les deux portes de la voiture ne s’ouvrent qu’étroitement. Par ailleurs, les sièges arrière sont très sculptés autour des hanches et il faut placer ses genoux de part et d’autre des sièges avant pour être plus confortable. Même si elle offre quatre places, il y a fort à parier que c’est avec un maximum de deux personnes à bord que la 612 Scaglietti roulera le plus souvent.
Grande, mais agile
Sur le plan technique, la 612 Scaglietti adopte à la fois une structure autoportante de type space frame et une carrosserie réalisée entièrement en aluminium, question de réduire le poids de cette GT dont les dimensions sont tout de même imposantes, puisque l’empattement, soit la distance entre l’axe des roues avant et celui des roues arrière, est chiffré à 2 950 millimètres ; une longueur égale à l’empattement des VUS de grande taille. Cette longueur d’empattement, ainsi que celle de la voiture ellemême, s’explique par le fait que les concepteurs ont voulu centrer les masses de la voiture en localisant le moteur V12 derrière l’axe des roues avant afin de donner un comportement routier dynamique à la 612 Scaglietti. Le résultat est probant puisque 85 pour cent de la masse de la voiture se trouve localisée entre les trains avant et arrière, ce qui confère une agilité surprenante à la 612 Scaglietti malgré ses grandes dimensions.
Un V12 dérivé de l’Enzo
Le moteur V12 est dérivé de celui de la super-voiture Ferrari Enzo, mais la cylindrée en à été réduite de quelques dixièmes de litre, passant de 6,0 à 5,7 litres, alors que la boîte de vitesse a été localisée près du train arrière, ce qui donne une répartition du poids de 46 pour cent à l’avant et 54 pour cent à l’arrière. Le rapport poids/puissance de la 612 Scaglietti (1 875 kilos/532 chevaux) lui permet d’abattre la marque des 0-100 kilomètres/heure en 4,2 secondes, le quart de mille en 12,3 secondes et la vitesse maximale de 320 kilomètres/heure, selon Ferrari.
Ayant eu l’occasion de boucler quelques tours du circuit Mont Tremblant en plus de rouler sur les routes avoisinantes au volant de la 612 Scaglietti, j’ai été impressionné par sa dynamique. Même s’il s’agit d’une voiture au gabarit imposant pour une sportive, elle m’a toujours donné l’impression d’être moins grande et moins lourde qu’elle ne l’est en réalité, ce qui est le propre des voitures sport qui sont très bien équilibrées. Sur le circuit, il suffisait de régler les amortisseurs à la calibration la plus ferme avant d’attaquer les virages et la voiture faisait ensuite preuve d’un aplomb remarquable. La direction est vive, précise, donne beaucoup de feed-back et le sous-virage n’est pas trop manifeste, malgré le poids élevé de la voiture. Évidemment, il fallait prendre soin d’allonger les distances de freinage par rapport à la F430, mais la 612 Scaglietti m’a tout de même surpris par son endurance au freinage sur circuit, soit l’environnement qui représente la pire torture que l’on puisse infliger à une voiture. Sur la route, le retour aux calibrations plus souples des amortisseurs permettait d’apprécier les qualités dynamiques du véhicule tout en obtenant une conduite plus fluide et moins agressive. C’est justement lors de la conduite plus relaxe que l’on se met à apprécier le confort surprenant de la 612 Scaglietti qui est nettement moins austère que la 599 GTB Fiorano ou la F430.
La 612 Scaglietti représente l’interprétation faite par Ferrari du thème propre aux voitures de type Gran Turismo qui sont capables de performances élevées, mais qui ont comme mission première de parcourir de grandes distances en maintenant le rythme et en assurant un grand confort.
Feu vert
Moteur performant
Tenue de route impeccable
Exclusivité assurée
Silhouette classique
Feu rouge
Diffusion limitée
Piètre visibilité arrière
Prix exclusif
Complexité de
certaines commandes