Kia Soul 2011: Ne vous fiez pas aux (belles) apparences…
À première vue, la Kia Soul propose un design mieux intégré et plus harmonieux que pour le Nissan cube (oui, avec un petit « c » !). Avec, en prime, un prix de départ d’un millier de dollars moins élevé. Mais ne vous laissez pas tromper par les apparences…
Vous avouerez, le style n’a jamais été placé en tête de liste des raisons pour lesquelles on achète du Kia. Mais depuis l’arrivée de la Soul sur le marché, la donne est en train de changer pour le constructeur coréen. Indéniablement, son petit carré sur quatre roues est agréable au coup d’oeil, avec sa calandre coquine, ce pavillon de toit qui s’avance avec dynamisme et ces teintes de carrosserie avant-gardistes – pensez Lave, Menthe ou Vanille frappée…
Heureusement, pas de déception une fois dans l’habitacle. La planche de bord exhibe une allure rétro qui fait son effet et, dans les versions plus étoffées, on a droit à des deux tons, des tissus à motifs et des touches originales qui viennent rehausser la note versus tout ce qui se fait d’autre dans la catégorie. Ne vous fiez pas qu’à nous : sachez que la publication américaine Ward’s a décerné à la Soul en 2009 le titre d’Intérieur le plus groovy de l’année.
Quand on compare…
Afin de respecter ses tendances qu’elle veut hip-hop, la Soul propose un éclairage dans les haut-parleurs qui clignote au rythme de la musique. Vous riez ? Vous trouvez ce gadget vain et vaniteux ? Peut-être. Mais alors… pourquoi cet intérêt systématique des gens qui montent à bord et qui veulent tous l’essayer ?
Au-delà du superflu, la Soul offre des commandes accessibles et intuitives. On aime celles audio au volant, de même que les sièges chauffants et le Bluetooth, de série pour toutes les versions. Vous avez bien lu : de série, même en variante de base, celle-là même qui débute sous les 15 800 $. Par contre, on regrette le plastique de revêtement qui s’égratigne facilement. Et on critique les sièges avant qui manquent décidément de support, tant latéral que lombaire ; les longues randonnées demandent à ce qu’on prenne fréquemment une pause. Notez que dans la version de base, le siège conducteur ne s’ajuste pas en hauteur. Et que malencontreusement, le beige du tableau de bord (certaines versions) se reflète dans le pare-brise, comme si ce dernier était constamment embué.
À l’arrière, l’espace aux jambes est correct, mais contrairement au Nissan, la banquette n’accepte ni de s’avancer ni de se reculer au gré des besoins. Côté chargement, les 1 511 litres disponibles sont généreux, même s’ils sont de 10 % moindre que dans le cube. Mais une fois la banquette remontée, c’est la Soul qui dégage le plus d’espace (546 litres contre 323).
Quelques points en moins
Bon, sur la route, quossé ça donne ? Une conduite correcte, stable, mais pas aussi intéressante en ville que pour le cube (qui a pourtant devancé le Kia dans notre match comparatif, l’an dernier). C’est d’abord du bout des lèvres que nous vous parlons de la version de base du Soul. Munie d’un petit quatre cylindres de 1,6 litre qui produit 122 chevaux, cette variante ne vient qu’avec une boîte manuelle – boîte qui souffre de passages trop lâches pour être précise. Combien de fois avons-nous engagé le 3e rapport au lieu du premier ? Bonne nouvelle, cependant : cette variante d’entrée de gamme profite de 2011 pour faire amende honorable et ajoute enfin, de série, le système de stabilité.
Toutes les autres variantes de la Soul sont équipées du moteur quatre cylindres de 2,0 litres, pour 20 chevaux de plus (à 142). Si cette nécessaire puissance additionnelle est bien cotée avec la boîte manuelle, elle est néanmoins peu flattée par la transmission automatique. Cette dernière boîte quatre rapports et sans mode manuel n’a pas la modernité de ce qui se fait actuellement sur le marché. Imaginez : même la petite Ford Fiesta propose une automatique six rapports ! Du coup, les accélérations sont peu raffinées, bruyantes et tousseuses – la consommation en carburant s’en ressent, d’ailleurs.
La Soul perd encore d’autres points, versus le Nissan cube, pour sa tenue de route. Le petit véhicule coréen n’a décidément pas l’agilité et la légèreté du japonais, même si en général il se comporte plutôt bien. La plus grande différence, on la note au niveau de sa suspension (une poutre de torsion, comme pour le cube), qui bondit plus sèchement sur les cahots. Aussi, pas de direction électrique pour la Soul, ce qui aurait contribué à une réduction de la consommation en carburant ; on a donc droit à une traditionnelle architecture à crémaillère assistée, au demeurant d’ajustements un brin trop neutres à notre goût.
Bref, pour vraiment bien s’en tirer avec la Kia Soul, il faut choisir les versions avec moteur 2,0 litres, ce qui fait grimper la facture à plus de 18 000 $. L’offre demeure intéressante en raison de tous ces équipements de série qui montent à bord (au risque de nous répéter : les sièges chauffants sont de série !), mais versus le cube, la conduite est moins stimulante, la consommation en carburant est plus élevée (versus la CVT du Nissan) et, oh! crime de lèse-majesté, on n’a toujours pas droit au démarrage sans clé. Encore moins à l’assistance en recul et à la climatisation automatique, ce que le cube possède pourtant…
Feu vert
Le style –
dedans comme dehors !
Polyvalent, malgré les
petites dimensions
Sièges chauffants de série
Commandes accessibles
et intuitives
Feu rouge
Sièges avant peu confortables
Conduite neutre
Plastiques qui
s’égratignent facilement
Boîte manuelle trop lâche
pour être précise