Cadillac CTS 2011: De l'audace…
S’il y a une voiture américaine qui se démarque totalement dans le paysage automobile actuel, c’est bien la CTS de Cadillac qui vient d’ajouter coup sur coup un modèle de type « familiale » ainsi qu’un coupé aux berlines CTS et CTS-V que l’on connaissait déjà. C’est donc une gamme complète qui est maintenant proposée par la division de General Motors, la plus avant-gardiste côté design.
Au sommet de la pyramide se trouve la CTS-V qui se qualifie d’emblée comme la Cadillac la plus puissante de l’histoire de la marque avec son V8 suralimenté de 556 chevaux et qui a comme mission d’en découdre avec la BMW M5 ou la Classe E de Mercedes-Benz en version AMG, rien de moins. Cette Cadillac gonflée aux stéroïdes ne se contente pas de livrer des accélérations et des reprises époustouflantes. Son comportement routier est bien équilibré, la voiture étant dotée d’une tenue de route surprenante conjuguée à un niveau de confort étonnant pour une berline sport, courtoisie de sa suspension assurée par des amortisseurs à variation magnétique semblables à ceux utilisés sur la Corvette ZR1.
Une familiale efficace… et chère.
L’ajout d’une familiale représente aussi une première pour Cadillac, ce qui lui permet de rivaliser avec les marques européennes qui proposent également ce genre de voiture, plus populaire en Europe qu’en Amérique du Nord où les véhicules sport-utilitaire ou, depuis quelques années, les multisegements, sont plus en vogue. Alors que la berline offre un volume de chargement de 385 litres, celui de la familiale passe de 736 à 1 642 litres avec les dossiers des sièges arrière rabattus. La familiale est également plus courte de 7 millimètres et plus haute de 30 millimètres que la berline CTS. Mentionnons que cette dernière ne connaît aucun changement pour 2011, sauf deux nouvelles couleurs, le noir glacé et le vert évolution.
Mise à l’essai au cours de l’hiver, la CTS familiale équipée du rouage intégral et du moteur V6 de 3,6 litres s’est distinguée non seulement par sa polyvalence supérieure à la berline, mais aussi par son comportement routier qui était tout aussi impressionnant que celui de la CTS conventionnelle, et ce, malgré son poids plus élevé. On peut bien relever quelques bémols du côté de la direction légèrement trop assistée ou du côté des suspensions dont le calibrage autorise un peu trop de plongée vers l’avant lors de freinages intensifs, mais ça se limite essentiellement à ça pour ce qui est des points faibles associés à la dynamique de la voiture, ce qui indique que Cadillac a toujours du travail à faire avant de pouvoir faire jeu égal à BMW qui demeure la référence en la matière. Le V6 de 3,6 litres s’acquitte bien de sa tâche, tout en offrant des performances plus relevées que celles livrées par le V6 de 3,0 litres, mais il s’avère parfois rugueux en accélération franche. La présence du rouage intégral fait en sorte que la CTS ne rechigne pas à l’idée d’aller jouer dehors en hiver, où elle fait preuve d’un bel équilibre dans ces conditions particulières.
Pour le reste, la CTS s’ouvre sur un habitacle confortable. La qualité des matériaux utilisés pour la planche de bord de même que la qualité de la finition intérieure a grandement progressé par rapport aux modèles de première génération de la CTS. On peut cependant déplorer que le tableau de bord comporte beaucoup de boutons, ce qui n’aide pas lors de la première prise en mains. Par contre, le système de navigation est très convivial et très facile d’utilisation. Par ailleurs, le prix de base de la CTS familiale est abordable, mais le prix de notre modèle d’essai, qui comprenait plusieurs options, était supérieur à 62 000 dollars, ce qui est un peu moins alléchant…
Le style ravageur du coupé
Le plus récent modèle de la gamme est le coupé qui n’est pas simplement une berline amputée de deux portières. Non, il est plus court, son pare-brise est plus incliné de 2 degrés, son toit est abaissé et sa voie arrière est élargie par rapport à la berline. De plus, le coupé se démarque de la berline par le remplacement des poignées de portières par deux boutons qui commandent l’ouverture des portes, tout comme sur la Corvette. Un autre élément unique au coupé est son échappement central, repris de la voiture-concept, qui permet également de mieux entendre la sonorité évocatrice du moteur. Les points d’ancrage des sièges sont localisés un peu plus bas d’environ un pouce, donnant ainsi l’impression que la ceinture de caisse de la voiture est plus élevée. Finalement, les liaisons à la route sont assurées par des suspensions dont les ressorts sont plus fermes et dont la barre antiroulis est d’un plus gros diamètre que sur la berline. Lors des premiers mois de commercialisation, seul le moteur V6 de 3,6 litres sera offert, mais une version V du modèle Coupé sera proposé peu après. Ce sera sans doute une combinaison gagnante.
Malgré les déboires de General Motors, Cadillac poursuit sur sa lancée non seulement avec la CTS, qui est de loin la meilleure voiture produite par la marque américaine, mais également avec l’arrivée prochaine de la ATS qui aura la Série 3 de BMW et les autres berlines sport de luxe allemandes dans son collimateur, et par la XTS qui remplacera les actuelles STS et DTS. La suite des choses promet d’être passionnante.
Feu vert
Style spectaculaire
Gamme complète
Performances exceptionnelles
(CTS-V)
Très bonne tenue de route
(CTS-V et AWD)
Feu rouge
V6 de 3,6 litres parfois rugueux
Valeur de revente incertaine
Visibilité arrière limitée
Beaucoup de boutons au
tableau de bord