Buick LaCrosse 2011: Drôle de nom mais voiture sérieuse
Même si elle a été lancée l’année dernière, ne cherchez pas de Buick LaCrosse dans le Guide de l’auto 2010. Elle s’appelait alors Allure ! À ce moment, cette nouvelle Buick n’avait pas encore fait son entrée chez les concessionnaires canadiens et comme elle remplaçait l’Allure, nous avions réglé le cas de son appellation, GM ne le faisant pas. Mais, dans une décision éclairée, GM du Canada décidait par la suite d’appeler sa berline intermédiaire LaCrosse comme partout ailleurs au monde. Au Québec, ce nom peut faire sourire, mais le coût des matrices d’un nom séparé, de la paperasse et de la gestion des stocks est beaucoup trop élevé pour plaire à quelques Québécois trop susceptibles.
Quoi qu’il en soit, la Buick Lacrosse fait partie de la nouvelle génération de Buick, une marque qui tente désespérément d’attirer le plus d’acheteurs possible. Même si la LaCrosse présente une ligne des plus modernes et très dynamique, les designers continuent d’utiliser les fameux portholes, ces petites ouvertures latérales qui ont marqué les Buick des années 50 et 60. Aujourd’hui, ces ouvertures (fictives) n’ont plus leur place et le fait de les avoir déplacées sur le capot n’apporte rien au design, bien au contraire.
Turquoise, c’est beau
Dans l’habitacle, par contre, bien peu à redire. Le tableau de bord est superbe, surtout les jauges dont le centre est cerclé d’une bande turquoise. Aussi, la nuit venue, une jolie bande illuminée parcourt le tableau de bord de gauche à droite. La qualité des matériaux est relevée et leur assemblage très correct. On retrouve beaucoup de boutons, principalement dans la partie centrale mais, en général, ils sont placés logiquement, ce qui aide à les manipuler sans quitter la route des yeux. Cependant, j’ai eu beaucoup de difficultés à m’habituer aux poignées de porte intérieures, difficiles à manipuler.
Les sièges sont confortables et la position de conduite se trouve rapidement. Par contre, la visibilité, autant vers l’arrière que vers l’avant, est obstruée par d’imposants piliers… Les places arrière offrent beaucoup d’espace mais je ne les ai pas trouvées trop confortables. Et qu’une voiture récente offre cinq places et seulement quatre appuie-têtes dépasse l’entendement ! Les dossiers s’abaissent pour agrandir le coffre mais, malheureusement, ils ne forment pas un fond plat. Et puis, l’ouverture du coffre est trop petite pour qu’il puisse accueillir de gros objets malgré ses dimensions très correctes.
Exit le 3,0, bienvenue au 2,4
Déjà, un an après son lancement, la LaCrosse connaît des changements au niveau de sa motorisation. On retrouve maintenant un quatre cylindres Ecotec de 2,4 litres et un V6 de 3,6 litres. Exit le 3,0 litres. Autant le quatre cylindres que le V6 sont modernes avec leur injection directe. Au moment de mettre sous presse, nous n’avions pas pu mettre la main sur le modèle mu par un 2,4 litres mais ses données techniques laissent supposer un rendement économique et suffisamment performant. Quant au V6 de 3,6 litres, il trimballe les 1 800 kilos de la voiture sans aucun problème ! Si, bien entendu, « aucun problème » signifie pour vous un effet de couple en accélération vive des modèles à traction et une consommation d’essence qui peut facilement grimper à 13 litres/100 km en ville par temps froid. Le 3,0 litres souffrait d’une consommation à peu près identique pour bien moins de puissance, ce qui explique sans doute son retrait. Pour régler le problème de l’effet de couple en accélération, la LaCrosse peut recevoir un rouage intégral, disponible uniquement avec le V6. Ce rouage ajoute environ 80 kilos à la voiture mais la rend encore plus stable dans la neige. J’ai dit « encore » car une LaCrosse à traction l’est déjà passablement dans les mêmes conditions. La transmission est une automatique à six rapports, peu importe le moteur. Son fonctionnement est parfaitement transparent même si son mode manuel n’est pas tellement inspirant.
La marque Buick a beau avoir pris une nouvelle direction, il n’en demeure pas moins qu’on est encore loin du comportement routier d’une BMW ou d’une Audi. Cependant, la LaCrosse peut très bien satisfaire les « jeunes » de 50 ou 55 ans. Le châssis, comme c’est devenu la mode chez General Motors, affiche une solidité de bon augure. Les suspensions sont toujours plus portées vers le confort que vers le dynamisme, mais une conduite plus « hormonale » sur une route en lacets prouve que la tenue de route est plus que satisfaisante. On dénote bien un certain roulis en courbe mais ce n’est pas dramatique. En revanche, le V6 m’a paru suffisamment lourd pour affecter un peu la direction qui n’aime pas être brusquée. Il faut dire qu’à ce moment, notre voiture était chaussée de pneus d’hiver, ce qui est rarement un avantage. Au moins, la direction procure un bon retour d’informations, un petit bout de phrase peu souvent lu dans un texte sur une Buick… Il faut aussi souligner le silence de roulement troublé seulement par un « kok, kok, kok » occasionnel qui semblait venir de la suspension avant. Un simple ajustement, sans doute.
La nouvelle Buick LaCrosse est jolie, bien assemblée, bien motorisée et son comportement routier est au goût du jour. Elle n’est pas la moins dispendieuse de la catégorie mais elle en est assurément l’une des valeurs les plus sûres.
Feu vert
Lignes agréables
Tableau de bord réussi
Habitacle vaste
Tenue de route relevée
Moteurs bien adaptés
Feu rouge
Portholes inutiles
Coffre plus ou moins réussi
Poignées de porte
intérieures ratées
Visibilité réduite
Consommation assez élevée
(3,6 litres)