BMW X3 2011: Il faudra voir…
BMW aura mis sept ans avant de nous livrer une X3 de deuxième génération. Sept ans, dans l’industrie automobile, surtout dans le marché du luxe, c’est long. C’est même très long. Est-ce que l’attente aura valu la peine ? C’est ce que nous saurons lorsque le petit utilitaire arrivera chez les concessionnaires au début de l’année prochaine.
Pour l’heure, on sait que deux motorisations seront offertes. (Quoi, pas de diesel ? Eh non, pas encore.) Dans la livrée xDrive28i, on retrouvera l’actuel six cylindres en ligne de 3,0 litres, celui-là même qui a raflé tant de récompenses internationales. Sa puissance développée grimpe de 215 à 240 chevaux et on nous promet le 0-100 km/h en 7,1 secondes. Assurément que la vigueur sous le pied droit sera plus enivrante que pour la X3 de base qu’on nous a proposée l’automne dernier et qui, sincèrement, manquait de reprise.
En variante xDrive35i, on ajoute le turbo et, modernité oblige, l’injection directe. On dégage ainsi 300 chevaux et 300 lb-pi de couple, pour un 0-100 km/h en 5,8 secondes. Tant l’une que l’autre des versions héritent de la nouvelle boîte automatique huit rapports – soit deux de plus qu’actuellement. On s’attend évidemment à encore plus de douceur et une meilleure consommation en carburant. Le constructeur soutient que le dynamisme ne sera pas brimé puisqu’on pourra, en conduite dynamique, passer du 8e au 2e rapport sans rien faire grincer. Mais le passage des vitesses au volant n’est toujours pas offert – dites donc, qu’attend-on ? Oh, et oubliez aussi la boîte manuelle ; absente l’an dernier, elle ne reprendra pas plus de service avec cette 2e génération.
La « petite» la plus longue
Qui dit passage générationnel, dit évidemment dimensions accrues – d’autant plus que la X3 doit faire de la place à sa soeurette X1 qui arrivera l’an prochain. Les 83 mm additionnels qui viennent allonger la X3 (et 15 mm à l’empattement) seront encensés par les passagers arrière, qui devraient profiter d’un meilleur dégagement aux jambes. Sans surprise, le cargo pourra accueillir davantage (15 % plus de chargement) une fois la banquette relevée, de même que les 28 mm gagnés en largeur permettront de se desserrer les coudes à bord.
Du coup, la X3 devient la « petite la plus longue » – mais est-ce vraiment une bonne nouvelle, point de vue tenue de route ? D’autant que la garde au sol est rehaussée de 12 mm ; voilà qui facilitera les entrées et sorties à bord, mais en contrepartie, le centre de gravité s’en trouve relevé et il faudra voir si les aptitudes routières générales en seront affectées. Une chose est sûre : BMW soutient avoir réussi à retrancher le poids de l’ensemble de 40 kilos, ce qui ne peut être qu’une bonne nouvelle.
C’est la troisième génération de traction intégrale (xDrive) qui monte à bord de la X3 et le constructeur dit avoir revu le dispositif pour rehausser la flexibilité et aviver les réactions aux conditions changeantes de la route. En conditions normales, 60 % du couple gratifie les roues arrière, afin de conserver le comportement de type propulsion. Côté suspension, l’architecture à multibras à l’arrière demeure, mais est hautement révisée. Une nouveauté, mais qui sera offerte aux États-Unis et qui ne traversera malheureusement pas nos frontières (du moins, pour l’instant) : le contrôle manuel des amortisseurs, question de donner plus de souplesse – ou de fermeté à la balade, selon ce qui est voulu. Le dispositif met également en scène le contrôle de performance, qui veille à ce que la traction intégrale se fasse encore plus sportive en laissant 80 % du couple aux roues arrière en situation normale. Mais bon, au Canada, on n’y aura pas droit non plus.
On se doute que la direction de la X3 gardera ses belles propriétés de résistance et de précision. Et on apprend que l’assistance variable selon la vitesse, jusqu’à présent optionnelle, sera désormais offerte de série, et ce, pour toutes les versions. Bravo, sincèrement bravo! Il ne reste plus qu’à souhaiter une révision du freinage. Car l’actuelle X3 souffre d’une pédale beaucoup trop réactive pour être agréable et les manoeuvres difficiles à doser sont souvent trop brutales, malgré toute la douceur du monde qu’on peut employer.
Plus de caractère
Côté style, la X3 de seconde génération s’affirme beaucoup plus, notamment avec ses lignes latérales au caractère plus prononcé. La monotone et peu élégante macédoine de stries en bas de caisse disparaît au profit d’une cambrure plus marquée, et la calandre se muscle d’une grille à la fois plus large et plus compacte. Le coup d’oeil reste celui d’une X3, mais bien tamisé à la sauce de la nouvelle décennie et c’est nettement plus joli.
Par contre, si on se fie aux premiers clichés intérieurs de la X3, l’habitacle tombe trop près de l’arbre pour qu’on parle d’une révolution. Et c’est bien dommage parce qu’une telle révolution commence à être bien nécessaire, notamment avec cette planche de bord qui conserve sa terne sobriété, à la limite du rébarbatif. À quand les commandes plus engageantes, les inscriptions déchiffrables, bref un tableau de bord possédant une personnalité conviviale et une compétence digne de la marque ? Pas pour cette fois, semble-t-il.
Feu vert
Plus de puissance sous le capot
Moteurs prisés à l’international
Nouvelle boîte huit rapports
Habitacle plus… habitable
40 kg de moins sur la balance
Feu rouge
Toujours pas de passage des
vitesses au volant
Pas de diesel pour l’instant
Pas de boîte manuelle
Pas de contrôle manuel
des suspensions