Toyota Tacoma 2011: Savoir garderla tête haute
Inutile de se le cacher. Les pick-up Toyota ne jouissent pas de la même aura que celles des constructeurs américains. Pourtant, le Tacoma a réussi à s’imposer dans ce marché, pour le moins exclusif, grâce à ses qualités et au fait… qu’il rencontre bien peu de concurrence !
En effet, cette camionnette intermédiaire, plus grosse que les Ford Ranger et Chevrolet Colorado, se permet même de battre le Ram Dakota, pourtant le pionnier de la camionnette semi-intermédiaire, si on peut dire. Ce dernier ne se vend pratiquement pas, victime de ses dimensions qui ne satisfont à peu près personne. Le Tacoma, lui, se rapproche des camionnettes grand format que sont les Ford F-150, Chevrolet Silverado et Ram 1500. Pour ne pas créer de confusion dans sa gamme, Toyota a décidé, il y a quelques années, de grossir son déjà gros Tundra.
On s’assume !
Même s’il n’a pas la gueule de macho d’un Ford Ranger, on ne peut pas dire qu’il manque de charisme. On remarque surtout son imposante grille avant, des passages de roues en relief, ainsi que des bas de caisse soulignés à grand coup de moulures. La caisse de 6 pieds (ou de 5 pieds pour un des modèles) est recouverte d’un matériau composite destiné à protéger ses parois et le fond des coups durs de la vie. Chacune de ces boîtes reçoit quatre crochets de fixation. La porte à battant, la tailgate en bon français, n’est pas très lourde, une bénédiction pour plusieurs personnes. Toutefois, si Toyota avait la brillante idée d’installer une lumière pour éclairer la boîte, je ne crois pas que quiconque leur intenterait une poursuite…
Si l’extérieur fait plutôt « truck », l’habitacle ne donne pas sa place non plus. Étant assez haut sur pattes, il impose une certaine gymnastique à ses passagers pour accéder aux sièges. Heureusement, il est possible de choisir des marchepieds parmi les accessoires proposés. Alors que la tendance veut maintenant des camionnettes qui ont des allures d’automobiles, le Tacoma est un camion qui s’assume. Les plastiques durs et les gros boutons faciles à manipuler ont de moins en moins leur place, mais ils assurent un côté à la fois « rough » et raffiné qui plait. Ne cherchez pas, de sièges cuir, de glace arrière coulissante électriquement ou de système GPS, même dans la liste des options. En lieu et place de ces gadgets, on retrouve un volant ajustable en hauteur et en profondeur, un système audio (assez quelconque, j’en conviens) avec prise auxiliaire et pré-câblage pour la radio satellite et plusieurs espaces de rangement. Les sièges avant sont passablement confortables, mais après quelques heures coincé dans le trafic montréalais (c’est à ce moment qu’on comprend que ville et pick-up ne vont pas nécessairement de pair), je commençais à avoir le dos fatigué. Les places arrière des modèles à cabine double ne sont pas à dédaigner, surtout si la personne devant a la bonne idée d’avancer un peu son siège. De toute évidence, les sièges arrière des modèles à cabine Accès sont destinés à des voyages courts.
Quatre ou six cylindres ?
Deux moteurs sont proposés. Le premier est un quatre cylindres de 2,7 litres. Même s’il n’est pas très puissant, la possibilité de l’associer à une boîte manuelle à cinq rapports de vitesse le rend intéressant. Grâce à celle-ci, il propose une consommation d’essence fort réjouissante, mais il ne peut travailler très dur même s’il est possible de le marier à un rouage 4x4. Pour ce faire, il faut plutôt regarder du côté du V6 de 4,0 litres, plus puissant, mais surtout, offrant un couple plus imposant. Ce moteur est invariablement apparié aux quatre roues motrices. Davantage de chevaux, tous les écuyers vous le diront, ça veut dire davantage de foin et le V6 ne fait pas exception. Les cotes de Transport Canada vont de 10,1 l/100 km à 13,5 (route, ville) pour une version munie de l’automatique à cinq rapports. Une semaine d’essai, passée à 80 % sur les routes, nous donne une moyenne de 12,0 l/100 km.
La transmission automatique à cinq rapports de notre véhicule d’essai fonctionnait généralement très bien, sauf à l’occasion, lors des passages entre la première et la deuxième, où le temps de passage était plus long que la normale. Cette boîte avait pour mission de relayer le couple du moteur aux quatre roues grâce à un système 4x4 pas nécessairement sophistiqué, mais très efficace. Possédant une gamme basse, il permet de se sortir d’à peu près toutes les impasses, aidé en cela par une garde au sol généreuse et des pneus passablement agressifs. Les pneus Dunlop AT20 Grandtrek se sont montrés fort silencieux tout au long de notre essai.
Si les randonnées routières ne sont pas trop pénibles, c’est en grande partie à grâce aux sièges, car les suspensions font généralement fi des occupants et les brassent passablement. Si le confort est correct sur une surface lisse comme un billard, il en va autrement quand la chaussée se gâte et l’arrière, surtout, à tendance à danser.
Le Toyota Tacoma n’est certainement pas à dédaigner. Dans bien des cas, les gens le préfèrent à l’immense et peu estimé Tundra. De plus, il faut souligner que le Tacoma n’a pratiquement pas été incommodé par les nombreux rappels dont ont souffert plusieurs produits Toyota depuis un an. Il s’ensuit une confiance réitérée qui n’est pas usurpée.
Feu vert
Gabarit juste correct
Fiabilité reconnue
Un quatre cylindres peu gourmand
Tenue de route prévisible
Habitacle accueillant
Feu rouge
Suspensions assez fermes
V6 aime bien les pompes à essence
Pas de lumière pour éclairer la boîte
Sonorité radio ordinaire
Certains modèles dispendieux