RAM Dakota 2011: Dans l'ombre du bélier
Les sauveurs actuels de Chrysler ont vite reconnu la force du nom Ram dans le monde des camionnettes et en ont presque aussitôt fait une marque. On retrouve désormais à cette enseigne la descendante directe de la première camionnette de format moyen. Mais ce brave Dakota aurait besoin des mêmes attentions et moyens que ses grands frères pour se démarquer et se débrouiller aussi bien qu’eux.
Chrysler a tout bonnement inventé la camionnette de taille moyenne il y a un quart de siècle en lançant le premier Dakota. C’était tout juste après le lancement de ses premières fourgonnettes et la compagnie entière était portée par ce miracle encore en pleine accélération à l’époque. Le Dakota était la réponse originale et inédite de Chrysler aux camionnettes compactes de ses grandes rivales, elles-mêmes créées pour donne la réplique aux compactes japonaises. Le premier Dakota était un peu plus spacieux et costaud que les Chevrolet S-10 ou Ford Ranger et d’autant plus pratique. En théorie, du moins. À l’inverse, il était nettement moins lourd et encombrant que les grandes camionnettes. Surtout les Ram du moment qui étaient particulièrement archaïques. On était encore loin de cet autre miracle que fut la camionnette Ram de 1993 et sa fabuleuse calandre de Freight-liner en colère.
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Ce premier Dakota était donc apparu comme une très bonne idée à l’équipe du Guide de l’auto édition 1987. Sa motorisation était trop modeste mais on pouvait en dire autant des premières « Auto-beaucoup ». L’essentiel était de constater qu’il était solide, bien conçu et mieux fini que plusieurs de ses contemporains chez Chrysler. Il a poursuivi sa progression au fil des années. Une première version à quatre roues motrices s’est ajoutée à la série pour la première année complète en 1987 et les modèles à cabine allongée trois ans plus tard. Il s’est écoulé une décennie avant le lancement d’un Dakota de deuxième génération, entièrement redessiné, pour l’année 1997. Cette série adoptait une calandre qui évoquait celle de la nouvelle Ram pour profiter de sa grande popularité mais surtout un habitacle plus moderne et une motorisation solide. Elle fut remplacée à son tour par la troisième génération de la série Dakota en 2005.
La série actuelle en est donc déjà à sa septième année. Le dernier moteur à quatre cylindres a été largué en 2003 et la cabine régulière abandonnée avec la dernière refonte complète. Le Dakota est offert avec le choix d’une cabine allongée ou d’une cabine complète à quatre portières. Ils s’appelaient Club Cab et Quad Cab en 2005 mais le marketing les présente maintenant comme les Extended Cab et Crew Cab.
Les Dakota sont propulsés par un V6 de 3,7 litres ou un V8 de 4,7 litres depuis leur refonte. Le V6 a été mis à jour au fil des années mais sa puissance s’est maintenant à 210 chevaux. Celle du V8 optionnel de 4,7 litres est par contre passée de 230 à 302 chevaux avec la version revampée qui est apparue sous les capots des Dakota en 2008. Ce moteur est également moins glouton, plus écolo et plus raffiné que l’ancien tout en étant le seul moteur autre que le V8 « Hemi » de 5,7 litres chez Chrysler à être équipé d’une paire de bougies pour chacun de ses cylindres.
Ce gain de puissance avait permis d’améliorer le temps d’accélération sur le quart de mille de 16,8 secondes à exactement 16,0 secondes, à configuration égale. Il est toutefois plus important de noter que ses 329 lb-pi de couple procurent au Dakota une capacité de remorquage de 7 500 livres (3 400 kg), la meilleure de la catégorie. La caisse de 2,0 mètres des versions à cabine allongée est également nettement plus longue que celle de la Toyota Tacoma, sa plus proche rivale, qui fait 1,87 mètre.
Le châssis à longerons hydroformés du Dakota est un gage de solidité et de rigidité. Une telle robustesse est essentielle pour le travail dur et pour porter ou tracter des charges lourdes mais également pour la conduite normale, sans presque de charge, qui est le lot quotidien d’une forte proportion de ces camionnettes. Or le Dakota propose un comportement routier solide, stable et accuse peu de roulis en virage. Son confort de roulement est supérieur à celui de son grand rival, le Toyota Tacoma.
Le Dakota est également la plus spacieux de la catégorie mais la finition de son habitacle et la qualité des matériaux qu’on y trouve sont par contre encore nettement inférieurs à ce qu’on trouve dans le Tacoma ou le Honda Ridgeline. Il lui manque aussi le repose-pied solide et plat de ces derniers et il n’y a qu’un seul levier, à la gauche du volant, pour contrôler les clignotants et les essuie-glaces. On peut lui reprocher aussi des commandes et contrôles trop complexes et confuses pour le régulateur de vitesse sur le volant qui ne sont pas éclairées non plus en conduite nocturne. Les boutons pour la chaîne audio derrière le volant sont par contre impeccables et on apprécie constamment les grands rétroviseurs extérieurs. Il serait bien que le Dakota soit l’objet des mêmes attentions que le grand Ram qui lui fait toujours de l’ombre. Ce sera cependant difficile si l’on songe que ses ventes avaient fondu de près de 80 % au premier trimestre alors que celles du Ram avaient plus que doublé.
Feu vert
Motorisation solide avec le V8
Bon comportement routier
Cabines spacieuses
Longue plate-forme
Grands rétroviseurs
Feu rouge
Finition intérieure quelconque
Freinage médiocre
Dossiers avant bombés
Coffre à gants minuscule
Fiabilité moyenne