Chevrolet Colorado / GMC Canyon 2011: Un duo moderne
La famille des camionnettes compactes s’amenuise chaque année. Cette année, c’est Mazda qui quitte la catégorie faute de pouvoir convaincre les acheteurs que son pick-up Série B est mieux qu’un Ford Ranger, son jumeau sur le plan mécanique et esthétique.
Les gens leur préfèrent des intermédiaires plus grosses et plus puissantes que sont les Dodge Dakota, Nissan Frontier et Toyota Tacoma. Malgré tout, le duo proposé par GM est quasiment le seul à tenir tête au Ford Ranger, le plus populaire de ce créneau. Le Chevrolet Colorado et le GMC Canyon sont de conception beaucoup plus récente que leur concurrent direct en provenance de Dearborn. Mais tant dans la réalisation générale que dans la motorisation, les ingénieurs de l’ancien numéro un mondial ont une fois de plus tourné les coins un peu trop ronds.
Pourquoi trois moteurs?
Ces deux camionnettes proposent pas moins de trois groupes propulseurs, ce qui est assez exceptionnel pour cette catégorie. Le moteur de la version la plus économique est un quatre cylindres de 2,9 litres d’une puissance de 185 chevaux associé de série à une boîte manuelle à cinq rapports. Il est bruyant et manque de raffinement, mais sa puissance est correcte et son économie de carburant se situe dans la bonne moyenne. Jusqu’à l’an dernier, le seul autre moteur offert était un cinq cylindres en ligne de 3,7 litres produisant 242 chevaux. Il s’agit, certains d’entre vous l’auront sans doute deviné, du moulin qui propulsait les Chevrolet Trailblazer et GMC Envoy. Si l’on se fie à sa description technique, on serait en droit de s’attendre à des performances relevées et à une bonne économie de carburant. Avec ses arbres à cames en tête, le calage variable des soupapes et l’injection de carburant séquentiel, ce cinq cylindres est intéressant sur papier. Mais, comme sur les VUS qu’il propulsait autrefois, les performances sont moyennes et la consommation de carburant pourrait être meilleure. Cette fois, pas de boîte manuelle, juste une transmission automatique à quatre rapports. On peut bien croire que l’utilisation anticipée de ces camionnettes peut justifier une telle transmission, mais deux rapports additionnels amélioreraient non seulement le rendement, mais diminueraient le niveau sonore en plus de réduire la consommation de carburant.
Par contre, l’an dernier, on a voulu mettre un peu plus de crème sur le gâteau, et on a donné la possibilité de retrouver un moteur V8 sous le capot. Ce V8 de 300 chevaux offre également un couple de beaucoup supérieur au moteur cinq cylindres. Ses accélérations et reprises sont nettement plus performantes, mais si vous croyez pouvoir remorquer une grosse roulotte, vous constaterez que sa capacité de remorquage est quasiment similaire à celle du moteur cinq cylindres. En revanche, vous allez vous assoir au volant d’une camionnette qui consomme davantage et dont la tenue de route est affectée par un certain déséquilibre en raison d’un moteur plus lourd à l’avant. Et malgré toute cette puissance, même la version avec moteur V8 est dotée de freins arrière à tambour, une idée qui n’est pas des plus réjouissantes.
Silhouette moderne
Si les ingénieurs semblent avoir fait leur travail à moitié, les stylistes ont quand même accompli du bon boulot. La silhouette moderne et les passages de roue bombés donnent un peu plus de caractère à cette camionnette compacte. Et le fait d’offrir une version à cabine double ajoute à l’élégance. L’habitacle est sobre, pratique et les matériaux ont l’air d’avoir été surtout choisis en fonction d’un usage presque exclusivement utilitaire.
Dans cet habitacle, tout est simple et à portée de la main. Les commandes de ventilation, de climatisation et du système audio sont faciles à décoder et à utiliser. Le volant à quatre branches est passablement bien stylisé, mais il est d’une sobriété tout industrielle qui risque d’en décourager certains. En passant, la position de conduite est bonne, les sièges moyennement confortables et, comme il faut s’y attendre sur une camionnette, leur support latéral fait défaut. Les propriétaires de ce modèle quatre portes pourront accommoder deux adultes de taille moyenne avec un certain niveau de confort à l’arrière. Mais les grands ados vont se sentir à l’étroit. Et peu importe votre taille, l’inclinaison du dossier est trop verticale. Sur la route, le châssis et la suspension ont beaucoup de difficultés à maîtriser les irrégularités de la chaussée. Le véhicule semble sautiller constamment et on se demande pourquoi les amortisseurs sont aussi souples. Pourtant, lorsqu’on franchit un trou, il y a un tel choc qu’on réalise que la suspension n’est pas si souple que cela. En ville, ses dimensions relativement compactes lui permettent de se faufiler dans la circulation sans trop de problèmes. Malheureusement, un diamètre de braquage quasiment hors-norme rend les manoeuvres de stationnement assez pénibles.
Somme toute, il suffirait d’un groupe propulseur un peu plus incisif associé à une transmission automatique à six rapports et à une suspension révisée pour que ce tandem soit grandement amélioré. Et il faudrait également que les responsables de la mise en marché se décident à réduire considérablement le prix.
Feu vert
Silhouette réussie
Trois moteurs au programme
Tenue de route sans surprise
Châssis robuste
Feu rouge
Suspension mal calibrée
Moteurs rugueux
Prix trop élevé
Faible diffusion