Toyota Sequoia 2011: Comme une météorite dans une roseraie
Les Japonais ont fait leur renommée en Amérique grâce à leurs petites voitures, tombées pile lorsque le pétrole a fait une crise en 1973. Puis, ils ont commencé à mener le jeu. Puisqu’ils proposaient des véhicules à traction (roues avant motrices), les Américains se sont mis à faire de même. Et lorsque qu’à peu près tous les constructeurs américains ne faisaient plus que des tractions, les Japonais ont commencé à faire des propulsions (roues arrière motrices) ! Et les Américains de retourner à la propulsion. Mais s’il est un domaine où les Japonais ne sont pas en avance sur les Américains, c’est au niveau des grands VUS.
Pourtant, le Sequoia de Toyota est sans doute le véhicule qui se rapproche le plus de ceux de Ford ou de General Motors, Chrysler étant absent de cette catégorie depuis la mise au rancart du Durango en 2009. Aussi imposant que ses compères, le Sequoia n’a pas peur du travail, avec son châssis emprunté à la camionnette Tundra. Sur cette dernière, la partie arrière du châssis n’est pas aussi solide que ce que l’on est en droit d’attendre d’un tel véhicule. Cependant, sous le Sequoia, elle fait des merveilles puisqu’elle a été raccourcie et qu’elle est boulonnée à une carrosserie fermée, contrairement à la camionnette dont la cabine est séparée de la boîte.
Vive le gros moteur!
Pour mouvoir avec une certaine célérité, pour ne pas dire avec une célérité certaine, son immense Sequoia, Toyota fait appel aux moteurs du Tundra. On retrouve donc le V8 de 4,6 litres de 310 chevaux et 327 livres-pied de couple qui devrait satisfaire la plupart des gens. Les accélérations et dépassement sont loin d’être pénibles, sauf quand on traîne une remorque à la limite du poids permis (7 000 livres). Sur la route, à vitesse constante et avec un vent de dos, la consommation est franchement étonnante. Modifiez un tant soi peu un des trois paramètres et cette consommation s’avère franchement étonnante… mais d’une autre manière !
L’autre moteur est un V8 de 5,7 litres de 381 chevaux et de 401 livres-pied de couple, une puissance quasiment inutile. La logique demanderait d’opter pour le 4,6 mais quand on constate que le 5,7 peut remorquer jusqu’à 8 800 livres et qu’il ne consomme pas tellement plus que le 4,6, les avis changent. Dans les deux cas, on retrouve une transmission automatique à six rapports qui s’avère bien étagée pour… économiser de l’essence ! En effet, à 100 km/h, elle permet au moteur de ne « tourner » qu’à 1 600 tours/minutes (2 000 à 120 km/h). Imaginez la consommation si elle ne comptait que cinq rapports…
Puisque le Sequoia est appelé à se rendre souvent dans des endroits difficiles d’accès comme des chantiers de construction, il fallait à Toyota lui donner les moyens de ses ambitions. Son rouage 4x4 est donc très performant à défaut d’être sophistiqué. Il s’agit sans doute d’un détail mais j’aime bien sentir qu’un rouage 4x4 est solide. Dans le Sequoia, le passage entre les modes 2RM (propulsion) et 4RM (4x4) est bien senti. Ça donne confiance ! Lors du dévoilement du Sequoia, nous avions pu le mettre à l’épreuve dans un sentier passablement difficile et il s’en était sorti avec brio.
Conduire une pyramide d’Égypte
Dire que le Sequoia est gros est un euphémisme. Après tout, on ne porte le nom de l’arbre le plus gros au monde pour rien… Ces dimensions se reflètent dans l’habitacle alors qu’il faut invariablement hausser le ton pour que les gens assis à l’autre bout puissent nous entendre! Même la troisième banquette possède de bons dégagements sans être pourtant très confortable.
Le tableau de bord, à l’image du reste, ne fait pas dans le micro. Les surfaces sont plates, larges et les boutons et diverses commandes sont surdimensionnés, ce qui les rend faciles à manipuler, même avec de gros gants. Les espaces de rangement sont nombreux et de bonnes dimensions. Même les sièges sont larges et confortables, se faisant ainsi apprécier des popotins de tout acabit. Le conducteur fait face à une instrumentation complète, incluant même la charge de la batterie et la pression d’huile, ce qui est plus rare qu’on croit… Le Sequoia peut accueillir six ou sept personnes, selon la version. La plus huppée propose des sièges baquets pour la rangée médiane plutôt qu’une banquette. Peu importe, l’espace ne manque pas, ni le confort. Il y a fort à parier qu’un Sequoia, après avoir trimé dur toute la semaine, amènera la petite famille reconstituée au chalet le week-end.
Avec ses dimensions de pyramide d’Égypte, il ne faut pas se surprendre de constater que le Sequoia n’est pas le plus agile des véhicules. Ses suspensions sont davantage calibrées pour le confort que pour la tenue de route. En virage serré, on dénote un fort roulis, ce qui n’a rien d’étonnant. La direction, qui semble connectée à un nuage, n’est pas très précise. Je profite de l’occasion pour mentionner le court rayon de braquage, un élément des plus appréciés lorsque vient le temps d’effectuer un demi-tour avec un tel édifice. Un freinage d’urgence fait plonger le véhicule au point où on se demande si le dessous du pare-chocs avant ne frottera pas sur l’asphalte. Malgré tout, le Sequoia s’avère plutôt agréable à conduire pour autant qu’on respecte ses limites… une sage remarque qui s’applique à tous les véhicules présentés dans ce Guide !
Feu vert
Habitacle vaste
Confort confirmé
V8 5,7 litres puissant à souhait
Capacités hors
route impressionnantes
Fiabilité générale très correcte
Feu rouge
Consommation d’alcoolique
V8 4,6 litres consomme
autant que le 5,7
Direction très
peu communicative
Dimensions extravagantes