Toyota Camry 2011: Si tranquille et si dénoncée
La très populaire Camry a beaucoup fait parler d’elle ces derniers mois… et pas toujours pour les bonnes raisons, ses problèmes d’accélérateurs coincés défrayant les manchettes autant qu’une série Canadiens-Flyers. Toyota a reconnu son erreur (du bout des lèvres, mais elle l’a reconnue quand même) et a corrigé le problème. Quiconque a eu l’air fou au moins une fois dans sa vie sait qu’on peut parfois se rattraper avec beaucoup de volonté…
Outre les pépins ci-haut mentionnés, il faut avouer que la compétition s’est passablement raffinée. Depuis sa refonte en 2007, la Camry fait face à une Honda Accord plus imposante, à une Hyundai Sonata fort réussie, à une Ford Fusion pas piquée des vers et à une Buick Regal toute neuve. Pis, sa qualité de fabrication a quelque peu perdu de son lustre depuis quelques années. Malgré tout, la Camry demeure une valeur sûre.
Depuis cinq ans dans sa robe actuelle, cette voiture n’a pratiquement pas connu de changements esthétiques et c’est tant mieux. Sans être un parangon de stylisme, la Camry propose des lignes dynamiques et équilibrées. On peut en dire autant de l’habitacle, vaste et accueillant. Le tableau de bord non plus ne redéfinit pas les règles de l’art, mais comme les boutons tombent bien sous la main, sont simples à utiliser et suffisamment gros pour être facilement manipulés avec des gants, on ne peut lui en vouloir. Fait à noter, on retrouve de bons espaces de rangement, ce qu’apprécient les traîneux de tout acabit. Les jauges sont facilement lisibles et la qualité des matériaux, si elle n’est plus celle des beaux jours, est encore respectable. La finition de l’ensemble se mérite toujours de belles notes. Les sièges avant s’avèrent confortables, l’espace ne manque pas et le conducteur trouve rapidement une bonne position de conduite.
Les gens prenant place à l’arrière ne seront pas en reste avec des sièges douillets. Cette remarque ne s’applique toutefois pas à la place centrale. L’espace pour les jambes est très correct, mais les plus grands risquent de porter la tonsure après un long voyage… Certaines versions de la Camry proposent un dossier de banquette arrière se rabattant de façon 60/40 ou, mieux pour les plus huppées, 40/20/40. Cependant, certaines autres versions ne proposent pas d’accès au coffre. De l’économie de bout de chandelle qui n’a d’autre effet que de faire suer le propriétaire d’une telle Camry, qui 2x4 en mains un samedi matin de rénovations, se dit qu’il aurait mieux fait d’acheter une vulgaire Corolla. En plus, l’ouverture du coffre n’est pas très grande (une plaie qui affecte de plus en plus de véhicules) et son seuil pourrait être plus bas. Côté motorisation, Toyota fait appel à un très intéressant quatre cylindres qui est passé à 2,5 litres l’an dernier. Sobre et suffisamment puissant, il devrait satisfaire la plupart des gens, surtout qu’il est associé avec une transmission automatique à six rapports.
L’autre moteur est un V6 de 3,5 litres utilisé à toutes les sauces chez Toyota. Il est souple, puissant et même s’il consomme plus que le quatre cylindres, certaines personnes préféreront ses performances. Ce moteur aussi reçoit l’aide de l’excellente transmission à six rapports pour passer le couple aux roues avant de manière très transparente. Par contre, avec le V6, on dénote un certain effet de couple. Peu importe le moteur, la Camry ne doit en aucun cas être considérée comme une sportive. Son châssis a beau être très solide et ses suspensions assurer une tenue de route correcte, la Camry privilégie le confort. Poussée le moindrement, on dénote un peu de roulis et un léger sous-virage, mais conduite dans les règles de l’art, on ne peut pas lui reprocher grand-chose. Cependant, là où cette populaire Toyota perd des points et gagne une réputation de voiture pépère, c’est au niveau de la direction, engourdie et n’offrant à peu près aucun retour d’informations. Mais c’est exactement ce que recherche une certaine clientèle qui privilégie le confort et le silence de roulement.
Et la Camry Hybrid, elle ?
Dans un désir de toujours en faire plus pour l’environnement, Toyota propose une Camry Hybrid (sans doute pour compenser pour les énergivores Tundra, Sequoia et autres Lexus LX570…). Cette Camry verte se distingue des autres modèles par une calandre distinctive et, ma foi, fort jolie. Elle fait appel à un moteur de 2,4 litres auquel on a greffé un moteur électrique de 105 kilowatts. L’ensemble donne un total de 187 chevaux et 138 ivres-pied de couple. Le moteur électrique est nourri par une batterie nickel-hydrure de métal de 244 volts.
Mais rien n’étant parfait sur notre belle Terre, le prix demandé est assez élevé, compte tenu de sa dépréciation sans doute plus rapide et de coûts d’entretien plus élevés. De plus, le coffre voit ses dimensions amputées à cause de la batterie. Notre gars avec son 2x4 doit se gratter la tête ! D’un autre côté, je préférerais, et de loin, une Camry Hybrid à une Prius certes plus économique et un peu moins chère à l’achat, mais ô combien moins agréable à conduire…
La Camry se fait sérieusement chauffer les fesses par la concurrence tout en n’aidant pas sa cause. Elle demeure cependant parmi les meilleures de sa catégorie, qui surtout, sait rejoindre un large public.
Feu vert
Style assez plaisant
Habitacle aussi confortable que vaste
Consommation réduite
Fiabilité toujours imposante
Niveau de sécurité élevé
Feu rouge
Nom Toyota moins renommé qu’avant
Prix assez corsés
Direction vague
Coffre réduit (Hybrid)
Certaines fautes d’équipement