Toyota 4Runner 2011: Dans une classe à part
Ce n’est plus un secret pour personne. Les gros 4x4 purs et durs n’ont plus la cote depuis que les gens ont découvert que les multisegments sont beaucoup plus confortables et consomment moins. Ils s’avèrent certes moins à l’aise dans la boue profonde mais, entre nous, qui fait réellement du hors route sérieusement ? Et qui a besoin de remorquer sa maison, ce que réussissaient parfaitement les VUS ? Eh bien, il en reste ! En effet, certaines personnes ont des besoins spécifiques, et des véhicules comme le 4Runner sont là pour y répondre.
D’ailleurs, on ne peut pas dire que Toyota laisse tomber ces gens puisqu’elle leur offre, en plus du 4Runner et des camionnettes Tacoma et Tundra, le FJ Cruiser et le Sequoia, sans oublier les Lexus GX460 et LX570. Si vous n’y trouvez pas votre compte, c’est que vous êtes difficile! Même si les ventes dans ce créneau ne sont plus ce qu’elles étaient, Toyota a entièrement revu son 4Runner, le faisant ainsi entrer dans sa cinquième génération, la première ayant débuté en 1985. Tout en conservant ses qualités hors route initiales, les ingénieurs devaient améliorer son confort. Ont-ils réussi ?
Tout d’abord, mentionnons que lors du lancement du 4Runner, les avis sur sa nouvelle carrosserie étaient très partagés. Presque un an plus tard, certains s’y sont faits, d’autres non. Cependant, on ne peut pas dire que ses angles carrés, ses imposants renflements ici et là et ses dimensions tout aussi imposantes en font un camion efféminé. L’habitacle aussi fait très « truck », autant au niveau des plastiques assez sommaires que des gros boutons qui seront, l’hiver venu, faciles à manipuler avec des gants. En fait, pas seulement les boutons sont surdimensionnés. Les jauges, les branches du volant, la console et les sièges, confortables, le sont aussi. Ce n’est pas l’espace qui manque et la large console est là pour nous le rappeler. La visibilité tout le tour n’est pas vilaine compte tenu du gabarit pour le moins magistral.
Party time !
Le Toyota 4Runner se décline en trois versions : SR5, Édition Trail et Limited. Cette dernière variante offre une troisième rangée de sièges difficile d’accès et au confort très relatif. La principale qualité de cette banquette est de se rabattre dans le plancher pour former un grand coffre. Fait à noter, la version Trail, qui ne reçoit pas la troisième banquette, a droit à un plateau de chargement coulissant qui peut supporter jusqu’à 200 kilos (440 livres). Toutes les variantes viennent d’office avec huit coussins gonflables et le mode Party, lequel ne permet pas au conducteur de conduire avec une bière entre les jambes… Il s’agit plutôt de haut-parleurs placés dans le hayon qui, une fois relevé, fait office de petite discothèque. La vitre du hayon s’ouvre séparément, grâce à un bouton placé sur la console centrale. Bravo !
Exit le V8, vive le V6 Comme le veut la tendance, le moteur du nouveau 4Runner est plus petit que celui qu’il remplace tout en étant plus puissant et plus économique. Donc, exit le V8, bienvenue au V6 de 4,0 litres de 270 chevaux. Cette puissance semble élevée mais, en regard du poids du véhicule (bien au-delà de 2 000 kilos), on se rend rapidement compte que tous ces chevaux ne sont pas de trop lorsque le véhicule aura à travailler fort. Ce qui explique sans doute la capacité de remorquage de 5 000 livres, plus limitée que celle de ses concurrents. La transmission est une automatique à cinq rapports au fonctionnement sans histoire. Toyota parle de 12,6 litres/100 km en ville, ce qui nous semble un tantinet optimiste. Mais soyons francs, sa consommation est loin d’être aussi excessive qu’auparavant.
Le 4Runner, bâti sur un châssis autonome, peut passer à peu près n’importe où. Toutes les versions ont droit à un rouage 4x4 sérieux, mais c’est surtout lorsqu’on lui adjoint le Sélecteur Multi-Terrain optionnel qu’il tombe dans les ligues majeures. Ce système est calqué sur celui déjà offert depuis quelques années chez Land Rover ou sur le nouveau Jeep Grand Cherokee. Il permet de choisir le type de terrain sur lequel on roule, optimisant ainsi le fonctionnement du système de stabilité latérale, des freins ABS, de la gestion du moteur et de la transmission. L’angle d’attaque est de 33 degrés tandis que celle de départ est de 34 degrés. L’angle ventral est de 24 degrés, des données avantageuses par rapport à celles du Grand Cherokee. La version Trail reçoit des plaques de protection sous le moteur, le boîtier de transfert et le réservoir d’essence.
Sur une route bosselée, le confort est passablement relevé malgré la présence d’un essieu arrière rigide. Je dirais même que les suspensions sont assez molles. Le Limited reçoit une suspension sport nommée X-REAS. Remarquez que le mot sport provient du site de Toyota. Nous n’aurions jamais eu assez d’imagination pour ça… Par contre, malgré le centre de gravité élevé, le 4Runner se comporte décemment. La direction retourne bien peu d’impressions et sa précision est loin d’être parfaite. Le Toyota 4Runner, ainsi que les Jeep Grand Cherokee, Nissan Pathfinder et Ford Explorer, s’adresse à un public averti qui a des besoins particuliers. Il faut croire que ce marché est encore suffisamment lucratif puisque trois de ces quatre véhicules sont tout nouveaux en 2011.
Feu vert
Style macho
Habitacle confortable
Rouage 4x4 sérieux
Consommation correcte
Bon rapport qualité/prix
Feu rouge
V6 un peu juste
(si remorquage)
Capacités de remorquage
peu élevées
Troisième rangée
peu confortable
Sensible aux vents latéraux