Tesla Roadster 2011: L'aventure se poursuit et la Roadster change
Pour un constructeur qui a fabriqué à peine plus d’un millier de voitures, Tesla Motors occupe une part démesurée de l’espace médiatique sur cette planète. C’est ce qui arrive lorsqu’on devient le premier constructeur de véhicules électriques, surtout s’il s’agit d’un roadster qui peut abattre le sprint 0-100 km/h en quatre secondes. En plus de recevoir l’appui du premier constructeur mondial et de faire son entrée en bourse, Tesla s’est payé une usine, présente une version évoluée de son roadster et prépare le lancement de sa berline S.
Tesla a fièrement présenté au dernier Salon de Détroit. son millième roadster fabriqué. C’est un chiffre infime pour un grand constructeur, mais imaginez la courbe de progression en songeant qu’à peine une année plus tôt Tesla n’avait fabriqué que 150 unités. Or cette jeune entreprise, qui n’a amorcé le développement de sa première voiture qu’en 2004, a déjà livré de ses modèles dans 19 pays, y compris une poignée au Canada et au moins un au Québec. Tesla a déjà dix magasins en Amérique du Nord, dont un à Toronto.
Chose certaine, l’histoire de Tesla est déjà truffée de rebondissements, de coups d’éclat, de contretemps et d’incertitudes. Tel est le lot des grands innovateurs. À bien des égards, l’histoire de Tesla ressemble beaucoup aux sagas des grands pionniers de l’automobile il y a plus d’un siècle. Pour un Henry Ford, un Gottlieb Daimler ou un Soichiro Honda, combien de Preston Tucker et de John DeLorean qui auront sacrifié fortune, santé et quoi encore à ce Klondike sur roues ?
Les hauts et les bas de la diva
Lorsque l’histoire de Tesla Motors sera écrite, on y lira que l’année 2010 aura été celle où Toyota lui aura promis un appui concret et où la compagnie aura enfin fait son entrée à la Bourse de New York. On y découvrira aussi les tribulations d’Elon Musk son PDG, créateur de PayPal, qui aurait déjà englouti plus de 70 millions de dollars de sa poche dans l’entreprise.
Les 226 millions de dollars US recueillis par cette première vente d’actions s’ajoutent au prêt de 465 millions de dollars US consenti par le département des Transports du gouvernement américain. Ces fonds doivent avant tout servir à financer le développement du modèle S, une très jolie berline à propulsion électrique que Tesla compte produire et mettre en vente dès 2012, à un prix d’environ 50 000 $ US en comptant la généreuse ristourne de 7 500 $ US qui sera consentie par Oncle Sam pour l’achat d’une voiture électrique.
Tesla ferait également l’acquisition de l’usine NUMMI de Fremont en Californie, où GM et Toyota ont longtemps été partenaires, dans laquelle elle fabriquerait la berline S en collaboration avec cette dernière. En attendant de lancer sa berline, Tesla Motors poursuit l’expansion de son réseau et accélère la distribution de son premier modèle, dont la production s’effectue toujours à l’usine Lotus de Hethel, en Angleterre. Les coques des voitures destinées au marché nord-américain sont ensuite acheminées à Palo Alto en Californie, au coeur de Silicon Valley, où le groupe propulseur est installé sous la carrosserie entièrement en fibre de carbone.
La Roadster mise à niveau
Dans le pur style des firmes d’informatique qui entourent son siège social, Tesla Motors a lancé une version rafraîchie de sa Roadster, qu’elle a désignée 2.5 et qui succède à la 2.0 lancée l’an dernier. Les changements les plus visibles ont été apportés à la silhouette, sous la direction du styliste en chef Franz von Holzhausen. Venu de chez Mazda, ce dernier a dessiné les Solstice et Sky alors qu’il était chez GM. Il a l’oeil pour les roadsters et avait retouché avec goût la silhouette de la Tesla Roadster Sport à son arrivée. La nouvelle Roadster 2.5 est dans le même moule, avec une calandre et un diffuseur arrière inédits.
La finition de l’habitacle a été soignée tout comme l’insonorisation. Les sièges sont plus sculptés et dotés de nouveaux supports lombaires réglables. La 2.5 peut désormais être équipée d’un système de navigation Alpine avec écran tactile de 7 pouces qui affiche également les images de la caméra de marche arrière. Un écran plus petit, placé vers l’avant de la console centrale, est réservé à l’affichage de données. La jante gainée de cuir du volant sport Momo est impeccablement moulée, mais ce serait bien d’y retrouver les contrôles pour la sono et le régulateur de vitesse auxquels nous ont habitués une majorité de constructeurs. Peu de changements côté technique, par ailleurs, si ce n’est que les ingénieurs ont modifié le module de contrôle du moteur de propulsion électrique pour améliorer les performances par temps exceptionnellement chaud. À l’autre extrême, les voitures vendues au Canada sont toujours dotées d’un chauffe-batterie qui permet les recharges jusqu’à une température de -20 Celsius.
La Tesla Roadster poursuit donc sa route et joue le rôle de pionnière et d’ouvreuse de piste pour la future berline S. Il se prépare certainement un duel intéressant entre cette dernière et la Nissan Leaf, sans compter la Chevrolet Volt et les variations que prépare Toyota sur les thèmes du rouage hybride et de la propulsion électrique. Une nouvelle ruée vers l’or s’amorce et Tesla est en première ligne.
Feu vert
Performances étonnantes
Tenue de route
Simplicité mécanique inégalée
Confort et insonorisation en progrès
Faible coût de fonctionnement
Feu rouge
Faible autonomie
Recharge plutôt lente
Confort limité
Prix d’achat élevé
Peu pratique