Jaguar XK 2011: Elles ont tout pour elles !
Enfin presque… Lors de leur refonte complète en 2006, alors que Jaguar était en pleine tourmente financière, les coupés et cabriolets XK ont été dotés de caractéristiques techniques à la fine pointe et de carrosseries à donner de mauvaises idées au pape. En plus, les ingénieurs et designers ont réussi à les doter d’une personnalité très forte, un élément assez rare dans un monde de rectitude politique. En fait, la seule chose qui manque à la série XK (et à toute Jaguar à bien y penser…), c’est un peu de fiabilité. Nous y reviendrons. Pour le moment, concentrons-nous sur les bons points, car il y en a plusieurs !
La XK se décline en deux modèles, soit coupé et cabriolet. Les deux sont aussi jolies l’une que l’autre (c’est une opinion personnelle que je partage volontiers…) mais le plaisir de rouler à découvert dans une Jaguar influence sans doute plusieurs personnes. Les lignes des versions de « base », si un tel terme peut être utilisé pour une voiture qui frise les 100 000 $, sont pour le moins attrayantes mais les modèles R, plus sportifs et à l’allure plus agressive sont tout simplement enivrantes. Et on s’est finalement débarrassé de l’antenne de la radio qui semblait tout droit sortie d’une Ford 1963.
Parlant de Ford, on trouve encore la trace de cet ancien propriétaire de Jaguar dans la XK. Par exemple, la chambranlante trappe à essence en plastique ou les leviers des clignotants et des essuieglaces… Des détails me direz-vous mais il vient un moment, dans la hiérarchie automobile où il faut avoir un minimum de standing !
Du son et du bruit
Dans l’habitacle, pilote et passager profitent d’un environnement très luxueux et sportif à défaut d’être vaste. Le tableau de bord est pratiquement aussi inspirant que la carrosserie même si quelques commandes gagneraient à être simplifiées, surtout celles du système audio, à la sonorité au demeurant très correcte. Parlant de sonorité, il faut entendre celle du moteur en pleine accélération… une petite jouissance ! Je parle du moteur situé à l’avant. Celui des vitres électriques mène aussi beaucoup de bruit mais c’est nettement moins jouissif…
L’élément le plus distinctif de cet habitacle demeure le bouton rotatif qui commande la transmission automatique. Simple, intuitif et très stylé, ce bouton n’aura besoin que d’un peu de fiabilité pour se faire apprécier… Remarquez qu’il n’a jamais fait défaut dans toutes les Jaguar récentes essayées récemment. Faut dire qu’elles étaient toutes neuves… Autre élément distinctif, les places arrière tout à fait ridicules de petitesse et d’inconfort. Par contre, le coffre est étonnamment logeable et sa finition est plus que correcte. Je parlais du coupé, pas du cabriolet…
L’héritage de la course automobile
Une Jaguar, c’est peut-être un habitacle cossu mais c’est aussi, et surtout, une mécanique d’enfer. Il ne faut pas oublier que Jaguar a connu énormément de succès en course automobile dans les années 50 et 60. Aujourd’hui, cet héritage se traduit par des moteurs pleins de verve et un comportement routier à l’avenant. On retrouve tout d’abord un V8 de 5,0 litres de 385 chevaux qui entraîne la XK avec une facilité déconcertante. Mais pour à peine quelques milliers de dollars supplémentaires, la XK-R propose un V8 de 5,0 litres surcompressé de 510 chevaux. Alors là mes amis, ça déménage ! Les 1 753 kilos d’un coupé R, par exemple, sont amenés à 100 km/h en 5,1 secondes. Faut le faire… Toute cette cavalerie passe aux roues arrière par une transmission automatique à six rapports.
Bien entendu, la version R, autant pour le cabriolet que le coupé, s’avère plus sportive. Grâce à des commandes placées sur la console, il est possible de modifier une foule de paramètres pour obtenir une conduite encore plus dynamique. C’est même le nom choisi pour ce mode, Dynamic. Il permet d’utiliser le plein potentiel de la XK-R, une chose à faire uniquement sur une piste de course. Les versions R peuvent aussi compter sur un différentiel arrière électronique des plus performants.
En usage quotidien, il faut certes être prêt à faire des sacrifices mais malgré tout les choses se passent plutôt bien. La position de conduite est facile à trouver, les sièges (avant est-il besoin de le préciser) sont confortables et la visibilité (vers l’avant est-il besoin de le préciser) est surprenante. Sur les routes en mauvais état (au Québec, ça se trouve…), les suspensions tapent assez dur… à moins que ce ne soient les pneus de 19 pouces à taille basse. La direction est aussi vive que précise mais elle devient anormalement dure lors de changements de voies brusques.
C’est dans les courbes qu’on mesure le potentiel d’une voiture et la XK, surtout en livrée R, remplit ses promesses. La tenue de route est solide, presqu’agile. En mode normal, les divers systèmes de contrôle interviennent assez rapidement mais de façon discrète. Lorsque tous les systèmes sont hors service, il faut y aller mollo avec l’accélérateur en sortie de courbes. Avec un peu de pratique, il est possible d’engendrer de belles dérobades du train arrière… sur un circuit, évidemment. Si jamais l’enthousiasme dépassait les compétences, la XK-R possède des freins très puissants.
Mais s’il est une chose que la XK, et toutes les Jaguar, doivent apprendre, c’est l’art de la fiabilité. Pour l’instant, c’est loin d’être maîtrisé…
Feu vert
Lignes racées
Sonorité des moteurs enivrante
Moteurs en pleine forme
Version R appréciée
Comportement routier sérieux
Feu rouge
Fiabilité très aléatoire
Places arrière indécentes
Consommation excessive
Certaines pièces
Ford malvenues