Nissan Maxima 2011: Bonne voiture cherche clientèle
L’autre jour, j’ai croisé une Nissan Maxima sur la route. J’ai salué le conducteur, croyant fermement qu’il s’agissait d’un confrère conduisant un véhicule de presse. En effet, ce modèle dans sa dernière mouture est tellement peu populaire qu’à chaque fois qu’on en voit un, on s’imagine qu’il s’agit d’un véhicule appartenant à la flotte de presse du manufacturier. C’est dire à quel point les ventes de cette berline ont chuté au cours des dernières années.
Pourtant, il n’y a pas si longtemps, la Maxima était l’une des Nissan les plus populaires sur notre marché. Cette berline intermédiaire offrait un juste équilibre entre un certain niveau de luxe, un comportement routier intéressant et une bonne habitabilité, le tout associé à un prix compétitif. Les choses se sont progressivement dégradées depuis l’arrivée de l’Altima. Cette berline est pratiquement de même dimension, se vend beaucoup moins cher et propose tout de même des prestations intéressantes.
Personnalités multiples
Lorsque l’Altima a commencé à faire des ravages dans les chiffres de vente de la Maxima, la direction de Nissan a décidé de relever le niveau de luxe de cette dernière. Les ingénieurs se sont laissés aller et nous ont même concocté plusieurs variantes à partir du même modèle. C’est ainsi que sont apparus les deux sièges baquets arrière, les puits de lumière longitudinaux en plus d’une multitude d’accessoires électroniques tant pour la conduite que pour le confort.
Malheureusement, toutes ces transformations n’ont pas connu les succès anticipés. On a repris le collier avec une nouvelle version qui est apparue en 2009 et qui ne connaît pas plus de succès. On a tenté dans un premier temps de modifier sa carrosserie afin de la rendre plus typée, notamment en utilisant une grille de calandre moins inclinée vers l’arrière et dotée de quatre bandes transversales au centre desquelles trône l’écusson Nissan. Il y a également les phares de route dont la forme très particulière est unique à ce modèle dans la famille Nissan. Tous ces efforts lui donnent un petit air à part qui n’est pas mal du tout, mais il semble que ce ne soit pas suffisant pour intéresser de nouveaux clients. Toujours dans le but de donner un sérieux coup de pouce aux ventes par le biais d’un habitacle plus raffiné, les stylistes nous proposent une planche de bord stylisée au maximum. La principale caractéristique qui la distingue est cette nacelle centrale en bas relief qui accueille une buse de ventilation de chaque côté et avec, au centre, un écran à cristaux liquides d’une assez grande surface. Immédiatement à la base de celui-ci, il y a le clavier des commandes et un gros bouton central destiné à gérer les différentes fonctions associées à cet écran, notamment les réglages de la voiture et du système de navigation. Le volant est passablement élégant avec des appliques en aluminium brossé sur les deux rayons horizontaux, lesquels sont dotés également de commandes.
Soulignons la présence de palettes de passages des rapports placés derrière ce volant. Quant au pilote, il jouit d’une position de conduite convenable en raison de multiples réglages du siège et du volant. Si, malencontreusement, le conducteur est arrêté pour excès de vitesse, il ne pourra pas avoir l’excuse de ne pas avoir vu la vitesse à laquelle il roulait, car l’indicateur de vitesse est clair et de grande dimension. Malgré toute cette série d’accessoires, la finition demeure moyenne, au mieux, alors que la qualité des plastiques peut être qualifiée de marginale. Autre détail ennuyant, afin d’obtenir une meilleure rigidité de la caisse, les dossiers arrière ne peuvent être rabattus à plat. On compense par une trappe à skis. Il faut également souligner la grandeur du coffre, insatisfaisante, aussi bien que son ouverture, trop petite. Les tours de suspension y empiètent allègrement.
La page blanche
Tout journaliste a la frayeur de la page blanche. Vous savez, ce manque d’inspiration qui nous empêche d’écrire quoi que ce soit. Dans le cas de la Maxima, c’est surtout mon carnet de notes qui a des pages blanches. En effet, malgré ces nombreux éléments techniques, ce moteur V6 primé et cette boîte CVT parmi les meilleures disponibles, je n’avais toujours rien noté après plusieurs jours d’essai. Heureusement, Nissan m’a confié une autre Maxima et cette fois, les impressions étaient un peu plus étoffées. Pas de beaucoup par contre…
C’est curieux, cette voiture possède tout pour réussir sur papier. Sa silhouette est élégante, son habitacle confortable, sa mécanique, toute aussi bonne sinon supérieure aux autres, mais on a oublié de lui donner une personnalité. On la conduit, tout simplement, sans l’apprécier nécessairement, sans la détester non plus. Il lui faudrait un peu plus de caractère. Un effet de couple dans le volant et une direction trop légère sont parmi les points négatifs, tandis que les impressions de conduite, qu’elles soient positives ou négatives, sont assez minces. En cherchant un peu plus, il y a cette assistance de la direction qui est inégale. Cette assistance variable est souvent trop légère à basse vitesse pour devenir soudainement trop ferme lorsque la vitesse augmente. Autre bémol, l’accès aux places arrière est assez difficile en raison d’une ligne de toit fuyante. Bref, les ingénieurs de Nissan ont conçu une bonne voiture, mais ils ont oublié de cibler sa clientèle.
Feu vert
Mécanique raffinée
Équipement complet
Bonne tenue de route
Finition sérieuse
Silhouette moderne
Feu rouge
Agrément de conduite mitigé
Assistance de la direction à revoir
Dossiers arrière fixes
Public cible recherché
Effet de couple dans le volant