Mitsubishi Lancer 2011: Le pilier du temple
Il est inutile de se « faire des à croire », comme dirait mon oncle Ernest ; si la Lancer ne faisait pas partie de la gamme de modèles de ce constructeur, Mitsubishi ne serait plus présent sur notre marché. Ce qui explique sans doute pourquoi on l’apprête à toutes les sauces afin d’attirer le plus de clients possible. Il faut également souligner qu’il s’agit d’une voiture dotée d’une excellente plate-forme qui se prête fort bien à la multiplication des modèles.
En effet, on nous propose la Lancer en version régulière, en Sportback cinq portes et la spectaculaire Evolution à rouage intégral et moteur dérivé des courses de rallyes. Et même si ce n’est pas le sujet de cet essai, cette même plate-forme est utilisée avec succès sur l’Outlander.
La fondation
Même si ce constructeur aime à parler de ses modèles un peu plus sophistiqués, il n’en demeure pas moins que le fer de lance de Mitsubishi sur notre marché est la Lancer dans sa version la plus économique. À part quelques fioritures reprises sur les autres versions, on retrouve la même silhouette élégante dont les angles relativement aigus la démarquent des autres compactes de sa catégorie. Notamment, la partie avant très verticale qui confère une allure plus frappante à ce modèle. Soulignons également que la finition extérieure est correcte. Par contre, si le tableau de bord se veut simple et bien agencé, il faut déplorer la qualité des plastiques utilisés. Comme la fourchette de prix varie largement d’un modèle à l’autre, si cette approche est adéquate sur un modèle de base, elle le sera moins sur une version Evo dont le prix frise les 50 000 $ ! Toujours au chapitre de l’habitacle, il faut préciser que les commandes sont simples, faciles à opérer et je crois que personne ne s’en plaindra. Le moteur de série est un quatre cylindres de 2,0 litres d’une puissance de 152 chevaux. Ses prestations sont dans la bonne moyenne, mais il devient assez bruyant à haut régime. Il est associé de série à une boîte manuelle à cinq rapports. Par ailleurs, le modèle GTS est propulsé par un autre quatre cylindres. Il s’agit d’un moteur de 2,4 litres produisant 168 chevaux et il est lui aussi couplé à une boîte manuelle à cinq rapports. Dans les deux cas, une boîte à rapports continuellement variables est offerte en option. Il faut souligner au passage que Mitsubishi maîtrise assez bien cette technologie et cette transmission devrait plaire à une bonne majorité d’acheteurs. La Lancer se révèle sur la route une voiture bien équilibrée dont la plate-forme très rigide procure une bonne stabilité tant en virage qu’en ligne droite. Et pour plusieurs, une alléchante garantie est l’argument final pour prendre leur décision.
Ralliart et Sportback
Dans le dédale des modèles proposés par Mitsubishi, on trouve les versions Ralliart qui disposent d’un moteur plus puissant aux performances plus sportives. Il s’agit d’un quatre cylindres de 2,0 litres turbocompressé d’une puissance de 237 chevaux et relayé par une boîte automatique à six rapports. Cette boîte Sportronic à double embrayage est d’ailleurs la seule proposée. Par contre, comme l’ont souligné les essayeurs de notre match des sportives compactes en première partie de cet ouvrage, cette transmission semble dotée d’un temps de réponse assez particulier. En plus, les Ralliart sont offertes avec une transmission intégrale passablement efficace et raffinée. Comme il se doit sur des versions similaires, la suspension est plus sportive, les pneus plus performants tandis que des artifices visuels permettent à votre entourage de savoir que vous avez opté pour le « gros modèle ». Cette version est disponible sur la berline et également sur la Sportback cinq portes. Il s’agit dans ce cas d’une heureuse combinaison de carrosserie pratique, d’un moteur performant et d’une voiture passablement agréable à conduire. C’est vraiment joindre l’utile à l’agréable. Par ailleurs, si les performances de la Ralliart ne vous intéressent pas, mais que la configuration de la Sportback répond à vos besoins, il est possible de la commander avec le même moteur que celui de la berline GTS, soit un quatre cylindres de 2,4 litres qui est offert de série avec la boîte manuelle à cinq rapports ou la CVT en option.
Viva l’Evolution
Après avoir été privé de la Lancer Evo pendant des années pour une vague histoire de are-chocs, le constructeur peut maintenant l’offrir aux conducteurs enthousiastes. Elle est unie d’un moteur de 2,0 litres turbo d’une puissance de 291 chevaux. Une transmission manuelle à cinq rapports est de série tandis qu’il est possible de commander, comme sur la Ralliart, la boîte SST à six rapports et à double embrayage. Bien entendu, un rouage intégral de haute technicité se charge de transmettre toute cette puissance au bitume. Aussi prestigieuse soit-elle, et malgré des performances en mesure d’inquiéter bien d’autres sportives, le caractère assez radical de cette voiture n’est pas de nature à plaire à tous. Pour plusieurs, les modèles Ralliart sont suffisamment puissants et performants pour intéresser les amateurs de voiture sportive, mais leur suspension moins rigide les rend plus agréables en usage quotidien. Il s’agit là d’une solution de juste milieu.
Feu vert
Multiplicité de modèles
Excellente garantie
Version Ralliart
Hatchback cinq portes
Bonne tenue de route
Feu rouge
Plastiques de l’habitacle à revoir
Consommation élevée
(moteurs turbo)
Absence de boîte manuelle à six rapports
Suspension ultra ferme (Evo)