Acura TL 2011: Taillée au couteau
Le moins que l’on puisse dire c’est que le style de la TL est loin de faire l’unanimité. Dans la refonte vers le modèle actuel, les designers de la marque ont joué à fond la carte des lignes ciselées et ont donné à cette voiture une calandre que l’on peut presque comparer à un bon vieux décapsuleur. Bref, on aime ou on n’aime pas, mais on ne peut pas reprocher à la TL de manquer d’originalité, et ce look taillé au couteau marque un clivage évident avec le style plutôt anonyme du modèle de génération précédente.
Dans cette catégorie des berlines sport de luxe, la TL se démarque en raison de son gabarit supérieur à celui des BMW de Série 3, Audi A4 ou Infiniti G37, la TL étant l’une des plus longues voitures de cette catégorie. Cet élément fait en sorte que la voiture dispose d’un habitacle spacieux et confortable pour quatre personnes, la place médiane arrière étant nettement moins accueillante, ce qui permet à la TL de transporter les passagers en grand confort grâce à des sièges plutôt bien sculptés.
Apprentissage requis
Prendre contact avec la TL signifie également prendre le temps d’examiner attentivement les fonctions associées à cet océan de boutons localisés sur la console centrale et sur le volant, où l’on en retrouve pas moins de onze. De plus, il est parfois difficile de s’y retrouver parmi les diverses fonctions du système de télématique pour identifier et programmer certains paramètres ; le rendu visuel de la carte du système de navigation n’est pas des plus attrayants et l’écran lui-même est parfois difficile à lire dans certaines conditions d’ensoleillement. Et si l’on reste toujours dans la catégorie des éléments pratico-pratiques, précisons que l’ouverture du coffre est très restreinte, ce qui complique inutilement le chargement d’objets
de grande taille comme un sac de golf ou une poussette de bébé, par exemple. Aussi, les dossiers des sièges arrière ne sont pas rabattables, seul un passage pour skis étant au programme. Les ingénieurs ont opté pour une rigidité accrue de la caisse et tant pis pour le côté pratique.
Le dynamisme apprécié de l’intégrale
Le modèle le plus intéressant de la gamme TL est sans contredit celui qui est équipé du rouage intégral, appelé SH-AWD (Super Handling All-Wheel-Drive) par Honda et Acura, d’abord parce qu’il est jumelé à un V6 de 3,7 litres qui développe 305 chevaux, mais surtout parce que la présence de ce rouage a pour effet
d’éliminer presque complètement l’effet de couple retrouvé sur le modèle à traction avant, qui est équipé d’un V6 de 3,5 litres dont la puissance est de 280 chevaux. En effet, en accélération franche, la TL à simple traction avant a tendance à louvoyer de gauche à droite en raison du fait que le couple est transmis à l’une des roues avant plus rapidement qu’à l’autre, ce qui est dû à la longueur inégale des demi-arbres de transmission reliant les roues avant au différentiel.
Le choix du modèle à traction intégrale s’impose donc de lui-même non seulement parce qu’il permet de disposer d’une voiture mieux adaptée à l’hiver québécois, mais également parce que le rouage intégral de Honda/Acura autorise une dynamique surprenante en virage, puisqu’il permet de répartir plus de couple
aux roues extérieures. Le résultat, c’est que la tenue de route est très bonne en courbes, même si la direction ne donne pas beaucoup de feedback. Voilà qui nous amène également à parler plus en détail de la direction, qui présente un aspect moins intéressant, soit une vague imprécision au centre qui fait en sorte que la voiture a parfois tendance à suivre les inégalités de la route lorsqu’elle roule en ligne droite sur une chaussée creusée de dépressions causées par le passage des véhicules, ce qui requiert certains ajustements pour la tenue de cap et fait en sorte que le conducteur ne sent pas étroitement le contact avec la route. Sur le plan des qualités routières et du dynamisme, la TL à rouage intégral s’accroche donc très bien en virages, mais le comportement de la voiture n’est pas des plus homogènes et ses rivales allemandes que sont les BMW et Audi, de même que la G37 d’Infiniti, lui dament le pion en livrant une conduite plus directe et plus inspirée. La TL se qualifie donc comme une voiture compétente sur le plan de la dynamique, ce qui en fait un bon joueur de deuxième ou troisième trio, mais ce n’est pas le joueur vedette d’une équipe pour faire un parallèle avec une équipe de hockey.
Là où la TL marque des points, c’est au chapitre de la dotation d’équipement de série et sur le rapport qualité/prix qui lui est très favorable. En quelques mots, la TL propose de série certains équipements qui ne sont offerts qu’en option chez la concurrence, et les groupes d’options proposés sur la TL le sont à des prix plus abordables. Voilà une tactique de mise en marché qui a fait ses preuves par le passé.
En guise de conclusion, le choix du rouage intégral s’impose de lui-même et la TL affiche un bon rapport qualité/prix, même si elle ne figure pas dans le top trois de la catégorie pour ce qui est des qualités dynamiques. Reste à savoir si vous êtes d’accord ou non avec le style ciselé de la carrosserie.
Feu vert
Prix intéressants
Équipement complet
Traction intégrale
Bonne tenue de route
Performances correctes
Feu rouge
Style discutable
Accès étroit au coffre
Effet de couple (traction avant)
Trop de boutons au
tableau de bord
Carbure au super