Acura RDX 2011: Quotient de plaisir de conduite : élevé
Sur papier, le RDX commence à dater et une nouvelle génération sera la bienvenue. Mais sur route, le petit utilitaire d’Acura en donne encore suffisamment pour rester l’un des plus agréables à piloter.
Si l’on commençait par les mauvaises nouvelles, question de finir avec les bonnes ? L’Acura RDX n’a toujours pas le démarrage sans clé, dommage. Sa transmission cinq rapports n’a plus la cote face aux concurrents qui en ont six, voire sept. On regrette que la banquette ne se rabatte pas tout à fait à plat – ça réduit l’espace de chargement, pourtant l’un des plus généreux du segment (1 716 litres). Cette banquette ne s’avance ni se recule, ce qui aurait accordé plus de place aux jambes et son dossier ne s’incline pas, ce qui aurait permis plus de confort lors des longs trajets. Aussi, le hayon est lourd à manipuler; de l’aluminium aurait retranché du poids au véhicule, mais ne chialons pas : l’Acura se targue déjà d’être un poids plume dans sa catégorie (1 783 kg).
La switch à bitch
On continue le bitching ? Les sièges avant sont enveloppants, mais le soutien lombaire est « trop » ; les petits gabarits se fatiguent vite de la bosse qui leur enfonce le bas du dos. Sans système de navigation (une option), l’écran livre des écritures ennuyantes et d’ailleurs, la planche de bord n’a pas le panache des Mercedes GLK et Volvo XC60. La disposition des commandes ne permet pas une manipulation instinctive et c’est à se demander si Honda/Acura s’est donné le mot pour rater son ergonomie, côté climatisation : dans le RDX, comme dans l’Accord et l’Insight, la logique des contrôles est des plus discutables…
Découragés ? Ben non, voyons, le meilleur s’en vient ! Terminons juste avec les mauvaises nouvelles : avec son pavillon plus bas que la concurrence (mis à part le minus Infiniti EX), le RDX offre un petit dégagement aux têtes : 982 mm à l’avant, c’est limite. Le remorquage (tout juste 682 kg) est deux fois moindre que pour la compétition, mais il faut dire que l’Acura est le seul à proposer un moteur quatre cylindres, aussi turbo soit-il. Enfin, la mise à niveau esthétique de l’an dernier fait s’accrocher à la calandre cette traverse chromée qui s’inspire fort malencontreusement des can openers. Sinon, la silhouette vieillit bien et elle est encore jolie.
Les bonnes nouvelles, maintenant
Voilà pour les mauvaises nouvelles, les bonnes, maintenant. Malgré son « vieil » âge – le RDX est avec nous depuis 2006 –, le petit Acura est l’un des plus intéressants utilitaires à piloter. Sa direction est sa plus grande qualité : précise et de parfaite résistance, elle fait corps avec le conducteur qui sent alors les petites dimensions du véhicule comme une extension de lui-même. On ne reproche qu’un large (et surprenant) rayon de braquage : 11,9 mètres pour un compact, ça frise presque le handicap en stationnement.
On a beau dire que le quatre cylindres (2,3 litres, 240 chevaux) ne livre pas la puissance des V6 offerts par la concurrence, reste que c’est toujours agréable à faire frémir, un turbo. Techniquement moderne avec son i-Vtec et son Variable flow, ce moteur mériterait néanmoins l’injection directe, pour une mise en action plus rapide. Peut-être que ça lui donnerait aussi une linéarité et une douceur qui lui font actuellement défaut – on sent de la rugosité sous le pied droit, mais le tout est compensé par un beau zeste d’athlétisme qu’on ne manque pas d’exploiter. Et après, on se demande pourquoi le réservoir d’essence se vide plus vite qu’à son tour…
On a beau critiquer le fait que l’automatique n’ait que cinq rapports, reste que la boîte fait monter de série (yes !) des passages au volant fort agréables et instinctifs à manier. La suspension est indéniablement plus ferme qu’ailleurs, sauf peutêtre pour le BMW X3. Certes, les journalistes automobiles adorent ces suspensions sèches, mais Monsieur et Madame Tout-le-Monde se fatiguent de ressentir toutes les aspérités de la route. Alors, un conseil : faites un essai ailleurs que sur l’autoroute avant de vous commettre.
Est-ce cette suspension ultraferme ? L’empattement parmi les plus courts de la catégorie ? La super traction intégrale qui fait varier le couple entre les essieux, mais aussi entre les roues arrière ? Ou encore la basse garde au sol – à peine 159 mm ? Toujours est-il que le RDX est une vraie jouissance à lancer en virage, où il se montre plus assuré que bon nombre d’utilitaires, mais aussi de voitures. Si, en pleine action, les yeux se risquent à quitter la route, ils aperçoivent en instantané, à même un (trop) petit écran, à quelle roue va le couple ; c’est passionnant. Néanmoins, ne pensez pas « fond des bois » pour le RDX ; sans plaque de protection ni de contrôle de descente, le véhicule mise plutôt sur son AWD pour le maintenir sur la route – et c’est là qu’il excelle.
On espère que la prochaine génération apportera le toit panoramique et le correctif à toutes les critiques ci-haut, sinon encensons l’actuelle géante console centrale, l’excellente finition intérieure et la caméra de recul qui retransmet les images au rétroviseur central (beaucoup plus logique qu’à l’écran de bord, placé plus bas). Enfin, on aime que les sièges chauffants, le (petit) toit ouvrant et la climatisation bizone soient de série. Bref, même s’il a vieilli, le RDX demeure l’un des utilitaires compacts de luxe les plus intéressants du marché, tant pour sa conduite que pour son niveau d’équipements.
Feu vert
Plaisir de conduite très élevé
Généreux espace
de chargement
Passage des vitesses au volant
On aime le « super » AWD
Suspension de belle fermeté
Feu rouge
Pas de démarrage sans clé
Commandes peu instinctives
Capacité de
remorquage réduite