Honda Civic 2012, la nouvelle Civic à l'essai
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La Honda Civic est la voiture la plus vendue au Canada depuis 13 années consécutives ce qui est, vous l'avouerez, un tour de force dans un environnement très compétitif. Inutile de souligner que la tâche de renouveler ce modèle n'était pas tellement facile. En effet, quand une voiture est aussi plébiscitée que la Civic, la marge d'erreur est relativement faible. Si vous changez la voiture de façon trop radicale, vous allez en décevoir plusieurs. Par contre, si les changements sont trop timides, le résultat sera le même.
Ce constructeur a dévoilé les concepts de cette nouvelle génération de la Civic dans le cadre du Salon de l'auto de Détroit en janvier dernier et l'accueil a été passablement mitigé. Les principales critiques portaient sur une silhouette qui, aux yeux des gens présents, n'avait pas assez changé. Leur réaction se basait sur le fait que cette voiture devait avoir été dévoilée plusieurs mois auparavant et que les délais d'attente permettaient de croire qu'on avait effectué des modifications plus importantes pendant cette période. Ce ne fut pas fait et les modèles de production qui nous ont été dévoilés la semaine dernière respectent quasiment à la lettre les véhicules concepts.
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En fait, l'approche est difficile à critiquer d'une certaine manière. En effet, un peu comme chez Porsche, ce n'est qu'une succession de raffinements, d'améliorations et de révisions techniques d'éléments déjà assez impressionnants tant au chapitre des performances que de la fiabilité. Et c’est la même chose pour la carrosserie qui est une évolution assez timide de la version 2011.
Dessiné par les ingénieurs
Lorsque Honda Canada nous a présenté sa nouvelle Civic, on a invité cinq ingénieurs en provenance du Japon. Par ailleurs, aucun membre de l'équipe qui était responsable du design de la voiture n’était de la partie. Mes conclusions sont peut-être erronées, mais j'ai l'impression que ce sont les ingénieurs qui étaient en charge de tout le programme. Les stylistes n'avaient qu'à tenter de suivre leurs directives. Ce qui explique sans doute pourquoi la partie avant est peu transformée qu’il s’agisse de la berline ou du coupé. Par contre, force est d'admettre que la voiture était élégante auparavant et qu’elle l’est demeurée dans sa nouvelle mouture. En fait les principaux changements ont été effectués à la partie arrière alors que les feux sont complètement nouveaux et permettent d'identifier facilement les voitures de la nouvelle génération. Mais pour plusieurs, c’est trop peu.
Les ingénieurs ont consacré beaucoup de temps à améliorer le coefficient aérodynamique de la voiture. Ceci les a obligés à incliner le pare-brise très fortement vers l'arrière. C'est excellent pour l'aérodynamique, mais puisque la base du pare-brise est beaucoup plus basse que le rebord du capot, on se retrouve avec une dénivellation d'au moins 5 cm qui produit un mur où vont aller se loger les feuilles, les débris, la neige et la glace. Espérons que les moteurs des essuie-glaces avant soient très robustes. Ce n'est qu'un détail, mais il semble que c'est dans les détails que cette voiture perd des points. Cette dernière solution concernant la jonction du capot et du pare-brise en est une de compromis visant, du moins à mon avis, à épargner une refonte complète de toute la partie avant. Ce petit mur vertical de jonction fait l'affaire pour les responsables du budget mais est passablement incongru.
Ce pare-brise fortement incliné fait des merveilles pour faire de la Civic la voiture qui a le meilleur coefficient aérodynamique de toute la catégorie. Mais comme son inclinaison est très forte, on a reculé la position des sièges avant pour que leurs occupants ne se heurtent pas le front sur le pare-brise. Avec pour résultat qu’on est assis devant une planche de bord très profonde. Ce n'est pas un défaut en soi, car plusieurs autres voitures intéressantes nous proposent cette configuration. Mais là où le bât blesse, c'est que cette planche de bord est réalisée dans un plastique très dur dont la texture n'est pas tellement impressionnante. Par contre, l'ergonomie est bonne, l’écran d'affichage du système de navigation optionnel est excellent tandis que la disposition des commandes est simple et efficace. La position de conduite est également bonne.
Par contre, on a révisé la disposition du tableau de bord à deux paliers qui était offert sur la génération précédente. Cette fois, on a voulu offrir davantage d'informations et on a été obligé d'élargir la partie supérieure. Ce n'est pas très élégant, mais grâce à un bouton de commandes placé sur le volant, on peut accéder à de multiples informations. Jusque-là, c'est pratiquement génial. Par contre, je ne sais pas si c'est ma position de conduite, ma vue ou quelque chose d'autre, mais lorsque je roulais en plein jour et avec le soleil brillant de toutes ses forces, il m’était très difficile de pouvoir consulter aisément aussi bien les cadrans indicateurs, le totalisateur de kilomètres de même que les petits tableaux d'informations additionnels.
Bonne nouvelle, l'habitabilité a été améliorée surtout en raison d'un accroissement de la largeur ce véhicule de plus de 75 mm. À l'arrière des occupants bénéficient de 40 mm de plus d'espace pour les jambes. Ce qui est quand même impressionnant compte tenu qu'on a raccourci l'empattement de 30 mm tandis que la longueur hors tout du véhicule est demeurée identique.
Mécanique améliorée
Si la silhouette et la présentation intérieure nous laissent quelque peu sur notre appétit, il faut souligner le fait que les organes mécaniques de la voiture ont été raffinés ou fortement améliorés, surtout au chapitre de la sécurité et de la consommation de carburant. Cette neuvième génération de la Civic est propulsée dans sa version de base par la même moteur quatre cylindres de 1,8 litre qui produit toujours la même puissance, soit 140 chevaux. Mais une foule d'améliorations internes permet d'obtenir une consommation de carburant réduite de l'ordre de 12 % ce qui est à souligner en cette période de forte hausse du prix du carburant. Les ingénieurs ont réussi à obtenir cette consommation moins élevée à l'aide de différentes astuces au chapitre des freins à friction réduite, des pneus à faible résistance de roulement et un coefficient de pénétration dans l'air nettement plus bas que la moyenne de la catégorie. On aurait obtenu de meilleurs résultats avec une boîte automatique à six rapports, mais on propose toujours une transmission à cinq rapports.
La Civic hybride est de retour et son rouage d’entraînement a été revu et amélioré. Tout d'abord, on fait appel à des accumulateurs de type ion-lithium afin de pouvoir compter sur plus de puissance et un poids réduit. Le moteur électrique a vu sa puissance portée de 15 à 20 kW. En plus, la transmission à rapports continuellement variable a été raffinée tout comme le système de climatisation et les freins régénérateurs d'énergie. Ce qui permet à Honda de promettre une consommation de 4,4 litres au 100 en ville et de 4,2 sur la grande route. Toutefois, les ingénieurs de Honda demeurent fidèles au système IMA qui consiste en un petit moteur électrique installé entre la transmission et la moteur thermique. Même si cette technologie est un peu moins pointue, on obtient quand même une impressionnante moyenne de consommation. Par contre, pour obtenir celle-ci, il faut conduire en mode économie de carburant.
Sur une note un peu plus sportive, la berline et le coupé Si sont dorénavant propulsés par un moteur 2,4 litres produisant 201 chevaux, un gain de quatre chevaux par rapport à la version précédente. Seule la transmission manuelle à six rapports est disponible. Ce modèle se démarque également par la présence de déflecteurs avant et arrière qui lui sont exclusifs tout comme le jeu de jantes en alliage dont le design est fort intéressant.
Toujours une bonne voiture
Malgré le fait que cette Civic risque d'en décevoir en raison de son peu de changements sur le plan visuel et de quelques économies réalisées au chapitre des matériaux de l'habitacle, force est d'admettre que celle-ci demeure toujours parmi les plus intéressantes à conduire. En effet, lors de la présentation de cette nouvelle génération de Civic, j'ai été à mesure de conduire tous les modèles disponibles. Il faut bien avouer que ces essais n'ont pas été exhaustifs, mais j'ai pu tout au moins prendre le volant de chacune des configurations pour un court galop d'essai. Dans l'ensemble, à part la présentation assez modeste de la planche de bord et du manque de visibilité des cadrans indicateurs, la voiture demeure une bonne routière et se faufile dans la circulation sans coup férir. Sur la grande route, elle a conservé toutes ses qualités et toute ses limites. Le moteur est nerveux, la tenue de route bonne mais l’insonorisation demeure perfectible. Un détail à souligner, le nouveau volant se prend bien en main et ses boutons de gestion de l'information sont à la portée de la main et faciles à utiliser.
Comme pour se faire pardonner de ne pas nous avoir éblouis par des changements radicaux et une présentation inspirée comme ce fut parfois le cas chez ce modèle, on a concocté une gamme de prix fort compétitifs. En effet, peu importe le modèle et la version choisis, les acheteurs d'une Civic 2012 vont pouvoir bénéficier d’un contenu additionnel tout de même assez généreux en plus de prix ajustés à la baisse afin de rendre l'offre plus alléchante. S'il faut se fier aux données de Honda, les rabais vont de 2600$ à 3590$ selon le modèle choisi. Vous avouerez que ce sont des arguments qui vont inciter bien des gens à passer outre certains détails. Les chiffres parlent et il semble que Honda a pris les moyens pour convaincre encore plus de d'acheteurs. On s’est peut-être enfargé dans certaines économies, la silhouette aurait pu changer davantage, mais on a conservé la valeur intrinsèque de cette voiture qui est sa mécanique raffinée et une conduite agréable.