L'avenir selon BMW
Munich, Allemagne –
C’est à Munich au début d’avril que BMW présentait son évènement annuel « Innovation Days ». Le constructeur bavarois en a profité pour offrir sa vision pour l’avenir tout en présentant plusieurs avancées techniques dans le domaine de l’optimisation des motorisations essence et diesel, de l’utilisation de nouveaux matériaux plus légers et de la stratégie de la marque pour le développement de ses véhicules électriques.
Ce n’est un secret pour personne que BMW a décidé de s’engager dans le développement de véhicules électriques, tel qu’en témoigne le récent lancement de la marque « i » en février dernier qui sera entièrement dédiée aux véhicules électriques. Il y a aussi le dévoilement prochain de la i3, mais le constructeur bavarois se questionne toujours à savoir à quelle rapidité ces véhicules prendront leur place dans le marché. Selon le Dr. Klaus Draeger, membre de la haute direction et responsable de la recherche et du développement, « Nous ne savons pas jusqu’à quel point cette courbe est prononcée ou jusqu’où elle se porte dans l’avenir…Nous devons donc être à l’avant dans le domaine l’électrification, nous devons apprendre, bien sûr, et nous avons pris la décision que notre prochaine étape serait de lancer sur le marché une voiture entièrement électrique avec la i3 ». BMW a également pris la décision de développer à l’interne toutes les composantes majeures de la motorisation électrique, ce que le Dr. Christian Schmidt, responsable de ce département appelle « Les Trois Grands », ceux-ci étant la batterie, le système de gestion électronique ainsi que le moteur électrique, plutôt que de s’approvisionner auprès de fournisseurs, afin de contrôler parfaitement chacun des aspects-clés du processus de développement. Au cours de sa présentation, le Dr Schmidt a également révélé que BMW étudie présentement l’idée d’ajouter un moteur thermique conventionnel à certains de ses futurs véhicules électriques afin d’en augmenter l’autonomie, comme c’est le cas avec la Chevrolet Volt, et que ces moteurs thermiques pourraient provenir de la nouvelle série de moteurs à combustion interne à trois et quatre cylindres turbo qui est actuellement en cours de développement.
Trois enjeux majeurs
Selon le Dr. Draeger, les véhicules électriques et les hybrides branchables représenteront 15% du marché en 2020, ce qui signifie que 85% des véhicules seront toujours animés par des moteurs à combustion interne. La stratégie de BMW à cet égard est de développer ces motorisations futures en utilisant des composantes internes communes selon une approche modulaire. Le Dr. Draeger explique : « Les enjeux sont la consommation de carburant, la manière dont le moteur livre sa puissance, et les coûts de fabrication. Ce sont là les trois enjeux majeurs. Vous pouvez adopter l’approche selon laquelle vous développez chaque moteur en fonction d’une utilisation précise pour vos différents modèles de véhicules, mais ça ne fonctionne pas vraiment. Nous avons appris que 500cc par cylindre représente la valeur optimale en ce qui a trait à la cylindrée. Pourquoi? Parce que nous avons alors une très bonne relation entre la surface et le volume, et que c’est justement cette relation entre la surface et le volume qui détermine l’efficacité d’un moteur ». Un autre avantage de cette approche modulaire réside dans le fait qu’une grande majorité de composantes internes peut être utilisée dans tous les moteurs de type en ligne, peu importe que ces moteurs comportent trois, quatre ou six cylindres, ce qui entraine des économies d’échelle résultant en un meilleur contrôle des coûts de fabrication.
Toujours selon le Dr. Draeger : « L’avantage pour nous est que nous avons le concept de moteurs en ligne, nous avons des moteurs à trois, quatre et six cylindres en ligne. Il n’y a presque aucun autre constructeur qui fabrique encore des six cylindres en ligne, la plupart des concurrents ont des V6 ce qui signifie deux arbres à cames, deux joints de culasse, bref deux de presque tout… Le concept d’un moteur en ligne nous permet donc, par sa plus grande simplicité, d'allouer une plus grande part du budget à des éléments importants comme le calage variable des soupapes, l’allumage, l’injection électronique et la turbocompression ». Draeger indique ensuite qu’avec cette approche, chaque cylindre de 500cc peut alors produire 40 kilowatts de puissance, soit l’équivalent de 53,6 chevaux, ce qui signifie qu’un moteur à trois cylindres développerait alors 120 kilowatts ou aux environs de 160 chevaux avec l’utilisation d’une technologie de pointe pour les éléments-clés tout en étant construit avec des composantes internes, comme les pistons ou les bielles, communes à d’autres moteurs de la gamme. Ces futurs moteurs à trois ou quatre cylindres pourraient par ailleurs être disposés longitudinalement ou encore transversalement, comme c’est actuellement le cas avec la MINI, ou pour d’éventuels modèles BMW adoptant la traction avant.
Le constructeur bavarois a également révélé qu’une boîte automatique adaptative était actuellement en cours de développement et qu’elle serait élaborée à partir de l’actuelle transmission automatique à huit rapports. En tenant compte des informations transmises par le système de navigation assisté par satellite, les caméras logées à l’avant et à l’arrière du véhicule et le système de contrôle électronique de la stabilité DSC (Dynamic Stability Control), cette boîte adaptative pourrait automatiquement s’ajuster en fonction du tracé de la route et de son coefficient de friction. Par exemple, à l’approche d’un virage à droite sur une route secondaire, la boîte commanderait le rétrogradage au rapport optimal pour ce virage, pour ensuite décider de maintenir ce rapport, sachant qu’un virage à gauche se présentera immédiatement par la suite, ce qui donnera une conduite plus souple et plus efficace.
BMW a également déclaré que le Concept M5, ainsi que le nouveau coupé de Série 6 seraient tous deux présentés au Salon de l’Auto de Shanghai, et que le modèle de production de la M5 ne serait dévoilé qu’au Salon de Francfort cet automne.