Toyota Prius, l'anti Hummer
De nos jours, les Hummer sont presque automatiquement cités lorsqu’on veut dénoncer les véhicules pollueurs. Et quand on veut donner un exemple d’automobile politiquement correcte en matière de réduction des gaz à effet de serre, c'est la Prius qui est portée aux nues. Ces deux exemples sont souvent fournis par des personnes qui n’achèteront ni l’un, ni l’autre... Toutefois, bien qu’elle soit plus écologique qu’un Hummer, cette Toyota à faible pollution a des choses à se faire pardonner. Il faut néanmoins féliciter le constructeur d’avoir osé aller de l’avant dans son projet de véhicules hybrides, ce qui a permis de sensibiliser le grand public aux possibilités de ces automobiles consommant moins, et dont les gaz d’échappement sont plus propres.
Silhouette à part
Alors que la plupart des autres hybrides sur le marché se contentent d’abriter une mécanique d'avant-garde sous le capot d’un véhicule à la silhouette ordinaire, la Prius ne se gêne pas pour faire bande à part. Ce gros hatchback a l’air d’avoir été dessiné pour le marché de 2015, mais il circule sur nos routes depuis plusieurs années déjà. Et même si sa silhouette n’est pas laide, elle ne semble pas plaire à beaucoup de personnes. Sauf à celles et ceux qui veulent qu’on remarque à tout prix qu’ils conduisent une automobile différente.
Hors de ces considérations d’ordre esthétique, il est important de souligner que son coefficient de traînée est de 0,27, ce qui a une incidence directe sur la réduction de la consommation de carburant. De plus, la présence d’un hayon arrière ajoute à la polyvalence de la Prius en assurant de pouvoir transporter les objets les plus encombrants. D’ailleurs, l’habitabilité de cette Toyota peut difficilement être prise en défaut. Bien qu’elle soit beaucoup plus courte qu’une Camry, elle laisse presque autant d’espace à ses occupants. Et la large fenestration de cette dernière est également à souligner. Par contre, les sièges avant sont plats, moyennement confortables, en plus d’offrir un support latéral très minimal. Et si le siège arrière permet à des personnes de grande taille de s’y trouver à l’aise, son assise est trop basse et son rembourrage assez mince. Le dessinateur de la planche de bord n'a pas voulu être en reste avec celui qui a conçu la carrosserie, du moins au chapitre de l’originalité. Tout d’abord, il a placé les cadrans indicateurs au centre, ce qui demeure encore aujourd’hui l’exception plutôt que la règle. En plus, un large écran tactile sert de centre de commande et d’information. Il n’y a pas un conducteur de Prius qui ne s’amuse pas à afficher le tableau illustrant le fonctionnement du groupe propulseur. Des animations nous informent si c’est le moteur électrique, le moteur à essence ou une combinaison des deux qui se charge de propulser notre voiture écologique.
Si ce gadget est ingénieux, les commandes nécessitent un certain temps pour qu’on s’y acclimate puisque les concepteurs ont développé trois moyens de commander la radio ou la climatisation : sur l’écran tactile, par une commande placée sous celui-ci ou sur le moyeu du volant!
La complexité rendue facile!
La Prius est équipée d’un rouage hybride de type parallèle qui consiste en un moteur à combustion interne et en un moteur électrique qui peuvent fonctionner individuellement ou ensemble. Par opposition au système en série, alors que le moteur électrique est placé entre le moteur et la transmission de type continuellement variable et n’intervient qu’en certaines circonstances. Cette Toyota compte donc sur un moteur quatre cylindres de 1,5 litre de 75 chevaux et sur un moteur électrique. Mais ce qui importe, ce ne sont pas les 67 chevaux de ce dernier qui font toute la différence, mais bien son couple de 295 lb-pi. Qui vient s’ajouter au 82 lb-pi du moteur à essence. Celui-ci joue également le rôle de génératrice en rechargeant la batterie servant à alimenter le moteur électrique.
Lors du lancement de cette berline, il y a toujours cette surprise initiale lorsqu'on tourne la clé de contact et que le moteur ne démarre pas! Pourtant, le témoin « Go » nous informe qu’on peut rouler. Et si on n’appuie pas ou peu sur l’accélérateur, les premiers mètres seront parcourus en mode électrique. Par la suite, le moteur à essence entre en jeu et la Prius se conduit presque normalement! Il est à souligner que le mot « presque » a son importance, car cette Toyota ne propose qu’un comportement routier très moyen, un agrément de conduite sous la normale et une certaine instabilité à haute vitesse. De plus, les freins sont dotés d’un système de récupération d’énergie, mais ils manquent de progressivité et contribuent à cette sensation d’incertitude lorsqu’on freine. Il aurait été bon que Toyota investisse un peu plus dans le développement du châssis. Il est évident que le gros du budget a été consacré au groupe propulseur.
Il ne faut pas s’étonner si les ventes de ce modèle ont ralenti, surtout aux États-Unis, après une première flambée en 2006 qui a incité le constructeur à hausser la production de la Prius. Avec pour résultat que lesréserves sont maintenant bien garnies et que les concessionnaires sont plus enclins à parler affaires avec les clients potentiels. Compte tenu du prix de détail suggéré qui est passablement corsé, ce n’est pas une mauvaise nouvelle.
Feu vert
Faible pollution
Consommation parcimonieuse
Excellente habitabilité
Mécanique sophistiquée
Rectitude politique garantie
Feu rouge
Prix élevé
Agrément de conduite très moyen
Freinage à revoir
Ergonomie énigmatique