Nissan Leaf 2012- Randonnée californienne
Points forts |
|
---|---|
Points faibles |
|
Parmi les nouveautés les plus marquantes des derniers mois, la Nissan Leaf figure certainement très haut sur la liste! Un des premiers Québécois a avoir pu rouler à bord de cette voiture tout électrique fut Gabriel Gélinas et vous pouvez lire son compte rendu sur ce site. Récemment, j'ai pu en faire un deuxième essai... même si ce fut au détriment d’un confrère!
En effet, Marc Lachapelle avait contacté les représentants de Nissan Canada pour être en mesure de pouvoir conduire la LEAF dans le cadre du Salon de l’auto de Los Angeles en novembre dernier. Toujours un bon joueur d’équipe, il a mentionné que je serais présent à cet événement et que j’étais également intéressé à conduire la Leaf afin de me former une opinion dans le cadre du vote pour la Voiture nord américaine de l’année. Nissan nous a répondu que la voiture était disponible le mercredi seulement. Malheureusement, Marc n’était présent que le lendemain. C’est donc moi qui ai eu la chance de piloter la voiture.
Différente mais pas trop
Lorsqu’on regarde les photos de la LEAF , on voit bien qu’il s’agit d’une voiture spéciale dont la silhouette a été dessinée afin d’optimiser l’efficacité aérodynamique. Mais le design n’est pas trop radical. On a l’impression qu’il s’agit d’une Juke quatre portes avec ses phares avant en relief. La section arrière est plus audacieuse mais pas au détriment de l’équilibre général.
Notre véhicule d’essai nous attendait en face du Centre des congrès de Los Angeles, juste en face du célèbre Staples Center. Une fois bien assis dans mon siège, je faisais face à une planche de bord relativement conventionnelle. Il est vrai que les cadrans indicateurs n’affichent pas les mêmes paramètres qu'une voiture à motorisation conventionnelle, mais rien pour nous dépayser. Une peu comme sur la Honda Civic, l’indicateur de vitesse est logé dans un module superposant la planche de bord et dans notre champ de vision. Quant à l’écran principal, il comprend un thermomètre pour la température des piles à gauche et une jauge de réserve électrique, affichant le nombre de kilomètres à parcourir. Puis dans la partie supérieure de ce cadran indicateur, on retrouve des anneaux accolés les uns aux autres en forme de demi-lune. Ils servent à indiquer la qualité de notre pilotage.
La section centrale ressemble à une radio futuriste et l’éclairage bleuté de touches est d’un bel effet. On y retrouve les commandes de la climatisation, l’affichage des données énergétiques de notre conduite et bien entendu un écran de navigation. Je dois cependant avouer que c’est mon passager, Ian Forsyth, le vice-président de Nissan Canada, qui s’est chargé de la manipulation de ce tableau car j’étais surtout concentré à la conduite de cette voiture dont le niveau sonore est à peine perceptible.
Los Angeles-Santa Monica- Los Angeles
C’est Ian qui m’a suggéré de nous diriger vers Santa Monica. Ce qui nous a permis de circuler sur une autoroute pour ensuite revenir sur une route secondaire afin d’aborder la circulation de Los Angeles.
Comme la Leaf n’a pas de boîte de vitesse proprement dit, le mini levier de vitesse monté sur le dessus de la console est plus un commutateur qu’autre chose. On passe en marche avant et zoom, on est en route. Avec ses 207 livres-pied de couple, la voiture démarre rapidement et on se faufile dans la circulation en direction de Santa Monica. Il est environ 14 heures et la circulation n’est pas trop lourde. Ce qui me surprend en tout premier est que j’ai la sensation de conduire une voiture “ordinaire”. La direction est précise, l’accélérateur bien dosé et, mieux encore, les freins, bien qu’ils régénèrent l’énergie, n’ont pas ce délai de réponse agaçant comme sur une Toyota Prius par exemple, alors qu'on croit une fraction de secondes que les freins vont flancher. Rien de cela avec la LEAF qui s’avère docile et agréable à conduire.
Une fois engagé sur l’autoroute je réalise avec surprise que nous circulons à plus de 80 MPH (128 km/h), ce qui est en fait la vitesse du flot de la circulation. Inquiet de trop drainer la batterie, je reviens à 65 MPH (105 km/h), une vitesse que je juge plus écologique. Tout en roulant, j’ai découvert que la position de conduite était bonne, la visibilité sans problème et la suspension bien calibrée. J’ai également découvert l’indicateur de performance écolo de ma conduite et je me suis appliqué à tenter de trouver la bonne combinaison vitesse- consommation d’énergie.
Nous arrivons à Santa-Monica assez rapidement et on entreprend la partie route secondaire de notre trajet. Jusqu’à présent, cette expérience s’avère fort positive. Malgré sa vocation urbaine, la LEAF n’est pas hors de son élément sur la grande route. Elle est stable, silencieuse et capable de suivre la circulation sans aucun problème. En fait, il faut faire attention de ne pas rouler trop vite en raison de manque de feedback auditif. Sur une auto conventionnelle, le niveau sonore de la mécanique augmente avec la vitesse, surtout en accélération.
Une fois sur cette route secondaire, nous nous immobilisons à un feu de circulation. Bien entendu, le moteur stoppe. Mais cela est vraiment ultra discret. Dès qu’on appuie sur l’accélérateur, la voiture s’anime. Cette fois, la suspension se révèle un peu raide au passage de quelques trous et bosses. Certainement le fait d’une plate-forme rigide et de pneus à faible résistance de roulement. D’un feu de circulation à l’autre, il faut s’empêcher de se payer des accélérations aussi silencieuses que franches. Il y a bien entendu les limites de vitesses, mais il faut également ménager la batterie. Celle-ci n’était pas chargée au maximum au départ et on a perdu quelques barres sur l’affichage.
Qui qu’il en soit, la voiture se faufile avec aisance dans la circulation grâce à la nervosité du moteur électrique. Puis, on arrive dans la ville de Los Angeles et la circulation devient plus dense. Tant et si bien que nous sommes plus souvent immobilisés qu’autre chose. Une fois à l’arrêt, Ian Forsyth trouve la combinaison la plus efficace entre le niveau de la climatisation et la consommation d’énergie. Quant au moteur, il stoppe toujours à l’arrêt, de façon très docile.
Avançant à pas de tortue, je réalise que notre conduite est devenue tellement écolo que l’indicateur de performance, représenté par les branches d’un arbre, affiche plusieurs d’entre elles. En fait, nous avons le temps de voir un autre arbre prendre forme tant notre vitesse est lente. Quant à l’indicateur de charge de la batterie, il nous rassure alors que la pile ion-lithium est à mi charge et qu'il ne nous reste que quelques milles avant de retourner à notre point de départ. Comme pour me rassurer, mon second arbre affiche soudainement une autre branche.
Au chapitre de la conduite proprement dite, la LEAF, malgré son caractère 100 % électrique, se comporte de façon exemplaire. Bien entendu, notre petite nippone bleu poudre attire bien des regards. Puis, finalement, nous arrivons au Staple Center, notre point de départ avec plus de 40 milles (64 km) en réserve à la batterie. Au total, nous avons roulé sur une distance d'environ 50 kilomètres. Ce qui est plausible puisque la batterie était chargée au 3/4 au départ.
J’achèterais
Cette Nissan est la première voiture à propulsion 100 % électrique que je n’hésiterais pas à me procurer. Avec un rayon d’action d’environ 150 km, c’est suffisant pour la plupart des pérégrinations familiales. Toutefois, compte tenu de la nature de mes activités et de la durée nécessaire pour la recharge des piles, il me faudrait une autre voiture à rayon d’action étendu pour pouvoir vaquer à mes occupations. Par exemple, habitant sur la Rive-Sud de Montréal, un trajet aller-retour dans l’ouest de l’île représente quasiment l’autonomie maximale de la voiture. Si j’osais de m’y rendre, le retour pourrait ne pas être complété et je pourrais devoir retourner à la maison en taxi.
Ceci dit, Nissan a osé et a effectué tout un pas en avant en produisant cette voiture en série. Reste à voir maintenant comment la Leaf va être en mesure de répondre à nos attendes et si elle affichera la robustesse nécessaire pour se tailler une bonne réputation. Mais puisque ce modèle sera présent dans notre pays à la fin de 2011, on aura le temps de connaître de quoi il en retourne à ce sujet.
En attendant, la Leaf est tellement populaire que son constructeur a beaucoup de difficulté à répondre à la demande sur le marché des États-Unis.