Ford Focus 2012, preuve du renouveau chez Ford
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En 2000, dans sa grande sagesse, la direction de Ford a décidé de remplacer sa populaire Escort par la Focus. Celle-ci nous proposait une plate-forme d'origine européenne toute nouvelle, une gamme de moteurs tout de même intéressante et une silhouette très contemporaine. Il faut ajouter à cela la présence d'une familiale dont l'utilité a été appréciée de bien des automobilistes au cours des années.
Cette entrée en scène a été très positive, malheureusement une fiabilité initiale de quelque peu délicate a terni la réputation de cette petite Ford. Heureusement, le constructeur à apporter les corrections qui s'imposaient tout en raffinant son modèle au fil des années. Par contre, sur le marché européen, cette voiture subissait des améliorations et se voyait dotée d'une plate-forme plus moderne. Lorsque la version nord-américaine a été modernisée il y a un peu plus de trois ans maintenant, quelle fut la déception des gens de découvrir qu'on avait conservé la plate-forme originale qui datait maintenant de plusieurs années. Pire encore, on avait éliminé la familiale et on s'était limité à un seul moteur. En fait, la grande nouveauté sur ce modèle, était une carrosserie légèrement modifiée et l'apparition du système à commande vocale SYNC. Sur une note positive, cette nouvelle venue ne comptait rien en fait de modernisme et de technologies avancées, mais elle faisait une voiture proposant un excellent rapport qualité-prix et une fiabilité dorénavant sans souci.
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Mais vous le savez certainement, la direction de Ford n'est plus ce qu'elle était et elle est aujourd'hui nettement plus affûtée. Tant et si bien que la nouvelle version de la Focus nous offre tout ce qu'il y a de plus moderne en fait de plate-forme, de mécanique et d'aide électronique au pilotage. Pour l'instant, une berline et une cinq portes à hayon seront les premières de cette nouvelle génération à tester le marché nord-américain. Et réjouissez-vous, une version familiale sera également proposée un peu plus tard.
Du style
Au chapitre de la silhouette, les stylistes ayant dessiné la berline ont presque réussi à la faire passer pour un hatchback. Avec son coffre à bagages haut et la présence d'un petit aileron sur celui-ci, on dirait que nous avons affaire à une cinq portes. Par contre, la voiture est plus courte et les feux arrière sont nettement différents, ceux du hatchback étant plus proéminents et plus grands également. Soulignons, à propos de ce modèle, une brillante astuce des stylistes qui ont transformé la trappe d'accès au goulot de remplissage en un élément intégré à la paroi latérale. Il suffit d'appuyer sur ce petit triangle pour qu'il s'ouvre. Sur la berline, il a été impossible d'utiliser le procédé du trompe-l’œil et nous avons droit à une ouverture circulaire bien évidente.
L’élément visuel le plus important de cette voiture est la grille de calandre et la prise d'air de fortes dimensions qui est placée sous celle-ci. On a quasiment l’impression que les designers se sont inspirés des museaux des bolides de Formule 1! L'habitacle comprend des matériaux de qualité et la finition est impeccable. Détail à souligner, le plastique utilisé sur le tableau de bord est souple et résiste fort bien aux égratignures. La présentation respecte les normes à la mode présentement avec un élément de commandes triangulaire placé sous un petit tableau d'affichage pour les versions non dotées du système de navigation, tandis que sur les versions plus huppées, un seul gros bouton central règle le système audio Sony et les autres tâches se retrouvent sur l’écran tactile DEL de taille importante et qui sert également d’écran de navigation.
Le pilote a devant lui deux cadrans indicateurs et, entre ceux-ci, un écran d'affichage qui permet d'obtenir différentes informations en plus d’afficher les commandes du système de navigation. On retrouve, sous ce dernier, la jauge d'essence et le thermomètre. Mais ce qui m'a le plus impressionné, c'est le volant qui se prend bien en main. En plus, il est orné d'appliques en chrome qui sont d’un bel effet et il possède en son pourtour de multiples commandes pour gérer les principaux systèmes, qu’il s’agisse de la communication vocale, du régulateur de vitesse et bien d'autres choses encore.
Nous avons piloté les Focus sur des routes sinueuses à souhait et avons constaté que les places avant sont douillettes et que leur support latéral est excellent. Quant aux places arrière, elles sont confortables, mais l'espace pour les jambes est assez limité. Dans le cadre de la présentation de ce nouveau modèle, nous avons été en mesure de conduire une berline et un modèle cinq portes. La berline était un modèle SE équipé d'accessoires intéressants, notamment le groupe Sport qui comprend des jantes en alliage peintes et des freins à disque aux roues arrière. Cette version était dotée de la boîte manuelle à cinq rapports. Quant au hatchback, il s'agissait d'une version Titanium nettement plus huppée ayant un niveau d'équipement très relevé, dont le système de navigation, le MyFord Touch, un système audio Sony de qualité et le système SYNC.
Pour l'instant, un seul moteur est offert, il s'agit d’un quatre cylindres 2,0 litres à injection directe d'une puissance de 160 chevaux. Après avoir roulé plus de 250 kilomètres au volant de la nouvelle Focus, nous pouvons conclure que la tenue de route est excellente. Le roulis est bien contrôlé tandis que voiture est pratiquement neutre dans les virages. Il faut que la courbe soit très serrée avant que nous puissions détecter un léger sous-virage. Nous avons piloté ces deux voitures sur des routes tout de même assez exigeantes au point de vue du freinage, et les freins ont résisté au réchauffement et sont demeurés très stables. La direction à assistance électrique est généralement correcte et son assistance est bien dosée dans l’ensemble. Mais lors de nos pérégrinations alpestres, elle a quelquefois été prise au dépourvu. Toutefois, dans la circulation de tous les jours, elle fera amplement l'affaire.
Quant au moteur lui-même, ses performances sont satisfaisantes. Certains lui ont reproché de manquer de couple à bas régime, mais il faut nuancer la chose. Premièrement, la boîte manuelle à cinq rapports possède deux rapports surmultipliés. Pour obtenir un peu plus de muscles et de reprises, il faut donc rétrograder au troisième rapport. C'est même essentiel pour effectuer des dépassements en toute sécurité. Même si l'embrayage est progressif et si la course du levier de vitesses est précise, ce n'est pas toujours intéressant. Il faut donc jouer du levier de vitesses et harmoniser le régime moteur à la situation de la route pour que ce moulin se tire d'affaire. Il semble que les ingénieurs aient mieux calibré la boîte automatique à six rapports à double embrayage. Soulignons au passage que cette transmission est dotée d'un mode Sport qui permet de tirer un meilleur parti du moteur et, en plus, elle rétrograde automatiquement dans les descentes afin de maintenir une vitesse constante. C'est fort apprécié. Par contre, à basse vitesse dans la circulation, cette boîte a parfois tendance à passer les deux rapports inférieurs avec une secousse sèche.
Somme toute, c'est une voiture réussie à presque tous les points de vue. Son moteur pourrait avoir un peu plus de tonus, la boîte manuelle pourrait posséder un rapport supplémentaire mais, dans l'ensemble, il s'agit d'un produit qui sera très compétitif. Et si ce détail vous intéresse, la version la plus économique est une berline S se vendant 15 999 $, tandis que le modèle le plus cher est un hatchback Titanium qui affiche une étiquette de 25 099 $. Compte tenu de cela, le prix moyen d'un véhicule équipé convenablement devrait varier entre 20 000 $ et 22 000 $ et la « toute garnie » devrait atteindre les 30 000 $.