Hyundai Elantra, la raison a des raisons…
Entièrement renouvelée l’année dernière, la Hyundai Elantra fait désormais partie, selon les instances américaines, de la catégorie des berlines intermédiaires! En fait, cette classification est due aux dimensions imposantes de son habitacle, et elle doit faire extrêmement plaisir aux dirigeants de Hyundai. Puisque nous sommes plus terre-à-terre, nous nous contenterons de placer l’Elantra dans la catégorie des berlines compactes, auprès des Chevrolet Cobalt, Ford Focus, Honda Civic, Mazda3 et Toyota Corolla, pour ne nommer que celles-là.
Même si la mécanique de l’Elantra est inchangée par rapport à l’ancienne version, il ne faut pas crier à l’hérésie tout de suite! Le quatre cylindres de 2,0 litres a fait ses preuves depuis longtemps. Il équipe l’Elantra depuis 1999 et il avait déjà niché, depuis 1997, dans la Tiburon. Mais âge ne rime pas toujours avec vieillesse… Ce moteur, avec ses 138 chevaux et 136 livres-pied de couple, n’a rien d’un sportif (tout au plus un sportif de salon), mais il assure des accélérations et des reprises adéquates dans la plupart des situations, tout en demeurant dans la bonne moyenne côté consommation. Et vous avez intérêt à l’apprécier, il est le seul proposé, que l’Elantra porte le suffixe GL, GL Confort ou GL Sport! Deux transmissions peuvent être choisies. Pratiquement toutes les versions sont équipées de la manuelle à cinq rapports. Le fonctionnement de celle-ci s’avère sans anicroche, mais il faut s’habituer à un embrayage des plus « légers » (au demeurant très progressif) tandis que le levier, à la course trop longue, semble relié à du Jell-O… qui n’aurait pas pris! L’automatique, à quatre rapports fait un boulot très honnête. Même si elle ne possède pas de mode manuel, ce qui, selon moi, ne fait de peine à personne, il est possible d’un seul coup sur le levier de vitesse de passer de la quatrième à la troisième, pour obtenir un peu plus de jus, lors d’un dépassement, par exemple.
Ça s’pneu-tu?
Lors de la refonte de l’année dernière, les ingénieurs de Hyundai ont rigidifié et allongé le châssis et revoir les tarages des suspensions ainsi que la grosseur des barres stabilisatrices. Sans faire de l’Elantra une championne des « G » en courbe, ces modifications ont considérablement amélioré la tenue de route et le plaisir de conduite. Bien sûr, la voiture affiche toujours un comportement sous-vireur. La présence de pneus Kumho Solus, aussi bruyants que peu enclins au travail, n’avait rien pour l’aider. D’ailleurs, ces pneus devraient être utilisés uniquement dans des parcs d’attractions… et encore, par beau temps seulement! La direction ne semble pas avoir mérité autant d’attention que le châssis. Elle n’est pas des plus vives ni des plus précises, ce qui atténue grandement les qualités dynamiques de l’Elantra. Heureusement, les freins assurent des décélérations très correctes même si on sent que l’ABS travaille très fort.
Ce dernier point sur les freins met en relief une décision marketing plutôt décevante. L’ABS, de même que les coussins latéraux ne sont pas proposés, pas même en option, sur les versions de base. Les gens de Hyundai ont raté là une belle occasion, d’autant plus qu’à peu près tous les compétiteurs offrent ces équipements politiquement corrects.
Lors de la refonte de 2007, les designers ont tenté de donner à l’Elantra le petit je-ne-sais-quoi qui manquait à la génération précédente. Même si plusieurs personnes n’aiment guère les nouvelles lignes, force est d’admettre qu’elles conviennent parfaitement à la vocation de la voiture. Le bossellement ondulé qui parcourt les côtés de la bagnole lui insuffle beaucoup de dynamisme. Dommage que la partie arrière ressemble à celle d’une Toyota Corolla ou d’une Volkswagen Jetta.
L’attention aux détails
Si les dimensions extérieures ont augmenté l’année dernière, il va sans dire que celles de l’habitacle ont connu le même sort. Sans proposer autant d’espace qu’une berline de la catégorie de la Sonata, l’habitacle de l’Elantra fait preuve d’une belle générosité. Même les gens assis à l’arrière ne se sentiront pas coincés. Les sièges avant sont confortables malgré leur tissu qui ne payait pas vraiment de mine. L’attention portée aux détails est évidente. Par exemple, l’ergonomie des diverses commandes s’avère pratiquement sans faille, les espaces de rangement sont nombreux, le coffre à gants peut contenir plus que des gants et les plastiques utilisés sont bien ajustés et de belle qualité, compte tenu de la catégorie. De plus, le tableau de bord est fort joliment dessiné. La nuit venue, les jauges se parent d’un blanc et d’un bleu du plus bel effet. Dommage que les phares éclairent si peu et que le volant de notre GL Sport fut recouvert d’un cuir très glissant... Quant au coffre, il peut engouffrer pas moins de 402 litres, ce qui n’est pas rien. On retrouve même un peu d’espace sous le tapis. Les dossiers des sièges s’abaissent pour agrandir davantage le coffre, mais pourquoi faut-il obligatoirement entreprendre l’opération « baissage de dossiers » en tirant un levier dans le coffre pour ensuite devoir aller dans l’habitacle pour finir le travail?
La Hyundai Elantra de la présente génération s’avère une réussite à plus d’un point de vue. Un moteur un peu plus puissant, une direction plus acérée et des pneus d’origine dignes de porter ce nom suffiraient pour rendre l’Elantra encore plus agréable à conduire, elle qui l’est déjà passablement. Mais là où le bât blesse, c’est au chapitre des éléments de sécurité… absents. Hyundai devra se pencher sur ce dernier point.
Feu vert
Bonne visibilité, habitacle spacieux et silencieux,
finition réussie, comportement routier sain,
garantie intéressante
Feu rouge
Pneus d'origine indignes, éléments de sécurité manquants (voir texte),
direction empâtée, transmission manuelle {{molle}},
moteur manque un tantinet de puissance