Honda Odyssey 2018 : il faut savoir s’assumer
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En général, les journalistes automobiles n’aiment pas trop conduire les fourgonnettes, pour la simple et bonne raison que ce ne sont pas des véhicules particulièrement amusants. Pourtant, chaque année au Canada, des dizaines de milliers de familles s’en achètent une.
Dans ce segment de marché, il y a en réalité deux catégories de véhicules. Il y a celle occupée exclusivement par la Dodge Grand Caravan, pour ceux qui ont un budget en-deçà de 35 000 $, et celle occupée par tous les autres modèles, soit la Toyota Sienna, la Kia Sedona, la Chrysler Pacifica et la Honda Odyssey.
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La Grand Caravan est un véhicule vieillissant, certes, mais à moins de 25 000 $, il n’y a pas beaucoup de véhicules neufs capables de transporter confortablement sept passagers adultes.
Le cas qui nous intéresse aujourd’hui est la Honda Odyssey 2018. Elle affiche un prix de base de 35 000 $, et se classe donc dans la deuxième catégorie, celle des fourgonnettes raffinées, mais plus dispendieuses. L’Odyssey avait besoin de changements, car sa dernière refonte datait de 2011.
Style toujours conservateur
Au premier coup d’œil, ça ne paraît pas beaucoup, mais l’Odyssey a complètement changé de style. Sa silhouette est très similaire à celle de l’ancienne génération, et pourtant, nouvelles lignes, nouveau devant, nouveau derrière : il s’agit bel et bien d’un nouveau véhicule!
Dans l’habitacle, on remarque plusieurs changements modernes qui font du bien. Le tableau de bord est maintenant surplombé d’un gros écran de huit pouces au centre, servant à afficher diverses informations comme la consommation d’essence et les directives de la navigation par satellite. Le style de la planche de bord s’apparente désormais à celui du Honda CR-V. Toutefois, il n’y a pas de levier de vitesses, mais plutôt de gros boutons qui prennent beaucoup de place. Une molette de sélection de vitesse comme celle de Chrysler aurait été plus indiquée.
Cette planche de bord est dominée également par un gros écran multimédia, qui abrite le nouveau système d’exploitation de Honda. Compatible avec Apple CarPlay et Android Auto, il s’agit d’une interface moderne, qui permet pas mal de connectivité. Par exemple, vous pouvez télécharger une application et, moyennement un tarif annuel, vous pouvez, à l’aide de votre téléphone intelligent, démarrer à distance votre voiture, contrôler la température de la climatisation à distance et bien plus.
À l’arrière, pour les passagers, on retrouve sur certaines versions un écran de divertissement, essentiellement pour regarder des films. On est loin de ce que Chrysler propose dans la Pacifica, avec ses écrans individuels chargés de jeux et d’applications pour distraire les gens.
Tant que l’on y est, il faut souligner la générosité des places arrière, d’ailleurs les deuxième et troisième rangées permettent à des adultes de s’installer confortablement. Cela dit, la « grosse affaire », si vous me permettez l’expression, c’est l’aménagement de sièges Magic Slide de Honda. On peut complètement rentrer les sièges de la troisième rangée dans le plancher, et celle du milieu, elle, se décompose, puisque l’on peut retirer la place du milieu. On obtient ainsi des sièges capitaines, que l’on peut bouger non seulement de l’avant vers l’arrière, mais de droite à gauche également, facilitant l’accès aux sièges arrière.
Assumer ce que l’on est
Les fourgonnettes sont souvent prisonnières de leur gabarit et de leur châssis. Elles sont aussi, la plupart du temps, ennuyeuses à conduire. Alors, autant les rendre le plus confortable possible, pour agrémenter l’expérience.
Honda nous est arrivée en disant : « On a amélioré la conduite et la tenue de route, pour créer une fourgonnette sportive ». Ah bon.
Par sportive, on entend une nouvelle direction, une architecture similaire à celle des véhicules sportifs. On a aussi renforcé les suspensions et le châssis. Ça fonctionne? Malheureusement, non. La suspension est un peu trop ferme, dans la mesure où sur une mauvaise chaussée, le véhicule brasse trop. En virage, on sent une rigidité inédite, mais la nature du véhicule transparaît malgré tout.
Sous le capot, il s’agit du même V6 de 3,5 litres qu’avant, mais il serait « nouveau » puisqu’il aurait maintenant quelques dizaines de chevaux de plus, pour une puissance totale de 280 chevaux! Or, quand on regarde les graphiques de performances, on constate que la puissance et le couple progressent sur l’étendue du régime de la même manière que l’ancien moteur, sauf que toute la puissance supplémentaire apparaît, d’un coup, au-delà de 5 000 tr/min… Autrement dit, à moins de conduire votre fourgonnette le pied au plancher, à haut régime, vous ne verrez à peu près aucune différence.
Couplé à la boîte automatique ZF à 9 rapports dans la plupart des déclinaisons. Toutefois, ce moteur est assorti d’une nouvelle boîte à 10 rapports conçue par Honda sur la version Touring, bien meilleure, qui devrait éventuellement être disponible dans toutes les versions. Sachez, cela dit, que la consommation d’essence est essentiellement la même avec les deux boîtes. La principale différence se situe au chapitre du comportement, l’automatique à 10 rapports étant bien plus douce et prévisible.
Débutant à 34 890 $ avant les frais de transport et de préparation, tout équipée à 50 290 $, la Honda Odyssey 2018 est un peu moins onéreuse que la Pacifica. Par contre, on se doit de dire que la transformation sportive ratée nous donne une fourgonnette moins raffinée que la Pacifica. Néanmoins, l’Odyssey demeure un bon choix, profitant d’une réputation de fiabilité, et surtout un choix qui garde une certaine valeur sur le marché de l’occasion.
En terminant, notons que l’on attend toujours une version hybride, ou encore une version quatre roues motrices. Un jour, sans doute.