Infiniti Q50 Red Sport 400 2016, puissance en sobriété
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La Infiniti Q50, qui était autrefois la G37, représente le second modèle le plus vendu chez la marque de luxe de Nissan après le QX60, le VUS familial à sept passagers. À peine deux ans après la dernière refonte, le constructeur apporte à sa berline sport des changements assez importants : nouvelles lignes, plus de technologies, mais surtout, un remaniement complet des mécaniques avec cette fois, beaucoup plus de variétés que par le passé.
Cette stratégie devrait permettre à Infiniti de rivaliser un peu mieux avec la concurrence, surtout les rivales germaniques, qui offrent depuis des années une panoplie de motorisations répondant à tous les goûts et surtout, à toutes les bourses.
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Un moteur quatre cylindres turbo signé Mercedes-Benz
Ce qui n’a pas changé, c’est la Q50 hybride, mais considérant le peu d’unités vendues ces dernières années, passons rapidement à la nouveauté. Afin de se doter d’une version d’entrée de gamme plus abordable, Infiniti a conclu une entente avec Mercedes-Benz plutôt que de se lancer dans le développement d’un nouveau moteur. Le résultat? La Q50 2.0t hérite d’un moteur allemand, le même que l’on retrouve à bord du duo GLA/CLA. Ce quatre cylindres de 2,0 litres turbocompressé développe une puissance 208 chevaux pour un couple impressionnant de 258 lb-pi et se voit jumelé à une boîte automatique à sept rapports, la seule offerte pour toutes les Q50.
Si Infiniti a décidé de sous-traiter sa mécanique de base, il s’est concentré sur la conception d’un nouveau moteur afin de remplacer le valeureux six cylindres VQ de 3,7 litres. Baptisé VR, ce nouveau V6 dispose d’une cylindrée réduite, 3,0 litres, mais comme vous l’imaginez, il est plus économique et surtout, plus puissant grâce à l’ajout d’une paire de turbocompresseurs. C’est la grande tendance et Infiniti fait le saut cette année.
À bord de la Q50 3.0t Sport, ce nouveau moteur fait preuve d’un peu plus de sobriété, mais développe tout de même 300 chevaux et un couple de 295 lb-pi. Puisque toutes les Q50 vendues au Canada seront à rouage intégral, le moteur envoie sa puissance aux quatre roues, mais favorise tout de même le train arrière au nom de performances supérieures.
Un tour de force technologique
Dans le cas de la Q50 Red Sport 400, la plus puissante du lot, le moteur produit 400 chevaux et 350 lb-pi de couple grâce notamment à l’ajout d’un refroidisseur intermédiaire à l’air et à l’eau. Deux pompes assurent le débit, maximisant l’apport en air frais au moteur lorsqu’il est plus fortement sollicité. De plus, cette version est dotée d'un capteur optique sur le turbocompresseur qui amplifie la puissance du turbo de 30 % en faisant tourner les pales plus rapidement dans certaines conditions, générant ainsi une pression supérieure instantanément. Avec l’ajout de l’injection directe et en extirpant 400 chevaux à partir d’un six cylindres de 3,0 litres, les ingénieurs ont réussi tout un tour de force.
Q50 Red Sport 400, le bolide intraverti
Côté style, la Q50 a légèrement été remaniée. L’avant hérite d’une nouvelle grille et quelques coups de crayon ont permis de modifier la voiture ici et là. Malgré une palette de couleurs un peu sobre, le tout est très réussi. La voiture est tout aussi réussie sur le plan esthétique que ses rivales germaniques.
Dans le cas de la Q50 Red Sport 400, outre l’emblème « S » rouge apposé près du nom du modèle, elle hérite principalement de jantes distinctives et d’un béquet discret sur le hayon. On aurait toutefois apprécié un peu plus d’exclusivité de la part d’un modèle profitant d’un ADN aussi relevé. Si l’on doit débourser quelques milliers de dollars supplémentaires pour s’offrir la Red Sport, on s’attend normalement à obtenir une voiture qui se démarque des livrées plus communes.
Mercedes et BMW l’ont très bien compromis en exploitant à toutes les sauces leur division AMG et M. Dans ce créneau, les acheteurs aiment l’exclusivité, surtout celle qui est apparente. C’est encore plus problématique dans le cas d’Infiniti qui, malgré quelques essais peu concluants (on se souvient de IPL), ne dispose pas d’une division de haute performance. Il fait pourtant si bien avec NISMO du côté de Nissan.
C’est aussi le même constat à bord de la Red Sport qui profite de peu d’exclusivité. Toutefois, on ne peut rien reprocher à la Q50 côté qualité des matériaux et de l’assemblage. Dès que l’on prend place à bord, on se sent rapidement à l’aise alors que toutes les commandes tombent bien en main. Les sièges sont très confortables et offrent un bon support latéral. On aurait apprécié des sièges un peu plus sport à bord de la Red Sport 400 mais sinon, diificle d'adresser d'autres reproches.
Afin de gérer les différents systèmes à bord, on a placé pas un, mais deux écrans tactiles de bonne taille, sept et huit pouces. Celui du haut affiche les contenus alors que celui du bas permet de sélectionner les différentes fonctions et applications. Le tout est beaucoup plus intuitif que les systèmes rivaux. Voilà un bel avantage pour la Q50, on y gagne en simplicté et en efficacité.
Au volant de la Q50 Red Sport 400
Lors du lancement, seule la version Red Sport était disponible. On aurait bien aimé mettre à l’essai le moteur quatre cylindres suralimenté, mais ce sera pour une prochaine fois. Le V6 de 400 chevaux surprend par sa souplesse. La réaction est instantanée et le couple est livré rapidement, ce qui prouve que les ingénieurs ont fait tout un boulot pour contrer les irritants normalement associés à ce type de mécanique.
La boîte automatique à sept rapports appuie très bien le moteur avec des changements de rapports efficaces et surtout sans décalage. On a l’impression de maîtriser les élans de la voiture du bout du pied avec une précision d’horloger. Selon votre humeur, vous pourrez modifier la réaction de l’accélérateur, de la transmission et de la direction en sélectionnant l’un des six modes de conduite proposés, dont le mode Sport+, le plus dynamique, et le mode Eco, le plus économique.
Parlant de la direction, Infiniti en a profité pour introduire la seconde génération de sa direction adaptative qui ajuste activement le rapport de direction en fonction de la vitesse du véhicule et des conditions de la route. Elle devient plus souple à basse vitesse et plus réactive en conduite dynamique tout en corrigeant et en inhibant les défauts de la route. Finalement, on se sent un peu déconnecté de la route, mais cette dernière représente un pas vers la conduite semi-autonome, une thechnologie vers laquelle Infiniti se dirige.
Infiniti a fait de l’excellent boulot avec sa nouvelle Q50. Il ne manque qu’un élément qui déterminera son succès, le prix. Le constructeur devra prendre soin d’être compétitif face à la concurrence, surtout dans le cas de la Red Sport, sans quoi, les acheteurs risquent de bouder le modèle.
Vidéo: Voyez la Q50 Red Sport en action