Dossier Tesla - trois générations avec le Roadster et les Model S, 3, X et Y
Tesla est une jeunesse dans le monde des constructeurs automobiles. Depuis sa création dans les années 2000, elle n'en est pour l'instant qu'à deux générations de voitures. La troisième est pour bientôt. Petit tour d'horizon des modèles passés, présents et à venir.
La Tesla de première génération
Le premier véhicule de Tesla, un roadster, une Lotus Elise génétiquement modifiée, et, produit à 2 500 unités de 2008 à 2012, a prouvé à l’industrie qu’il était possible de construire un superbolide électrique. Il dévorait le 0-100 km/h sous les quatre secondes, offrait une autonomie de 340 km et n’avait pas l’air de sortir de l’atelier d’un patenteux illuminé ou d’un bureau de design obligé de faire « électrique ». Pensons à la première Prius, la i-MiEV ou la i3.
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Pour la petite histoire, le Roadster a connu un rappel au début de sa production. Il touchait une partie de l'assemblage de la carrosserie fournie par Lotus.
Deuxième génération : la berline et le VUS
La Model S lancée en 2012 n’a toujours pas de concurrente. Elle a fait exploser la cote d’évaluation du Consumer Reports avec une note de 103 sur 100. Par contre, le même organisme a retiré depuis sa mention « recommandé » suite à son évaluation de la fiabilité de ce modèle. Bruits de caisse et problèmes de finition l’ont reléguée dans la même catégorie « sous la moyenne » que la BMW 535i, le Porsche Cayman, Cadillac XTS, mais mieux qu’un Cadillac Escalade ou un Mercedes GL 350 BlueTec.
Seule une dizaine de superbolides aux prix stratosphériques accélérèrent plus rapidement. Le Guide de l’auto en a fait son meilleur choix d’achat parmi les berlines et familiales de luxe et au sein des voitures électriques en général. La production de cette année devrait s’élever à 50 000 unités. À titre comparatif, Aston Martin a produit 4 000 véhicules en 2014, Ferrari 7 000 et Porsche 190 000.
Haut fait d’armes. Tesla n’a pas subi les affres des rappels pandémiques des autres constructeurs automobiles avec le Model S. Chaque semaine apporte son lot de nouveaux pépins détectés sur des voitures et camions à travers le monde. Pire encore, certains problèmes ont coûté la vie à des gens, comme en font foi les 124 décès officiels liés au système de démarrage de GM. On attend des chiffres officiels reliés au scandale du diesel de Volkswagen. Certaines estimations avancent le chiffre de 4 000 morts associés aux émanations toxiques de ce type de moteur.
Tesla n’est pas à l’abri de rappels dans le futur. Au fil des millions de kilomètres, la route se chargera de clarifier la fiabilité de la voiture électrique.
Troisième génération ou l’avenir est hors de la niche
Le salut de compagnie passe par la production d’ici 2020 de plus de 500 000 unités par année d’un modèle qui n’existe pas encore, la 3, une berline intermédiaire abordable, déclinée éventuellement en multisegment qui pourrait s’appeler Y. Si les trois premiers modèles Tesla (le roadster, la S et la X) sont des produits de niche qui font perdre de l’argent à la compagnie, la stratégie est toute autre pour la future Model 3.
Les investissements agressifs du PDG, Elon Musk, servent à se rendre jusqu’à la Model 3. Quant au X, il ne marque pas l’emplacement du trésor mais le chemin vers le complément d’une sainte-Trinité que formeront la berline la mieux cotée au monde, le VUS le plus sécuritaire et performant et une intermédiaire à long rayon d’action pour monsieur et madame Tout-le-Monde.
Le 3 septembre dernier, Elon Musk a révélé sur son compte Twitter trois des quatre éléments clés de la prochaine voiture : son prix (autour de 35 000 $ US), le moment de sa présentation officielle (mars 2016) et le début de sa production (deuxième moitié de 2017). Il ne reste qu’à confirmer l’autonomie de la voiture, le nerf de la guerre électrique. Tesla commencera à prendre les commandes lors de cette future présentation officielle.
Cotée au NASDAQ (Tsla), l’action de Tesla — au lendemain du lancement de son VUS, le Model X — avait gagné 11 % depuis le début de l’année, contrairement à l’indice des manufacturiers automobiles de Bloomberg qui lui avait chuté de 14 % pour la même période. En ces premiers jours d’octobre, les 31,1 milliards de capitalisations boursières de Tesla n’ont pas à rougir à côté des 54,8 milliards de Ford, des 48 milliards de GM ou des 17 milliards de FCA.
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