Kia Optima hybride 2015 : enfin la bonne formule
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J’ai toujours été étonné par les constructeurs de voitures. On dirait qu’ils ne veulent pas réellement vendre leurs versions hybrides. Et pourtant, Dieu sait que ces dernières constituent une bonne solution aux émissions toxiques émises par les véhicules à essence.
On nous propose souvent des produits hybrides aux allures douteuses, et au comportement routier bien ordinaire. Pour vendre plus d’hybrides, il faut des voitures qui ne ressortent pas de l’ensemble négativement, comme c’est le cas en ce moment.
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Un exemple : la Prius. On devine aisément qu’elle est hybride, mais son style ne plaît qu’à une clientèle déjà acquise. Ou encore, regardez une Accord hybride. Les accents « écologiques » qu’on lui ajoute, combinés à des enjoliveurs horribles, ont tout pour rebuter les nouveaux venus dans le monde de la voiture écologique.
Qui plus est, ces automobiles abritent des mécaniques certes économes, mais elles se conduisent mal, et présentent des délais de réponse dangereux en cas de manœuvres contrairement aux voitures 100% électriques qui répondent avec 100% de torque à n’importe quelle vitesse.
La seule tentative de mettre sur le marché une voiture hybride « sportive » accessible n’a pas été un grand succès. La Honda CR-Z n’a pas convaincu les gens.
Quoi qu’il en soit, voici l’Optima Hybrid. A-t-elle ce qu’il faut pour éventuellement attirer de nouveaux clients soucieux d’environnement mais qui ne veulent pas faire le saut vers le 100% électrique? Autrement dit, est-ce que Kia l’a conçue pour plaire à une clientèle plus large?
Premier test : le style
L’Optima Hybrid n’est pas à la base une voiture originalement hybride comme une Prius. Kia a simplement greffé une technologie hybride dans sa berline intermédiaire. Voilà un cas que l’on retrouve de plus en plus fréquemment, allant de Toyota avec sa Camry à Ford avec sa Fusion.
Malheureusement, cette opération implique de distinguer esthétiquement sa voiture. Par distinguer, j’entends ici coller un peu partout des mentions « Hybride », des feuilles d’arbre, ou autres symboles écologiques. On change habituellement les grilles et les roues.
Dans le cas de l’Optima, deux choses frappent le regard : les badges « Hybride » sur les ailes avant, et des roues différentes des versions à essence. Cet ensemble passe-t-il le test? Je ne peux pas dire que j’aime particulièrement les roues, mais bon, semble-t-il qu’elles sont plus aérodynamiques.
Ce qui importe, c’est que dans le processus, l’Optima a su préserver son style distinctif. Qui plus est, les accents qui font son charme demeurent intacts. Jusqu’à présent, le nouvel acheteur n’est pas traumatisé.
Un petit mot sur le comportement des hybrides
Après le style, le comportement est souvent ce qui rebute plusieurs personnes. Assis derrière le volant, rien ne différencie une hybride d’une voiture 100% à essence. C’est le comportement du véhicule qui change : elle accélère d’abord en mode électrique, puis le moteur à essence prend la relève. Dans certains cas, cette transition est brusque.
Sinon, il y a les performances pures. Même si sur papier la plupart des hybrides déploient plus de 200 chevaux, la puissance est acheminée aux roues à l’aide de transmissions automatiques ou CVT qui répondent mal aux commandes du conducteur, ce qui vient grandement affecter négativement l’expérience de conduite. Si cet état de fait convient aux amateurs d’hybrides par souci d’environnent, les autres seront peut-être un peu surpris.
Deuxième test : comportement et performances de l’Optima
Alors, cette Optima? Un moteur quatre cylindres de 2,4 litres de 159 chevaux à 5 500 tr/min ronronne sous le capot. Son allié électrique ajoute 46 chevaux à l’équation. La puissance combinée s’inscrit donc à 199 chevaux à 5500 tr/min. Comme dans la plupart des véhicules Kia de nos jours, l’Optima offre la boite automatique à 6 rapports Sportmatic.
Dans l’ensemble, le véhicule performe bien. De toutes les hybrides que j’ai conduites, l’Optima fait preuve de l’un des meilleurs comportements. Les 199 chevaux sont disponibles, et l’absence d’une transmission CVT est une bénédiction. Seul bémol, si vous roulez à une vitesse stable, et que soudainement vous appuyez sur l’accélérateur, la transmission prend au moins 2 secondes avant de rétrograder (le fameux quick down).
Autre détail à souligner, l’Optima Hybride n’est pas si économe. Il est possible d’enregistrer la consommation annoncée par le constructeur, c’est-à-dire 6,7 l/100 km sur l’autoroute et 6,1 l/100 km, mais dans la vraie vie, vous vous tiendrez plus près de 7,5 litres.
En résumé
Globalement, l’Optima Hybrid passe l’examen. Je crois fermement que ce qu’elle représente est suffisamment intéressant pour attirer de nouveaux clients vers le merveilleux monde de l’hybride. Qui plus est, la voiture sur laquelle l’Optima Hybrid est basée, c’est-à-dire l’Optima, possède des qualités inhérentes des plus appréciables. L’habitacle a été joliment dessiné, et le système multimédia fait preuve d’une grande fonctionnalité.
L’Optima a donc tous les ingrédients pour se démarquer dans son segment. Et peut-être même pour séduire de nouveaux acheteurs, qui sait?