Nissan Maxima 2016 : Oubliez la pub et profitez de l’auto
Points forts |
|
---|---|
Points faibles |
|
La berline Nissan Maxima 2016 arrive sur le marché avec l’intention de corriger certaines idées erronées. Premièrement, c’est un crime que le vaisseau amiral de la marque ait trouvé moins de 1000 preneurs l’an dernier au Canada; cela représente tout juste un dixième des ventes de l’Altima, sa soeurette de format intermédiaire, pour la même période. Il y a aussi la question de l’identité : comment communiquer aux acheteurs potentiels ce qui fait de la Maxima une Maxima, et pourquoi devrait-on la privilégier par rapport à d’autres modèles pleine grandeur comme la Toyota Avalon, la Ford Taurus, ou la Chevrolet Impala?
Après avoir passé une journée au volant de la toute nouvelle Maxima dans la région de Nashville, au Tennessee, je suis maintenant convaincu que Nissan veut sérieusement reprendre une partie de la notoriété dont elle a déjà joui dans la catégorie haut de gamme. Cette nouvelle voiture est confortable, élégante, et elle est offerte à un prix extrêmement intéressant. Mais cela ne règle pas sa crise d’identité pour autant, toutefois, puisque peu importe combien on pousse les slogans de marketing, la Maxima n’est pas une « voiture sport à quatre portières ».
- À lire aussi: Nissan débute la production de la Maxima 2016
- À lire aussi: Nissan Maxima 2016 - Le retour de la sportive à quatre portes
Un nouveau look
Pour 2016, Nissan a décidé de donner un look plus résolument mode à la carrosserie, notamment en remplaçant le large faciès de la génération précédente par des lignes qui créent une identité corporative plus costaude. En la regardant du coin de l’œil, on retrouve des éléments des VUS Pathfinder et Rogue dans la calandre en double U de la Maxima, mais ils évoquent surtout une attitude. Car il n’y a rien qui s’apparente à une camionnette dans les lignes de la berline; ses courbes musclées et ses formes aux détails travaillés créent plus de points d’intérêt visuels que les modèles des années passées.
À l’intérieur, les améliorations sont tout aussi marquées et on peut obtenir un poste de pilotage de grande classe quand on opte pour le niveau de dotation supérieur, appelé Platinum. Les cuirs et les plastiques souples abondent et l’habitacle s’apparente plus à celui d’un modèle de luxe Infiniti qu’à celui des Nissan grand public. Même les déclinaisons plus basiques de la Maxima sont au-dessus de leur catégorie en matière d’aménagement des places avant et arrière, ces dernières offrant un généreux espace pour les jambes et les épaules.
La grande marche de la technologie
Il fut un temps où Nissan pouvait se vanter d’être à la fine pointe des systèmes d’infodivertissement, et la Maxima 2016 démontre que les concepteurs de systèmes et les experts en interfaces ont poursuivi leur bon travail. L’écran tactile de 8 pouces disponible est facile à utiliser et son affichage est vif et clair; il s’approche du système Uconnect 8.4 de Chrysler, le chef de file en ce domaine. La berline est également disponible avec un système actif de réduction du bruit et une panoplie d’équipements de sécurité (régulateur de vitesse adaptatif, avertisseur de collision avant, avertisseur d’angle mort, dispositif anti-somnolence); la plupart sont livrés de série dans toutes les déclinaisons sauf le modèle de base.
Une conduite très agréable, mais pas une sportive
Nissan est tellement en amour avec son slogan de voiture sport à quatre portières qu’elle a gravé l’inscription 4DSC (4-Door Sports Car) sur le levier de vitesse de la Maxima. Cette décision de mettre de l’avant les aspects « sportifs » est malheureuse. En effet, on passe ainsi sous silence les choses que fait particulièrement bien la grosse berline pour mettre l’accent sur un caractère sportif qui, en réalité, n’existe pas.
Côté motorisation, le V6 de 3,5 litres a été rafraîchi et recalibré pour livrer 300 chevaux et un couple de 261 lb-pi. Il est relié à une transmission à variation continue qui concilie adroitement les objectifs antagonistes d’améliorer l’économie d’essence tout en maintenant la vivacité des accélérations. La suspension isole efficacement les occupants de la route et de ses viles irrégularités, ce qui rend la voiture confortable autant pour les longues randonnées que pour les courtes virées en ville.
Dès qu’on se met à brasser la Maxima avec un peu trop de ferveur, par contre, le châssis révèle rapidement ses limites, accentuées par la taille et le poids de la machine. De plus, la direction avec système d’assistance électrique trop flou ne livre tout simplement pas le genre de feedback qu’on attend d’une voiture destinée aux gens qui aiment vraiment conduire. Nissan a réussi à présenter une litanie de données et de mesures pour démontrer la supériorité de la Maxima sur une piste de course par rapport à une liste de rivales soigneusement sélectionnées, mais ces données ne reflètent pas le fait que cette berline à quatre portières grand format n’est tout simplement pas agréable à piloter dans un environnement de performance.
Nissan rate le point, espérons que les acheteurs ne feront pas de même
Honnêtement, ça ne m’intéresse absolument pas de mettre la Maxima 2016 à l’épreuve sur un circuit de course. Ce qui m’emballe nettement plus, par contre, c’est le fait que Nissan a construit une berline grand format au style très réussi, bien aménagée et dotée d’un intérieur remarquablement bien réalisé, le tout à un prix plus que remarquable. La Maxima SV de base démarre à 35 900 $, mais vous pouvez obtenir une déclinaison tout équipée, la Platinum, pour moins de 45 000 $ avec une longue liste de caractéristiques de luxe, une bonne puissance et un roulement très confortable.
Ces qualités ne correspondent peut-être pas à ce que Nissan met de l’avant pour vanter sa Maxima auprès des clients potentiels, mais il s’agit certainement des éléments les plus pertinents pour motiver leur décision d’achat. La Maxima 2016 est un cran au-dessus de la Taurus, de l’Avalon et même de l’Acura TLX dans presque tous les volets importants du segment des grosses voitures, et plus particulièrement dans celui de la valeur par rapport au prix. Si j’étais à la place de Nissan, c’est cela que je crierais sur les toits.