Mercedes-AMG GT 2016, nouveau bolide, nouvelle mission
Points forts |
|
---|---|
Points faibles |
|
Cette année, la Mercedes-Benz SLS AMG tire sa révérence après cinq ans de commercialisation. On pleure déjà la disparition prochaine de celle qui a su faire sa marque chez les super sportives. La bonne nouvelle, c’est que Mercedes a prévu une remplaçante et cette dernière n'est pas piquée des vers. La Mercedes-AMG GT 2016 devient le second bolide développé entièrement à l’interne par la filiale haute performance du constructeur depuis la fin de son alliance avec McLaren.
Avec son prix de base estimé à 130 000 $ – comparativement à plus de 210 000 $ dans le cas de la SLS – ce second opus en matière de haute performance délaisse le créneau des supervoitures pour s’attaquer à des modèles plus modestes comme la Jaguar F-Type, la Aston-Martin Vantage et la Audi R8. Elle a le mandat de ratisser plus large et on veut en faire beaucoup plus qu’un « supercar » réservé aux très riches.
- À lire aussi: On essaie la Mercedes-AMG GT cette semaine
- À lire aussi: Voici la Mercedes-AMG GT
En fait, Mercedes-Benz cible directement le modèle d’affaires derrière la Porsche 911Carrera et l’on compte bien décliner la GT en plusieurs livrées afin de bâtir un portfolio complet comprenant des modèles pour tous les goûts et surtout, pour toutes les bourses. Dans notre boule de cristal, on voit une version à rouage intégral et une version encore plus abordable à moteur six cylindres. Le cabriolet à toit rigide est quant à lui un secret de Polichinelle.
Un hommage plus discret à la 300 SL
Tout comme c’était le cas avec la SLS, les lignes de la nouvelle AMG GT rendent hommage au modèle de course 300 SL qui a marqué les années 50. L’affiliation avec cette icône du passé est plus discrète, mais tout de même perceptible dans les phares qui s’étirent loin dans les ailes ainsi que dans la large grille ovale à l’avant.
En général, les lignes de la GT sont plus fines et moins rectangulaires que celles de la SLS précédente. Tout en conservant les proportions typiques d’un roadster, la AMG GT 2016 est beaucoup plus en rondeur, surtout à l’arrière avec sa ceinture de caisse plus élevée et une fenestration réduite. Les feux arrière tout à l’horizontale ne sont pas sans nous rappeler ceux de la nouvelle Classe S Coupe. La AMG GT dispose d’un béquet rétractable, entièrement caché dans la carrosserie à l’arrêt, qui se déploie graduellement en fonction de la vitesse. Si vous êtes un puriste, vous préférerez le béquet fixe et plus imposant de la version Edition One qui meuble un peu mieux l’arrière de la voiture.
Notre plus grande déception, c’est que Mercedes a mis de côté la principale signature visuelle du coupé SLS : ses portes Gullwing. C’était ce qui rendait la voiture aussi unique. Les ingénieurs ont préféré adopter une configuration classique dans le cas des portières, prêchant une réduction de poids de la voiture et une augmentation de la rigidité structurelle. On pourrait aussi ajouter à la liste des avantages, une diminution des coûts.
Elle n’échappe pas au turbo
Les bolides modernes n’échappent pas à la réduction de cylindrée et à l’adoption de la surcompression. Le V8 atmosphérique de 6,2 litres qui équipait la SLS fait donc place à un tout nouveau moteur V8 de 4,0 litres bi-turbo qui développe 462 chevaux dans la livrée de base. En optant pour la GT S, l’ensemble est poussé à 510 chevaux et à 479 de couple.
Le moteur dispose d’un carter sec, ce qui permet de le placer plus bas dans le châssis et d’abaisser le centre de gravité de la voiture. C’est une pompe qui fait circuler l’huile et qui assure une lubrification optimale des composantes, et ce, même lorsque la voiture est soumise à des forces latérales importantes. Autre caractéristique technique intéressante, les deux turbocompresseurs sont situés non pas à l'extérieur, mais à l'intérieur du « V » formé par les rangées de cylindres. L’avantage? Un moteur compact et une réactivité plus rapide des turbos.
Grâce aux portières classiques du véhicule, les gens ont plus de facilité à se glisser à bord de la AMG GT que dans feu la SLS. Plus besoin d’être acrobate pour enjamber le large seuil de portière. Une fois au volant, on découvre un habitacle dont les matériaux et les composantes accentuent l’aspect sportif de la voiture. Volant et garnitures en alcantara, surpiqûres aux couleurs de la carrosserie, appliqué en fibre de carbone et pédalier métallisé, tout y est pour donner l’effet bolide.
Le tableau de bord est simple et l’instrumentation bien présentée. La console centrale, qui sépare le conducteur et son passager, regroupe une panoplie de commandes permettant de personnaliser la conduite. La console est toutefois très large et l’ergonomie pas toujours optimale, notamment la position du levier d’embrayage qui est très reculée. Les commandes de l’aileron et des sièges chauffants sont reléguées au plafonnier plutôt que d’être regroupées avec les autres contrôles du genre sur la console. Aurait-on manqué de place sur la console? Du reste, les dégagements, surtout à la tête, sont généreux et la vision arrière est relativement bonne, ce qui est plutôt rare pour un bolide.
Dédoublement de personnalité
Puisqu’elle représente une aubaine par rapport à l’ancienne SLS, est-ce que la GT dispose de performances à la hauteur des attentes? Certainement! Tellement, qu’on oublie rapidement ses origines plus modestes. Une fois démarré, le V8 de 4,0 litres, malgré sa cylindrée plus réduite, ronronne tout autant et nous donne rapidement l’envie de prendre la route pour le faire rugir un peu.
La AMG GT dispose de plusieurs personnalités grâce à des programmes (Confort, Sport et Sport+) qui modifient notamment la sonorité du moteur ainsi que les réglages de la transmission, de l’accélérateur, de la direction et de la suspension en fonction du type de conduite que vous désirez adopter. Du bout du doigt, elle passe de confortable à bestiale, tout en vous donnant la possibilité de composer votre propre recette grâce à son mode « Individual » qui enregistre votre préférence. La GT S ajoute en exclusivité un mode Racing encore plus brutal!
Tout aussi sage qu’elle puisse être, la voiture s’anime rapidement dès que l’on joue de l’accélérateur. La puissance est déployée sans délai et le couple vous cloue littéralement au siège. Peu importe le régime ou la vitesse, le moteur ne perd jamais son haleine et continue toujours de nous surprendre. La GT S boucle le sprint du 0-100 km/h en environ 3,8 secondes alors que la GT régulière lui concède à peine deux centièmes de seconde.
En virage, la voiture se dirige du bout des doigts et l’absence de transfert de poids est remarquable. Elle colle littéralement à la route et le tout est favorisé par une répartition de poids pratiquement optimale : 47 % sur l’essieu avant, 53 % à l’arrière. On sent la voiture beaucoup plus compacte et agile que l’ancienne SLS, ce qui est probablement son plus grand atout. Si on la pousse un peu trop, le train arrière tend à se dérober, mais l’électronique sauve rapidement la mise si le jeu devient trop sérieux.
Une seule transmission est proposée. Il s’agit d’une boite à sept rapports et à double embrayage. Si elle se comporte telle une boîte traditionnelle en conduite normale, un sélecteur vous permet d’engager le mode manuel et de passer les rapports à votre guise grâce à deux palonniers situés derrière le volant. Ce n’est pas aussi agréable qu’avec une transmission manuelle, mais à sa défense, elle est drôlement efficace.
Mercedes-Benz se lance dans un tout nouveau créneau avec sa AMG GT et il y a fort à parier qu’avec un peu de maturité, elle obtiendra ses lettres de noblesse.