Nissan Altima 2015: Au coeur de l'Amérique
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La méconnue, et quelquefois mal aimée, Altima de Nissan n’offre rien de nouveau pour 2015. Ou si peu. Évidemment, dans ce contexte où les nouveautés se disputent les plus beaux emplacements sur Internet, on oublie facilement cette berline intermédiaire. Dans le but de créer un « buzz » autour de l’Altima (et du Rogue, nous y reviendrons dans un autre article), Nissan Canada a récemment invité quelques journalistes à en faire l’essai… sur la Route 66.
La Route 66 fut une voie de communication majeure entre Chicago à Los Angeles, surtout dans les années 30, 40 et 50. Puis, en 1956, sous la présidence d’Eisenhower, s’établit un réseau d’autoroutes qui a relégué la Route 66 au second plan. Aujourd’hui, la Route 66 est l’objet d’un culte et la parcourir équivaut à entrer au cœur de l’Amérique avec ses excès, ses contradictions, ses souffrances et ses plaisirs.
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Donc, de la route, nous en avons avalé avec l’Altima! Rien à voir avec un essai ordinaire où l’on teste les limites de la voiture dans un environnement contrôlé. Lors de ce « road trip » nous avons roulé comme on le fait quand le but n’est pas d’arriver mais de profiter du trajet, c’est-à-dire en suivant les limites de vitesse et en admirant les superbes paysages.
Parcourir autant de kilomètres me faisait un peu peur, mon dos et mes tendres fesses devenant de moins en moins résistants avec l’âge. Nissan a cependant eu un jour l’idée de créer, en collaboration avec la NASA (excusez du peu…) des sièges Zéro Gravité — ou Zero Gravity selon la solitude dont on fait partie. Ces sièges avant sont d’un confort peu commun pour la catégorie. Même après plus de dix heures enfermé dans l’habitacle, jamais mon douillet corps n’a rechigné. Peut-être aussi que le fait d’avoir partagé le volant avec des collègues aussi jolies qu’agréables à côtoyer y était pour quelque chose…
De l’air, svp!
J’aurais toutefois aimé que le climatiseur distribue plus d’air frais. Dans les États du sud (Nouveau-Mexique, Arizona, Californie entre autres), la température vagabondait au-delà de 30 degrés, et j’aurais aimé pouvoir « descendre » sous 18 degrés. Aller jusqu’à 16 aurait été fort apprécié. Je ne sais pas si l’inverse est vrai. Est-ce que le chauffage est suffisamment « chaud » en hiver? J’ai eu une Altima en février dernier alors que les températures ne vagabondaient plus, figées dans les bas-fonds du thermomètre et je n’ai rien noté à ce sujet.
Les espaces de rangement sont suffisants, en tout cas assez pour deux personnes avec tout ce que ça implique de cellulaires, de iPod, de barres tendres, de livres sur la Route 66, de bouteilles d’eau et de jus, de paquets de gomme, de trousseau de clés, de pommes, etc. De son côté, le coffre est vaste et contenait sans peine deux valises de voyage, deux sacs de voyage et deux sacs à dos. Yohan, le caméraman/photographe engagé par Nissan pour immortaliser l’événement a toutefois préféré un Rogue pour transporter tout son équipement. L’habitacle de l’Altima est très silencieux (sauf lors d’accélérations vives) et le système audio Bose a été un allié de tous les instants de même que le GPS sans lequel nous serions encore en train de chercher notre route quelque part dans une région désertique de l’Arizona.
Une transmission???
Le quatre cylindres de 2,5 litres de 182 chevaux n’est pas surpuissant mais il suffit à la tâche. Même dans les montées abruptes, il réussit à tirer son épingle du jeu. C’est la transmission CVT qui souffre le plus… et qui fait souffrir le plus. Même si elle m’est apparue mieux adaptée à l’Altima qu’au Rogue, on ressent quand même un certain effet d’élastique lorsqu’on accélère doucement, comme s’il fallait lui laisser le temps de trouver le bon endroit où se positionner. D’un autre côté, je suis convaincu que la majorité des propriétaires d’Altima seront parfaitement comblés par cette mécanique. Certains ne savent probablement pas qu’il y a une transmission, d’ailleurs.
Puisque nous conduisions généralement aux limites permises sans accélérations intempestives, nous avons réussi une impressionnante moyenne de 6,2 l/100 km une journée et 6,3 le lendemain. Ça, ça parle au consommateur bien plus que des impressions sur les subtilités du comportement d’une transmission!
Sauvés!
Durant ce périple, j’en suis presque arrivé à oublier que la direction manquait de vivacité et que son retour d’information était nettement déficitaire. Les freins accomplissent un bon boulot, sans toutefois laisser une impression indélébile. Une fois, ils nous ont sauvés d’un accident alors qu’à l’entrée d’une zone de travaux un camion et sa remorque se sont mis à déraper juste devant nous avant que la remorque frappe le garde-fou. Chapeau à ma collègue qui conduisait l’Altima à ce moment (et aux freins aussi!).
L’Altima n’a pas beaucoup de saveur. Bien moins qu’une Mazda6 ou une Honda Accord ou même une Ford Fusion. N’empêche qu’après plusieurs dizaines d’heures à son volant ou dans le siège du passager, j’ai appris à apprécier cette Nissan pour ce qu’elle est, une voiture sans prétention, économique, fiable et confortable. C’est déjà beaucoup!