La mini Micra au garage pour son examen d'entrée
Nissan a ressuscité la petite Micra cette année et le Guide de l’auto a voulu en savoir plus sur cette mignonne revenante. Son prix de départ, fixé sous 10 000 $, a sûrement forcé Nissan à faire des compromis. Voilà pourquoi nous nous sommes rendus au garage Nicolas Demers de Saint-Étienne-de-Lauzon afin de vérifier la conception mécanique de cette voiture.
En dépit de sa classification de microvoiture, la Micra présente de bonnes dimensions, ce qui lui permet de loger un traditionnel 4 cylindres de 1,6 litre, comparativement à la Mitsubishi Mirage qui se contente d’un 3 cylindres de 1,2 litre. Sous le capot de la Micra, on remarque toutefois la petite dimension de toutes les composantes qui gravitent autour de la motorisation. Les réservoirs du lave-glace et du liquide de refroidissement de même que les composantes de l’entrée d’air et la batterie ne prennent pas tellement de place et accomplissent quand même leur boulot. Évidemment, pour réussir à vendre une voiture sous la barre des 10 000 $, il faut couper à certains niveaux, notamment sur l’insonorisation de l’habitacle, la peinture sur les pièces intérieures et sur l’épaisseur de la tôle. Malgré ce constat, l’agencement des organes mécaniques est simple et efficace et l’absence d’un grand couvercle de plastique sur le moteur prouve que le superflu n’avait pas sa place lors de la conception. Ce qui a surpris les mécaniciens, c’est la généreuse couche d’antirouille, comme si l'on savait déjà chez Nissan que le métal du véhicule n’était pas de bonne qualité et qu’il souffrirait d’une rouille prématurée... Sinon, il n’y a rien de spécial sous le capot de cette Micra.
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Sous la voiture, le constat est similaire et on remarque que le minimum a été fait pour permettre d'épargner des coûts sur la fabrication. Bien que la plupart des voitures d'aujourd’hui aient des plaques en plastique pour protéger les organes mécaniques des débris et diffuser l’air afin d’améliorer l’aérodynamique, il n’y en a aucune sous la Micra. Certains éléments du châssis, dont la poutre qui traverse le véhicule de gauche à droite au niveau des roues avant pour ajouter de la rigidité, sont faits en métal mince et leur cœur est vide, ce qui accumulera les débris et le calcium, entrainant une rouille prématurée. Les longerons en plastique sous les portières souffrent du même problème mais cette fois-ci, c’est plutôt la glace et la neige qui se fixeront dans les ouvertures pour ensuite peut être tout arracher sur leur passage lorsqu’elles se détacheront du véhicule.
La plupart des éléments sont bien fixés mais manquent de protection, en particulier les câbles et conduits sous le plancher qui partent de l’avant pour se rendre aux roues arrière et le tuyau de remplissage d’essence qui passe trop près de la roue arrière. Le module d’évent des vapeurs d’essence semble trop gros pour la voiture et est mal incorporé aux autres éléments en plus d’exposer plusieurs connecteurs aux débris de la route. La roue de secours, placée sous la voiture (comme sur les camionnettes!) provoque également quelques commentaires, surtout au niveau de son mécanisme de fixation qui se compose de tiges métalliques uniquement. Aussitôt que la rouille s’attaquera à l’intersection de deux tiges, la roue de secours sera en position précaire, il faudra donc vérifier régulièrement la solidité de l’attache. Et si vous êtes du genre à trimbaler votre vélo sur un porte-bagages, prenez note qu’il est impossible de fixer une attache-remorque, même de 1 pouce, au châssis de la Micra.
La mignonne Micra n’a surement pas été conçue spécifiquement pour affronter nos hivers rigoureux. Le marché visé est plutôt mondial et la Micra survivra beaucoup plus longtemps dans des pays comme la Chine, le Mexique ou l’Inde. Ici, la pose d’antirouille est fortement recommandée pour garder la voiture plusieurs années.