Porsche Macan 2015: Un VUS de course!
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Lorsque Porsche avait sorti son Cayenne en 2003, plusieurs avaient prédit la fin du constructeur allemand. Ce fut plutôt le contraire! Voilà qu’aujourd’hui Porsche récidive en dévoilant le Macan, un VUS compact de luxe.
Au Canada, le Macan ne sera tout d’abord offert qu’en versions S et Turbo. Le diésel est réservé aux autres marchés, mais il viendra en Amérique du Nord quand la question des émissions nocives aura été réglée.
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Mais qu’est-ce que le Macan?
Le Macan est de dimensions similaires à celles d’un Audi Q5… pour la simple raison qu’il en est étroitement dérivé. À première vue, l’habitacle n’est pas le plus volumineux de la catégorie, Porsche n’ayant pas cru bon de nous donner les dimensions intérieures… ce qui est toujours une bonne indication! Les places arrière non plus ne font pas dans la générosité, de même que le coffre qui, lorsque les dossiers sont relevés, ne peut contenir que 500 litres, ce qui est un zeste moins que le Q5. Quand les dossiers sont baissés, on parle de 1 500 litres. Sous le plancher, point de pneu de secours mais un espace de rangement qui sera assurément apprécié.
Le Macan ressemble à un Cayenne Junior mais, à mes yeux, sa silhouette m’a paru mieux équilibrée. Seul élément discutable selon moi, la bande latérale inférieure qui parcourt les parois et qui est offerte en noir, carbone ou de la couleur de la carrosserie. Certains agencements de couleurs font… spéciaux, disons.
Le tableau de bord ne dépaysera pas le propriétaire d’une Porsche. Des boutons, en voulez-vous, en v’là! Dire que nous, les journalistes, avons passé de grands paragraphes à taper sur la tête d’Acura pour la quantité effarante de boutons! Mais quand c’est Porsche et que ça coute le double, c’est moins grave… Toujours est-il que devant le pilote trône toujours, bien en évidence, un gros compte-tour, comme c’est habituellement le cas sur une Porsche. Les sièges avant, fidèles à Porsche, sont d’un confort et d’un maintien impeccable.
Le bonheur est dans le moteur
Une Porsche, c’est aussi un moteur. Dans le cas du Macan, on n’a pas lésiné sur les moyens (dans aucune Porsche à bien y penser!). Le moteur d’entrée de gamme, si l'on peut se permettre une telle modération littéraire, est un V6 de 3,0 litres à double turbocompresseur développant 340 chevaux entre 5 500 et 6 500 tr/min pour un couple de 339 livres-pied entre 1 450 et 5 000 tr/min. Porsche annonce un 0-100 km/h de 5,4 secondes, ce qui nous semble réalisable dans des conditions normales. Une seule transmission est offerte soit une automatique à double embrayage PDK à sept rapports. Le rouage, bien entendu, est intégral.
Ça, c’était pour le Macan S. Le modèle Turbo, lui, a droit à un V6 de 3,6 litres double turbo déballant la bagatelle de 400 chevaux à 6 000 tr/min et 406 livres-pied de couple entre 1 350 et 4 500 tr/min. 0-100 km/h en 4,8 secondes, rien de moins! La transmission et le rouage intégral sont les mêmes que sur le S. Dans les deux cas, les suspensions multibras– autant à l’avant qu’à l’arrière – font un usage intensif de l’aluminium.
Le rouage intégral, dérivé de celui de la 911 Carrera 4, est beaucoup plus axé pour assurer un maximum de traction sur une piste de course que pour gravir l’Everest. On ne retrouve pas de gamme basse, pas plus qu’il est possible de verrouiller le ou les différentiel(s). Qu’à cela ne tienne! En activant le bouton Off Road, seuls les deux premiers rapports sont utilisés, ce qui procure un effet Lo. Un système de contrôle de descente en pente permet de dévaler des pistes assez abruptes en toute sécurité sans jamais toucher aux freins. Ce n’est plus du off road, c’est une balade de dimanche après-midi! Ce qui est amplement pour se rendre au chalet, aussi boueuse ou accidentée la route soit-elle.
On the road again
Pour l’essai routier, j’ai d’abord conduit un Turbo. Oh que ça a de la pédale! On pèse sur le champignon et ça avance avec une belle sonorité. La tenue de route est impressionnante, la direction précise et bien communicative quoiqu’un peu lourde à l’occasion, le roulis pratiquement inexistant. Et ce n’est rien. Attendez de sélectionner le mode Sport et, si vous avez le cœur aux émotions fortes, enclenchez le Sport +! Seul le système Start-Stop, qui fait arrêter le moteur quand le véhicule est immobilisé, jure un peu dans un monde autrement parfait car sa remise en marche n’est pas très subtile. Si l'on n’est pas content de ce dispositif, on n’a qu’à le désactiver. Les suspensions sont fermes même en mode Normal. Alors, imaginez à leur niveau le plus ferme…
Ensuite, je suis passé au modèle S. Évidemment, les performances sont moins exaltantes, la sonorité du 3,0 litres éblouit moins les tympans et on dénote une direction tout aussi précise mais un tantinet moins lourde. Les suspensions m’ont paru un peu plus molles, le terme « molles » devant ici être pris dans le sens « porsche » du terme... Peu importe la variante, j’ai trouvé la boite PDK plutôt lente en mode Normal tout automatique. Mais dès que le bouton Sport ou Sport+ est activé, les vitesses sont passées à la vitesse de l’éclair.
On the track again
Un essai sur piste avec un Turbo a confirmé l’essai matinal sur route. Franchement, je n’ai jamais eu l’impression de conduire un VUS d'environ 2 000 kilos! Le Macan se place au millimètre près, les transferts de poids sont particulièrement bien maitrisés et les dérives sont faciles à contrôler. Le rouage intégral, associé au PTM (Porsche Traction Management) fait des merveilles pour garder le véhicule sur la bonne trajectoire et même les moins habiles ont quasiment l’air brillants au volant d’un Macan, même sans la suspension pneumatique optionnelle. Plutôt que de piloter un petit Cayenne, j’avais plus l’impression d’être au volant d’une grosse 911. Malheureusement, je n’ai pas pu essayer un modèle de base sur la piste.
En conduite de tous les jours, on note une visibilité arrière pauvre (mais pas plus que sur la plupart des véhicules sur le marché) en partie annihilée par de bons rétroviseurs extérieurs. Une erreur de parcours nous ayant obligés à faire demi-tour, nous avons découvert un rayon de braquage étonnamment court.
La base, c’est tout ce qui compte
Entre vous et moi, les 340 chevaux de la version S (54 300 $) sont amplement suffisants pour nos routes québécoises. Nul doute que le Turbo est plus agréable à conduire, mais je ne crois pas que les 27 900 $ (82 200$) supplémentaires valent les 60 chevaux de plus. Ça fait 465 $ du cheval, ça…
Le Macan est, selon moi, une réussite à tous les niveaux : esthétique, technique, dynamique. De toute évidence, Porsche n’aura aucune difficulté à écouler les 50 000 unités prévues annuellement. D’autant plus que, connaissant Porsche, on peut s’attendre à un Macan Diesel (déjà annoncé), un Macan Hybrid, un Macan GTS, un Macan Turbo S, un Macan GT3, etc.
Le Macan sera disponible chez les concessionnaires vers la fin mai.