Audi A3 et S3 2015 : des p’tits nouveaux sur la patinoire
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Après un test de quelques années sur le marché canadien avec la A3 hatchback, Audi a décidé de faire le grand saut. À partir de l’année-modèle 2015, la A3 à hayon ne fera plus partie de l’alignement, mais trois autres sous-compactes de série 3 prendront le relais : la berline A3, la A3 cabriolet et la berline S3. C’est la première fois que Audi s’attaque de plein front à son grand rival BMW dans le créneau des voitures de luxe d’entrée de gamme, des voitures destinées aux acheteurs qui ne veulent pas sacrifier les performances – ni le plaisir – en optant pour un véhicule plus petit.
Pour vivre l’expérience cabriolet dans une Audi A3 2015, difficile d’imaginer meilleur endroit que les côtes ensoleillées de Monte-Carlo, dans la célèbre Principauté de Monaco. Et pour explorer les limites de la berline S3, les routes en lacets des Alpes-Maritimes du sud de la France me semblaient tout indiquées aussi. N’écoutant que mon professionnalisme, j’ai donc accepté de traverser l’Atlantique afin d’essayer ces deux modèles fraîchement redessinés, histoire de découvrir comment Audi se tire d’affaire avec cette nouvelle incursion dans le créneau des sous-compactes.
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Le grand air en tout confort
Je commencerai avec le cabriolet puisqu’il joue le rôle d’apéritif dans la série 3. La berline est le plat principal; c’est elle qui enregistrera les meilleures ventes parce qu’elle est plus pratique et abordable. Quant à la S3, elle tient le rôle du spectaculaire dessert flambé. Cela dit, revenons-en au cabriolet, le modèle qui attire l’œil et ouvre l’appétit avec ses promesses de balades au grand air.
Sur les routes de Monaco et de la Côte d’Azur française, le cabriolet A3 est tout à fait dans son élément. J’ai roulé à rythme détendu, entre 40 et 80 km/h, toit abaissé, dans les petites rues et sur les routes en lacets qui longent la côte entre Nice et Monte-Carlo. Dans ces conditions, la suspension s’est montrée souple, sans être molle, surtout quand on sélectionne le mode « confort ». Quand on passe au mode de dynamique, la A3 conserve une bonne souplesse, mais sa direction devient plus ferme et la réponse de l’accélérateur devient plus directe.
Un seul moteur pour le Canada
Audi avait mis à la disposition des journalistes des A3 cabriolets avec trois différentes motorisations : deux engins à essence et un turbodiésel. Aucun de ces moteurs ne sera offert en Amérique du Nord. Là-bas, j’ai essayé un modèle propulsé par un quatre cylindres de 1,8 litre, suralimenté par turbocompresseur. Le comportement de ce moteur est sans doute assez semblable à celui que l’on retrouvera sous le capot des modèles vendus ici, c’est-à-dire un quatre cylindres turbo de 2,0 litres. On peut supposer que sa puissance s’apparentera à celle du 2,0 litres des berlines A4 actuelles, soit 220 chevaux, et un couple de 258 lb-pi.
Le moulin de 1,8 litre bondit vers l’avant avec autorité quand on met la pédale au plancher, surtout à partir du cap des 4000 tr/min. Le 2,0 litres des modèles nord-américains devrait donc s’avérer au moins aussi solide. Il est un peu dommage d’apprendre que la A3 cabriolet destinée au marché canadien ne sera pas offerte avec la transmission manuelle à six vitesses que j’ai tant appréciée pendant mes trois jours en Europe. Nos modèles seront munis d’une transmission manuelle automatisée S-Tronic à double embrayage. Par contre, toutes les versions seront munies de la traction intégrale Quattro, ce qui contribuera à renforcer la capacité hivernale de cette décapotable dans notre pays de glace.
Deux types de toit souple sont offerts, avec trois choix de couleurs. Sur les modèles plus cossus, le toit est doté d’une couche d’isolation supplémentaire (pour une meilleure insonorisation et une protection accrue contre le froid) et il y a un dispositif de chauffage pour le cou. Environ 18 secondes suffisent pour abaisser le toit et on peut faire la manœuvre en roulant, jusqu’à une vitesse de 50 km/h. À l’intérieur, quatre adultes peuvent prendre place, mais le véhicule est surtout conçu pour rouler avec deux personnes à l’avant. Le coffre n’est pas très grand, mais on peut facilement y mettre des bagages pour une sortie de quelques jours (même avec le toit abaissé).
S comme dans sportive
Si ce sont les courbes rapides plutôt que les promenades du dimanche cheveux au vent qui vous allument, la berline S3 2015 risque de devenir un objet de désir pour vous. La pente effilée du toit et les éléments de carrosserie plus sportifs, mais sobres, la distinguent immédiatement de sa cousine plus cool. Et quand on démarre son moteur de 2,0 litres suralimenté par turbocompresseur, le grondement subtil de l’échappement confirme que l’on est maintenant à bord d’une sportive, et non plus d’une boulevardière.
Le quatre cylindres de la S3 affiche la même cylindrée que celui que l’on retrouve dans le cabriolet A3 destiné au marché canadien, et il est également muni d’un turbo. Mais il s’agit d’un moteur au tempérament complètement différent. En calibration S3, il produit un solide 300 chevaux, avec un couple de 280 lb-pi. Son turbocompresseur n’engendre aucun délai de réponse à l’accélération et le moteur chante à mesure qu’on fait monter le régime. Sur les routes qui serpentent en s’élevant dans les montagnes derrière la côte française, j’ai apprécié la traction supplémentaire que fournit le système Quattro.
Une berline au tempérament enjoué
La S3 est munie d’un châssis dérivé d’une traction avant et c’est ce qui explique en partie le léger sous-virage qui se manifeste quand on la pousse à la limite. En pareils cas, le feedback dans le volant était parfois voilé à cause de la fermeté du comportement en mode « dynamique ». Cela dit, il était très difficile de prendre cette petite berline énergique en défaut, même sur les sections de route les plus exigeantes. La S3 est une voiture amusante à conduire et, malgré l’étroitesse des places arrière, elle est éminemment fonctionnelle comme véhicule de tous les jours. Son aménagement intérieur est chic, l’interface du système de navigation et de communication MMI est réussie, et sa consommation d’essence est raisonnable. Le modèle que j’ai essayé était muni d’une transmission manuelle à six vitesses, mais comme pour la A3, le modèle canadien sera muni d’une boîte S-Tronic.
Pas besoin de vous ruiner
Un des grands points forts de la Audi S3 2015, c’est son rapport prix-performance. Dans la catégorie des berlines sous-compactes de luxe axées sur la performance, il n’y a essentiellement que deux joueurs : la S3 et la Mercedes-Benz CLA45 AMG, plus chère et plus puissante. Audi a donc sans doute été (très) tentée de gonfler le prix de sa petite berline. Mais elle ne l’a pas fait, et la S3 de base est offerte à un prix de détail suggéré de 44 000 $, ce qui est extrêmement raisonnable pour une voiture aux performances – et à l’esthétique – si relevées.
À la conquête de nouveaux créneaux
Certains acheteurs potentiels seront sans doute déçus d’apprendre que la A3 à hayon va disparaître des salles de montre canadiennes, mais il est clair que le marché des voitures de luxe de petit format est nettement plus axé vers les coupés, les berlines et les cabriolets. L’arrivée au pays des A3 et S3 en configuration berline et décapotable démontre bien ceci : l’objectif d’Audi n’est pas de créer une demande, mais bien de répondre à l’enthousiasme des amateurs pour ces types de carrosserie.
La A3 cabriolet a une concurrente directe chez BMW, la Série 2 décapotable. Par contre, la berline S3 est seule en piste avec Mercedes-Benz; BMW devra se contenter de laisser ses deux rivales allemandes occuper toute a patinoire dans le créneau des berlines sous-compactes hautes performances. Dès qu’elle sera disponible l’an prochain, la Audi S3 2015 risque de faire tourner bien des têtes, et de séduire bien des acheteurs, avec sa proposition de performances audacieuses en toutes saisons.