Jeep Grand Cherokee EcoDiesel 2014: La nature du luxe
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Il y a une raison très simple qui explique l’engouement des Canadiens pour les voitures compactes : le prix élevé de l’essence. Aux États-Unis, les acheteurs sont plus friands de VUS. Cela dit, que feriez-vous si on vous offrait un véhicule qui consomme très peu, mais dont le format répond aux besoins des familles qui n’arrivent plus à entrer tout leur bazar dans une compacte?
C’est la question que semble nous poser Jeep en ramenant au catalogue un moteur turbodiesel dans son Grand Cherokee 2014. Ce moteur, appelé EcoDiesel, est offert en option, en complément des V6 et V8, les mêmes que l’an dernier. Est-ce que Jeep pourrait convaincre les acheteurs de quitter le créneau des compactes pour passer du côté de ses véhicules de gamme supérieure? Afin de tenter de répondre à cette question, je me suis rendu à Austin, Texas, pour essayer les trois membres de la nouvelle gamme Grand Cherokee, sur la route et hors-route.
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Haute technologie et haut rendement
Jeep a déjà offert un turbodiesel il y a quelques années, mais celui que Jeep nous propose aujourd’hui est muni de technologies qui le rendent plus axé que jamais sur l’économie de carburant. Le principal élément qui explique sa frugalité, c’est le système d’injection directe à haute pression. Déjà en usage en Europe, ce V6 de 3,0 litres a été importé sur notre continent par Fiat (le propriétaire de Chrysler). Il s’agit donc d’un moteur qui a été mis à l’épreuve en situation réelle pendant plusieurs années. En version nord-américaine, il produit 240 chevaux et un couple de 420 lb-pi. Ces données sont impressionnantes, mais ce qui impressionne encore plus, c’est la consommation : 10,3 L/100 km en ville, et 7,1 L/100 km sur la route. Avec une telle économie de carburant sur route, le Grand Cherokee turbodiesel se propulse en tête dans le créneau des VUS plein format, sans faire de concessions en matière de capacité de remorquage ni de performances. De plus, j’ai été en mesure de confirmer ces résultats de consommation en roulant sur les routes de campagne des environs d’Austin.
Le comportement d’un VUS à essence
Dans sa publicité, Jeep vante le silence du moulin turbodiesel du Grand Cherokee. Il est vrai que de l’extérieur, le moteur est plus silencieux qu’on aurait pu le croire, mais on reconnaît tout de même le cliquetis familier au ralenti qui confirme que ce VUS ne roule pas à l’essence. Mais quand on prend le volant, c’est une autre histoire. Avec les anciens camions diesel, il y avait un délai entre le moment où on enfonçait l’accélérateur et le moment où le moteur réagissait – le temps que le turbocompresseur monte en régime. Avec ce Jeep 2014, l’accélération initiale est franche et le moteur continue à tirer avec autorité jusqu’à environ 6000 tr/min avant de commencer à manquer de souffle.
La nouvelle transmission automatique à huit rapports se charge de garder le moteur dans sa plage d’utilisation optimale pour assurer des accélérations vives et constantes. Cette transmission est d’ailleurs en bonne partie responsable de la conduite et de la réponse, semblables à celles d’un moteur à essence, de ce moteur EcoDiesel. La boîte à huit rapports est aussi livrée de série avec tous les autres moteurs offerts dans le Grand Cherokee.
Les bonnes choses sont rarement gratuites et le Jeep turbodiésel ne fait pas exception : il coûte environ 5000 $ de plus qu’avec le V8 Hemi à essence (plus puissant, mais aussi nettement plus gourmand). Les amateurs de diésel purs et durs n’hésiteront pas à aligner les billets supplémentaires pour bénéficier d’un moteur si efficace. Il faut dire aussi que le diesel sera offert seulement dans les versions les mieux équipées du Grand Cherokee, ce qui signifie que le choix de la motorisation ne sera pas le seul facteur économique en jeu.
Brillant en tout-terrain, confortable sur la route
Quand vient le moment de rouler dans les roches, la boue ou le sable, on réalise que la suspension sophistiquée du Grand Cherokee n’a rien perdu de son aplomb. Comme l’an dernier, on peut choisir entre trois systèmes de traction intégrale. J’ai vite réalisé que la combinaison Quadra Drive II, Selec Terrain de base et suspension pneumatique Quadra Lift optionnelle permettait au Grand Cherokee de passer pratiquement partout. Peu importe les obstacles, le Jeep les a surmontés, même la côte presque verticale qui ressemblait plus à une falaise qu’à un chemin.
Les systèmes d’assistance électronique du Grand Cherokee sont très bien conçus et ils s’inscrivent tout naturellement dans la lignée de l’héritage passe-partout de la marque Jeep. Il y a notamment une fonction qui permet de monter ou de descendre une pente fortement inclinée en maintenant la vitesse choisie, sans avoir à appuyer sur l’accélérateur ni le frein. À ce chapitre, le moteur turbodiesel brille par sa puissance à bas régime, ce qui permet de réduire le patinage en situation de faible traction en comparaison avec le moteur Hemi que j’ai essayé. Puis, après s’être amusé dans le sable et les roches, on peut reprendre la route asphaltée et rentrer à la maison tout en douceur.
Look amélioré, nouveaux concurrents en vue
Jeep – et Fiat encore plus – aimerait beaucoup aller jouer sur la scène des véhicules de luxe internationaux. Ce qui implique de s’attaquer à des rivaux allemands qui comptent sur de solides bases d’acheteurs fidèles. Ces prétentions haut de gamme se reflètent dans le choix d’options à l’intérieur ainsi que dans le nouveau look de la partie avant, du hayon et du parechoc de toutes les versions – on a réussi à créer une allure rafraîchie sans trop s’éloigner de l’ADN stylistique qui caractérise si bien le Grand Cherokee. Avec l’EcoDiesel, les acheteurs potentiels de ce VUS ont maintenant une troisième option très intéressante à se mettre sous le capot. Et son comportement urbain est maintenant au diapason de ses performances tout-terrain.
Après avoir essayé le Jeep Grand Cherokee 2014, je me suis dit qu’il se pourrait très bien que le plan de Chrysler fonctionne et que la version Summit séduise les acheteurs bien nantis de VUS importés. Le Summit est extrêmement bien pourvu en équipement et accessoires et il est offert à près de 20 000 $ de moins que les modèles comparables de BMW et Mercedes-Benz. Il pourra donc apparaître comme une très bonne affaire pour les acheteurs potentiels qui se seront presque évanouis en voyant le prix des modèles équivalents de ces fabricants allemands.
Jeep n’a pas abandonné pour autant ceux qui veulent un véhicule plus abordable. On peut opter pour des versions à moteur V6 à prix raisonnable tout en bénéficiant des améliorations substantielles apportées au modèle de cette année. Avec ses variantes destinées au marché haut de gamme, Jeep s’aventure en terrain inconnu. Mais comme je l’ai découvert dans les grands espaces du Texas, c’est dans ce genre de terrains que le Grand Cherokee brille le plus.