Infiniti FX35/45, sport ? oui. utilitaire ? non.

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2005

La vague de véhicules utilitaires/sport ne cesse de déferler dans le merveilleux monde de l'automobile. Mais en ce qui a trait à la conduite, hormis quelques exceptions, ces véhicules présentent des caractéristiques qui en font des montures parfois pratiques, rarement attrayantes, à moins que votre définition de « sport » se limite à la possibilité de vous déplacer n'importe où en défiant les intempéries.

Le constructeur Infiniti a décidé de renverser cette équation avec le duo FX35/45. Élaborés sur la plate-forme de la berline G35, ces deux tout chemin, puisqu'il faut bien leur accoler une catégorie, profitent de cette base très saine pour afficher des performances hors du commun. Ils sont donc prioritairement des propulsions, équipés d'un rouage d'entraînement sophistiqué appelé ATTESA E-TS, qui, à l'aide d'un embrayage électromagnétique, envoie en quelques millisecondes jusqu'à 50 % de la puissance vers l'avant lorsque les roues arrière patinent.

ALLURE RÂBLÉE

Même si leur silhouette ne fait pas l'unanimité, il faut avouer que leurs lignes originales et dynamiques les placent dans une classe à part qui fait immanquablement tourner les têtes. La grosse calandre évoque un puissant mufle, et la partie arrière résolument inclinée ajoute une certaine fluidité à l'ensemble, bien que la capacité du coffre en souffre. En fait, la carrosserie n'apparaîtrait pas très haute, si ce n'était des pneus de grandes dimensions, particulièrement les impressionnants Goodyear P265/50R20 sur lesquels se perche le FX45. Le FX35 peut aussi les recevoir en option, mais doit à l'origine se « contenter » de P265/60R18. Aussi, la haute ceinture de caisse et la visibilité réduite vers l'arrière pourraient occasionner des malaises aux claustrophobes. Les occupants profitent d'une habitabilité très correcte à l'avant, mais l'éternel mal-aimé du milieu, assis sur la partie dure de la banquette arrière, enviera le sort réservé à ses voisins confortablement installés avec amplement d'espace pour la tête et les genoux.

Lorsque réalisé dans des teintes noires monochromes avec des appliques d'aluminium, l'habitacle manque de chaleur, mais il s'avère plus accueillant si on retient les fauteuils tendus de cuir couleur café au lait. Les matériaux assemblés rigoureusement apparaissent d'assez bonne qualité. Le pilote trouvera facilement une bonne position puisque son fauteuil se règle électriquement dans tous les sens à l'aide de commandes placées à droite de l'assise, et que la nacelle renfermant les instruments se déplace verticalement avec le volant. Petit bémol cependant, le repose-pied se retrouve trop loin pour s'y appuyer fermement, et on en aurait bien besoin, au vu des performances démontrées par ce dynamique duo.

Le FX35 arrive en effet avec le toujours vaillant V6 3,5 litres qui développe pour cette application 280 vrais chevaux. Bien rond, infatigable dans ses montées de régime, il démontre une santé resplendissante et une sobriété très correcte. Il fait équipe exclusivement avec une boîte automatique séquentielle à cinq rapports, et ces deux-là s'entendent comme des nageuses synchronisées. La direction très rapide et directe vous permet de guider cet imposant véhicule comme s'il pesait beaucoup moins que les quelque 1 900 kilos affichés sur la balance. Les suspensions vous autorisent à choisir et à maintenir avec soin vos trajectoires, mais leur fermeté vous surprendra. Le FX35 vire agilement et bien à plat, et ultimement, vous pourrez vous en remettre aux bons soins d'un système de stabilité électronique pas trop intrusif. Le freinage très puissant demande une certaine période d'adaptation car les premiers coups de pédale vous projetteront immanquablement vers l'avant. On s'y habitue par contre rapidement, pour apprécier ensuite l'efficacité des quatre gros disques ventilés régulés par l'ABS, et un système de répartition.

PERFORMANCES ATYPIQUES

Par ailleurs, le FX45 démontre des performances encore plus impressionnantes. Motivé par un magnifique V8 de 4,5 litres, celui-là même que l'on retrouve sous le capot de la Q45, ses 315 chevaux donnent l'impression d'être toujours prêts à vouloir briser leur harnais, et il s'exprime avec une sonorité grave et envoûtante, bien qu'un peu forte à (vraiment !) haute vitesse. Ses suspensions encore plus fermes (offertes en option sur le FX35) vous chahuteront davantage, mais leur raideur s'atténue avec la vitesse. En fait, le FX45 aime qu'on le presse, et il devient alors une sacrée belle machine à rouler, pouvant faire rapidement main basse sur votre compte de points d'inaptitude.

Tous les deux arrivent avec une dotation de base impressionnante, à des tarifs très raisonnables, si on les compare bien entendu à ceux pratiqués par la concurrence. On peut aussi retenir l'ensemble « Technologie », onéreux (7 500 $), mais regroupant un système de navigation pour une fois convivial, un système d'entrée sans clef, un régulateur de vitesse guidé par laser qui s'ajuste à la circulation environnante, l'assistance au freinage en cas d'urgence, un lecteur DVD avec écran au pavillon, un moniteur de pression des pneus, et une très pratique caméra pour l'arrière. Leur garantie extensive, leur excellente fiabilité, et le service compétent et courtois offert par les (peu nombreux) concessionnaires, représentent aussi des arguments non négligeables. À mon humble avis, ils représentent un enviable rapport qualité/prix/performances dans ce créneau, mais on rêve d'une berline aussi bien nantie mécaniquement. Une G35 V8 AWD, ce serait bien, non?

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